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Les libertés selon le PCF

Article paru dans Tribune algérienne, n° 10, juin 1977, p. 20-22

OU

Comment être pour les libertés en France, dans les pays de l’Est, en Amérique latine, mais pas en

ALGERIE

Depuis quelques mois, il ne se passe pas un seul jour sans un article sur les libertés dans les colonnes de l’Humanité.

Qu’on en juge :

22/10/76 – Au meeting pour la libération de Boukovski, JUQUIN déclare : « La liberté ne se divise pas » ; « Les communistes ont la passion de la liberté ».

16/12/76 – A propos du film « l’Aveu » sur les procès staliniens des années 50, KANAPA déclare :

« Nous voulons une France socialiste ou l’aveu serait impossible. »

24/12/76 – A propos de l’arrestation de SANTIAGO CARRILLO, Secrétaire Général du PCE :

« La liberté est indivisible. Il n’y aura ni libertés, ni démocratie en Espagne aussi longtemps que Carrillo et ses camarades seront privés du plus élémentaire des droits humains. Vivre, Travailler, S’exprimer en libres citoyens dans leur patrie ».

26/01/77 – « Liberté et Vérité » catégoriquement oui.

etc…, etc…

Alors que la répression stalinienne s’abat sur les travailleurs, d’URSS, de Pologne, de Tchécoslovaquie, d’Allemagne de l’Est, et que la barbarie fasciste écrase les peuples d’Argentine, du Brésil, du Chili, le combat pour les libertés démocratiques doit être mené par tous les partis et organisations ouvrières et nous ne pouvons qu’approuver les prises de positions du PCF.

MAIS ALORS… EN ALGERIE ?

Lors de son voyage en Algérie en 1974, G. Marchais a déclaré que « L’ALGERIE S’ENGAGE RESOLUMENT SUR LA VOIE DU SOCIALISME. »

Depuis les délégations du PCF et de la CGT se succèdent en Algérie et la collaboration entre l’UGTA, le FLN, la CGT, le PCF se fait de plus en plus étroite. Il n’est pas une seule initiative du très progressiste BOUMEDIENE qui ne soit soutenue par le PCF.

Mais alors les libertés existent en ALGERIE, dans le cas contraire le PCF l’aurait dénoncé.

Qu’en est-il :

Y a-t-il liberté d’association, de réunion NON

Y a-t-il liberté d’expression NON

Y a-t-il liberté d’organisation NON

Y a-t-il reconnaissance des organisations dont le PAGS (Parti communiste algérien) NON

Ces libertés élémentaires, droit de se réunir, de s’exprimer librement, de s’organiser valables pour les peuples d’URSS, des pays de l’Est, d’Amérique latine, d’Espagne, de France, ne le sont plus quand il s’agit du peuple ALGERIEN.

Pourquoi ? L’ALGERIE est résolument engagée sur la voie du socialisme.

TOUT LE RESTE VIENT APRES, un point c’est tout.

Depuis la prophétie de G. Marchais, nous voyons sur la voie du socialisme algérien l’embrigadement de la jeunesse s’amplifier à travers l’UNJA, organisation étrangère au mouvement de la jeunesse algérienne contrairement à la JFLN à laquelle elle succède, sans dissolution officielle de cette dernière, ceci par la volonté de Boumediene et des militants du PAGS qui l’animent.

Nous voyons les travailleurs à travers les structures corporatives de la GSE travailler plus (la semaine de travail passant de 40 à 44 h) et manger moins au nom de la bataille de la production.

Nous voyons la promulgation d’une constitution hyper démocratique ou l’Islam est proclamé religion d’état et où toutes les libertés sont reconnues sauf celles portant atteinte à la révolution ! ! !

Nous voyons l’élection d’une Assemblée Nationale sans aucun pouvoir et rien d’autre qu’une Chambre d’enregistrement.

Nous voyons l’élection de Boumediene candidat unique présenté par le FLN sans convocation du Congrès de celui-ci ; et tout cela avec des pourcentages qui en disent long sur la démocratie régnant en Algérie. Charte 99,58 – Constitution – APN – Présidentielle et avec la bénédiction du PCF et l’appui sans réserve du PAGS.

Où est la liberté de s’exprimer, de vivre, de travailler en libre citoyen en ALGERIE ? Qu’importe !

L’ALGERIE est résolument engagée sur la voie du socialisme.

TOUT LE RESTE VIENDRA APRES.

Quand nous, militants de Tribune, proposons aux militants du PAGS de combattre ensemble pour les libertés démocratiques, ils refusent catégoriquement en affirmant qu’elles sont bourgeoises, puisque ce serait revenir à un parlementarisme bourgeois, et argument suprême, cela permettrait à la débile bourgeoisie algérienne de se constituer en tant que classe. Nous pensons nous, que le combat pour le socialisme ne peut être mené jusqu’au bout que par la classe ouvrière alliée à la paysannerie et à la jeunesse, encore faut-il que la classe ouvrière algérienne soit organisée dans ses partis et organisations indépendants de l’appareil d’Etat et c’est là le sens du combat pour la constituante souveraine.

2 réponses sur « Les libertés selon le PCF »

C’est vrai tout cela a laissé des traces.

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