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Les Nord-Africains, Troupes de choc du communisme

Article paru dans Le Figaro, 12 novembre 1936.

 

Les Nord-Africains, Troupes de choc du communisme, ne sont plus surveillés par la police parisienne

L’agitateur Messali se montre ouvertement à Paris

M. Le Provost de Launay, conseiller municipal de Paris, adresse au préfet de Police la lettre suivante :

Monsieur le Préfet,

Mon collègue et ami Chiappe vous signale par une lettre publique que les usines de la Société Fulmen ont été occupées par une partie de ses ouvriers en grève. Les occupants sont pour la plupart nord-africains. Il en a été de même à l’usine Lebaudy.

J’attire votre attention sur le danger que présente pour la sécurité de Paris, à une époque troublée comme celle que nous vivons, ces dizaines de milliers d’ouvriers algériens ou tunisiens qui tendent de plus en plus à devenir la troupe de choc éventuelle des révolutionnaires. C’est à eux, dans les usines occupées, que les ouvriers en grève ont confié, en maintes circonstances que je pourrais vous spécifier, la garde des directeurs et des ingénieurs séquestrés dans leurs bureaux.

Ces nord-africains étaient jusqu’à ces derniers mois très surveillés par les services de la Préfecture de Police. Au cours d’inspections fréquentes, ceux-ci s’assuraient qu’ils ne possédaient pas d’armes. Du temps de votre prédécesseur, bien des réunions se sont terminées au poste de police pour les assistants et les orateurs.

Depuis près de deux ans – pour éviter sans doute les réclamations communistes habituelles, – ce contrôle est virtuellement supprimé.

A la suite de démêlés avec les tribunaux, la société l’ « Etoile Nord-Africaine », où se groupaient les agités et les chefs, avait été dissoute et en fait totalement désorganisée, par la condamnation à un an de prison en 1935 pour provocation au meurtre, du principal de ces meneurs, un nommé Messali. Pour éviter de purger sa peine celui-ci s’est réfugié en Suisse, auprès d’un agent de l’Allemagne pour les pays musulmans, le directeur du journal La Tribune arabe à Genève.

Or vous n’êtes pas sans savoir que l’agitateur Messali est repassé par Paris, où il n’a pas été arrêté malgré le mandat d’arrêt dont il est pourvu. Il opère actuellement avec la même impunité en Algérie où il crée ouvertement des sections musulmanes anti-françaises. Ses fidèles parisiens prétendent même qu’il aurait été reçu par le gouverneur général ce qui n’est pas fait pour lui diminuer son prestige.

Je vous serais reconnaissant de me faire savoir si nous n’envisagez pas de prendre des mesures pour faire cesser cette activité révolutionnaire dans les milieux nord-africains résidant à Paris.

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