Article de Raymond Guilloré paru dans La Révolution prolétarienne, n° 447, février 1960, p. 1-2 et dans le bulletin Commission internationale de liaison ouvrière, n° 10, février 1960, p. 2-5
Ce soir-là – c’était un lundi soir, je m’en souviens – le téléphone sonna…, et je fus assommé par la nouvelle. Le téléphone devait sonner plusieurs fois, ce soir-là et le lendemain, et tous ceux qui parlaient avaient ressenti le choc. Eux aussi, ils avaient dérapé et culbuté sur la maudite Nationale 7 ; ils en étaient frappés de stupeur ; mais déjà ils mêlaient leurs plaintes car ils savaient que quelqu’un d’irremplaçable était parti, ils sentaient soudain leur écrasante solitude. Qui, désormais, parlerait pour eux dans ce monde froid des raisons d’Etat ? Qui pousserait encore le cri du révolté ?