Message adressé au collectif pour la libération d’Ihsane El Kadi

Sollicité au sujet de la pétition réclamant la libération d’Ihsane El Kadi, j’ai refusé de signer le texte daté du 26 décembre 2022 en raison de la référence à la constitution qui ne me semble pas constituer un point d’appui pour garantir le respect des libertés politiques.

Cette réserve étant faite, je tiens à exprimer avec clarté mon soutien à Ihsane El Kadi et aux trop nombreuses victimes de la répression, qu’elles soient célèbres ou anonymes, tout en conservant entière mon indépendance de pensée et d’action.

Depuis la séquence ouverte par le mouvement populaire de février 2019, je n’ai cessé de relayer, dans la mesure de mes forces, la nécessité d’articuler la question sociale à la question démocratique, en appuyant les aspirations des classes laborieuses.

Dans cette perspective et par souci de cohérence, je n’ai jamais caché mes divergences avec les initiatives soutenues par Ihsane El Kadi mais en aucune façon je ne saurais y trouver prétexte pour associer ma voix à celles du cynisme, du désespoir et de la lâcheté.

Enfin, je me permets de rappeler qu’Ihsane El Kadi reste à cette date le seul journaliste algérien à m’avoir interviewé, le 27 mars 2019 dans les locaux de Radio M, pour mon ouvrage Algérie, une autre histoire de l’indépendance.

Nedjib SIDI MOUSSA

Paris, le 30 décembre 2022