Mon dernier article intitulé « De la précarité en milieu universitaire » vient de paraître dans La Révolution prolétarienne, n° 802 ( septembre 2018), p. 5-7.
En voici les premières lignes :
« Le trimestriel Frustration – partenaire du « nouveau média télévisuel engagé » Le Média, proche de la France insoumise – a évoqué la question de la précarité des enseignants de l’université. S’adressant aux étudiants, le magazine annonce : « Une grande partie de vos enseignants sont des doctorants qui galèrent sur leur thèse et enchaînent des CDD d’un an ou des vacations (souvent payées une fois tous les six mois) ». C’est là une réalité, aussi indéniable que dissimulée, mais sans doute faudrait-il ajouter que cette situation n’est pas réservée aux seuls doctorants mais concerne aussi de nombreux docteurs ayant parfois soutenu leur thèse depuis des années et qui sont payés à moindre coût selon le bon vouloir de l’administration.
Pour vendre légalement leur force de travail, les vacataires sont tenus de respecter certaines conditions comme celles que l’on retrouve sur le site d’un établissement. S’ils sont étudiants, leur contrat ne peut « excéder 96 heures équivalent TD » par année, ce qui est insuffisant pour vivre de son travail. S’ils sont auto-entrepreneurs, ils doivent « justifier d’une activité professionnelle qui [leur] permet de retirer des moyens d’existence réguliers depuis au moins trois ans », ce montant devant « être au moins équivalent à 900 h de travail par an au taux du SMIC », soit 7 069 euros ou plus en 2017. Dans cette université, les vacataires « peuvent, sous conditions, enseigner jusqu’à 187 heures par année universitaire ». Le taux horaire de rémunération des vacations est de 41,41 euros, sachant qu’une heure de TD correspond à 4,2 heures de travail effectif. Comme le rappelle l’Association nationale des candidats aux métiers de la science politique (ANCMSP), les vacataires sont « actuellement payés en dessous du SMIC à l’heure de travail effectif ». (…) »
La Révolution prolétarienne est une revue trimestrielle disponible sur abonnement ainsi que dans certaines librairies comme à Paris (Publico et Quilombo) ou Marseille (Transit et L’Odeur du temps).
3 réponses sur « De la précarité en milieu universitaire »
Cela parait tellement inouï, que quand j’en parle aux professeurs et amis de l’autre côté de la rive méditerranéenne on ne me croit pas !
Et pourtant… C’est une réalité scandaleuse que l’on retrouve dans les établissements « prestigieux » ou plus modestes mais que l’on a tendance à masquer pour diverses raisons.
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