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Allons-nous à la guerre civile ?

Article paru dans le Bulletin d’informations du PPA, n° 1, juillet 1962

 

 

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Allons-nous à la guerre civile ?

Au moment où nous mettons sous presse ce bulletin, des nouvelles des plus alarmantes nous parviennent d’Algérie.

A l’heure qu’il est, Ben Bella ainsi que l’A.L.N. occupent presque entièrement le pays. En effet, venant des frontières de Tunisie, des troupes benbellistes ont occupé Bône et Constantine à la suite d’un combat où il y eut des morts et des blessés.

Tandis que le G.P.R.A. est disloqué et que la plupart de ses ministres ont pris la fuite, Krim Belkacem, Boudiaf ainsi que Ben Tobbal, qui vient d’être libéré à la suite d’une courte arrestation, se sont retirés à Tizi-Ouzou pour, semble-t-il organiser une résistance dans toute la Kabylie.

Selon les déclarations mêmes de ces derniers, l’occupation de Constantine et de Bône est qualifiée de « coup de force, de fascisme » et ne pouvant résulter que de gens « assoiffés de pouvoir ».

Déjà, plusieurs bataillons sont partis de Kabylie en direction de Constantine pour barrer, selon les termes mêmes de Boudiaf, « la route au fascisme ».

Ainsi donc, le pays est livré à la guerre civile et au partage. Il est évident que le pays est profondément ulcéré par cette situation qui déjà met aux prises les dirigeants F.L.N. On parle également d’une intervention de l’armée française afin de protéger ses « Nationaux ». Ben Khedda qualifie cet acte « d’intervention étrangère ».

Qu’est-ce à dire tout cela ? Ne sommes-nous pas devant une combinaison montée de toutes pièces et qui tend à diviser le pays pour justifier toutes les tentatives politiques ?

Sans nul doute, notre pays traverse une des crises les plus dramatiques de son histoire, et cela après huit années d’une Révolution qui augurait un avenir meilleur. Sans nul doute aussi, le peuple algérien est profondément bouleversé par la perspective d’une guerre civile et d’une congolisation autrement plus violente que cette de Léopoldville.

Devant cet état de choses qui vient menacer la marche pacifique de notre Révolution, le PARTI DU PEUPLE ALGERIEN adresse un vibrant appel au peuple algérien pour parfaire son unité, fruit de quarante années de luttes. Il lui demande également de faire un bloc compact et d’imposer une Conférence de la Table Ronde en présence de toutes les tendances du nationalisme algérien afin d’imposer la paix, la liberté et la démocratie. Le P.P.A. demande la formation d’un gouvernement d’union nationale composé de toutes les tendances afin d’édifier l’Etat Algérien sur des bases démocratiques et sociales.

C’est là la seule voie qui doit permettre l’épanouissement du pays, sa transformation agraire, économique et sociale.

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