Texte paru dans Le Libertaire, troisième série, trentième année, n° 252, 26 août 1924, p. 3
CAMARADES !
1924 ! Depuis six ans, partie ouvertement, partie clandestinement, le prolétariat allemand combat ses oppresseurs et ses exploiteurs dans une lutte de plus en plus désespérée. Le capitalisme uni se redresse et se fortifie.
Le prolétariat allemand est sur la défensive !
L’espoir de la masse devient une illusion. Les partis ouvriers, vers qui se portaient confiants tous les regards, deviennent ouvertement des agents du capitalisme et cela, les moins éclairés des ouvriers le comprennent.
Au plus tranquille optimisme a succédé un terrible pessimisme !
Les forces de combat des gouvernants divisèrent les organisations centrales ouvrières dont quelques chefs sont devenus des auxiliaires du gouvernement.
Non seulement en Allemagne, mais dans le monde entier !
Le capitalisme agonisant cherche à donner le change avec son armée inconsciente et sa nouvelle et trompeuse monnaie, le « Rentenmark ». Hélas ! le parasitisme, si la rupture se produit, s’écroulera. Alors, l’heure de la révolution allemande s’approchera.
Nous faisons appel à la jeunesse prolétarienne internationale. Préparez-vous ! car nous avons l’impression que la crise est proche. Nous avons toute conscience de la gravité de notre appel !
Attaquons sur toute la ligne ! Nous, jeunes prolétariens allemands, nous vous appelons, camarades du monde entier, pour combattre avec nous, côte à côte.
Jeunes ouvriers de France, d’Angleterre, de Hollande, de Norvège, d’Espagne, d’Italie, des États-Unis, et principalement vous, camarades qui vivez à l’intérieur de la Russie, dans la première « République Soviétique », commencez la bataille commune ! Préparez-vous, pour que nous puissions nous libérer en commun !
Notre premier but commun doit être la République mondiale fédérative. Nous voulons apporter les premières pierres fondamentales pour la construction de la nouvelle société. Ces pierres seront « La Dictature du Prolétariat ».
Écrivez sur votre étendard notre appel de Spartacus :
Que le pouvoir appartienne au Conseil des Ouvriers et Soldats.
Maintenant les héritiers de Stinnes règnent en Allemagne. Morgan est le César des États-Unis, les junkers des usines gouvernent l’Angleterre avec le ministre du parti ouvrier.
Combien de temps cela durera-t-il encore ?
Notre devoir est de faire finir cela. Camarades russes, dans les prisons de Leningrad, nous vous envoyons nos plus cordiaux saluts et nous vous promettons notre aide. Pour atteindre cela, il est nécessaire de former des organisations d’ateliers, lesquelles unies représenteront :
L’Union Ouvrière Universelle politique et économique.
Jeunes ouvriers, employez ces organisations dans vos pays et organisez-en de nouvelles s’il n’en existe pas.
Nous devons être tous membres de la future Internationale de l’Union Universelle Ouvrière politique et économique et de Ligue A-nationale des Jeunesses Révolutionnaires mondiales.
En avant, jeunes ouvriers !
Vive la fraternité a-nationale des jeunes ouvriers !
Vive la Révolution mondiale !
Vive le véritable a-nationalisme du système mondial des mandats !
Vive Spartacus !
Réunion de la « Erwachende Jugend » (Spartakusbund). (La Jeunesse qui s’éveille de l’Allemagne, Ligue Spartakus.)
Pentecôte 1924.
La Commission pour organiser la Ligue a-nationale des Jeunesses Révolutionnaires mondiales :
Hermann GULBINAT, Hildegard KANN.
Écrire à l’adresse suivante : Hermann Gulbinat, Wittelsbacher, allée 143, Frankfurt-a-M. (Allemagne).
(Traduit de l’Espéranto par J.-M.)
