Article de Roger Hagnauer paru dans La Révolution prolétarienne, n° 151, juillet-août 1960, p. 5-7
La vie et l’œuvre de Pierre Monatte pourraient se résumer dans les titres des deux revues qu’il a fondées, l’une en 1909 : la Vie Ouvrière, l’autre en 1925, la Révolution Prolétarienne.
Sans doute les circonstances expliquent-elles le changement de titre. La Vie Ouvrière en 1909, comme la Révolution Prolétarienne en 1925, devait être l’expression d’une coopérative intellectuelle pour militants ouvriers, une revue où des militants échangeaient des commentaires de l’actualité et des documents, non des doctrines ou des idées toutes faites, mais des matériaux pour élaborer leur opinion personnelle. construire leurs propres idées.
Mais en 1919 la Vie Ouvrière avait changé de forme, d’aspect et de but. Devenue hebdomadaire de combat, elle voulait arracher la classe ouvrière aux séquelles de la politique de guerre et d’Union sacrée, prolonger en France la Révolution internationale inaugurée en Russie en octobre 1917.
Le choix décisif au carrefour
Cette période de violente transition attend encore son historien. Elle fut courte sans doute, parce qu’elle se situe à ce que l’on pourrait appeler une crise de carrefour. Dans mon article de la dernière R.P. (juin 1960 : Justification de nos partis pris), je rappelais la brièveté du moment « jacobin » de la Révolution française (deux années). Le communisme de guerre en Russie ne dura que d’octobre 1917 au début de 1921 (parution du grand article de Lénine sur l’impôt alimentaire, prologue de la Nouvelle politique économique). La Commune de Paris du 18 mars à la fin mai 1871 n’a pas duré un trimestre.
Pierre Monatte fut incontestablement l’homme de ce carrefour. C’est-à-dire l’homme des choix décisifs. Il n’avait pas quarante ans en 1919. Il portait déjà un passé digne de marquer définitivement une existence. N’ayant rien abandonné en 1914, hostile à l’Union sacrée dès la mobilisation générale, sa démission du Comité confédéral national de la C.G.T. en décembre 1914 marqua la fin d’une première étape et la rupture brutale avec la politique de guerre.
Mais en 1919 il représentait aussi les anciens combattants, ceux dont la révolte à leur démobilisation animait et passionnait les tumultueux cortèges du 6 avril 1919 (protestation contre l’acquittement de l’assassin de Jaurès), du Premier Mai 1919 et de cette contre-manifestation du 14 juillet 1919 qui, dispersée par la police, rejetée loin de la kermesse du défilé de la Victoire, regroupa ses morceaux sur les hauteurs de Belleville, non loin de la rue des Mignottes (devenue depuis rue Arthur-Rozier) où Monatte habitait.
Enfin, il avait adhéré totalement à la Révolution russe d’octobre 1917. Pour lui, comme pour Rosmer, elle portait les visages des révolutionnaires russes connus à Paris, et particulièrement de Léon Trotsky.
Le socialisme exclusivement ouvrier de la C.G.T. d’avant 1914, la résistance internationaliste à la guerre, l’esprit zimmerwaldien, la révolte de la piétaille des tranchées contre tous les responsables de la 0 guerre, la confiance en l’Octobre russe… ces idées et sentiments confus, violents, fébriles qui animaient la cohue au carrefour de 1919, s’éclairaient, se définissaient et se classaient dans l’esprit foncièrement cartésien et classique de Pierre Monatte.
La classe hors de la cohue
C’est la Vie Ouvrière, le Comité de la Troisième Internationale, prolongement du Comité pour la reprise des relations internationales, la minorité zimmerwaldienne du Parti socialiste, la minorité révolutionnaire de la C.G.T., qui furent impliqués dans le grand « complot » monté par le gouvernement en 1920, lors de la grève des cheminots. Quatre têtes : Pierre Monatte, Fernand Loriot, Boris Souvarine et Gaston Monmousseau, avec quelques militants qui avaient fondé un Parti communiste et une Fédération française des Soviets, anticipations hasardeuses, sans lendemain. Des quatre têtes, deux survivent : Souvarine et Monmousseau. Ce sont les deux morts que nous voulons évoquer ici.
Fernand Loriot nous a quittés vingt-huit ans avant Pierre Monatte. Ce grand bonhomme qui avait personnifié pendant la guerre le socialisme international et qui, avait, en 1917, au risque de sa vie, apporté à un Lénine encore proscrit en Suisse, un témoignage de solidarité singulièrement édifiant, nous rejoignit à la Révolution Prolétarienne, après avoir vécu deux expériences décevantes : celle du Parti communiste de 1920 à 1922, celle de l’opposition communiste de 1925 à 1927.
D’autres parleront du complot et de son dénouement, aussi de cette effervescence révolutionnaire de 1919, du reflux de 1920, des deux conclusions provisoires de l’action minoritaire : la scission socialiste de 1920, la scission confédérale consommée en fin d’année 1921.
La révolte des survivants de la guerre s’était brisée en France et en Allemagne contre des institutions d’Etat, demeurées intactes et solides. La masse laissa écraser la révolution spartakiste en Allemagne et dans sa majorité élit en France cette fameuse Chambre « bleu horizon », dominée par le Bloc National qui ne laissa partir Clemenceau que pour porter à la présidence de la République : Millerand (personnification de la trahison du socialisme) et deux ans plus tard à la présidence du Conseil, Poincaré (l’homme de la guerre de revanche et de la paix casquée).
La cohue dispersée, Monatte restait simplement l’homme de la classe ouvrière, de la nouvelle Internationale fondée à Zimmerwald, dont l’Octobre russe de 1917 avait porté au pouvoir l’avant-garde révolutionnaire.
De 1921 à 1924, trois gestes symboliques exprimèrent ces choix difficiles, aussi lourds de sens que sa démission du Comité confédéral national, à la fin du premier trimestre de guerre.
Il fallait d’abord confirmer ce que la Charte d’Amiens de 1906 avait formulé comme caractères essentiels du syndicalisme : l’unité de la classe ouvrière, l’indépendance de l’organisation syndicale. Les légitimes colères de l’opposition de guerre, les magnifiques espoirs révolutionnaires d’octobre 1917 avaient quelque peu estompé les claires notions du « socialisme ouvrier ». Celui-ci attendait des travailleurs, parce que salariés, qu’ils montent tous de la revendication à la révolution, et que cette « ascension » soit consciente et volontaire.
Le syndicalisme ne peut se soumettre au « préalable » de la liaison permanente avec un parti révolutionnaire voué exclusivement à l’insurrection et au pouvoir politique.
Décidé à lutter contre la scission confédérale qu’il prévoyait, premier promoteur en France d’un authentique « Front unique ouvrier », Monatte, pour reprendre sa liberté d’action, abandonna la Vie Ouvrière. Il la laissa malheureusement à ceux qui, dans la minorité de la C.G.T., paraissaient les plus décidés à défendre l’indépendance syndicale. Il fut victime d’un véritable abus de confiance. On sait que ses indignes successeurs devinrent rapidement les plus dociles suppôts du stalinisme. Ils lui ont volé, ils nous ont volé la Vie Ouvrière.
Vie ouvrière, mouvement ouvrier
La Vie Ouvrière de 1909 avait déjà repris à son compte l’héritage de Fernand Pelloutier et du syndicalisme révolutionnaire de 1906, de la Charte d’Amiens. Le titre suffisait. Car pour Monatte ce n’était pas l’idéal révolutionnaire qui devait influencer la vie ouvrière, c’était la vie ouvrière qui devait porter l’idéal révolutionnaire. La vie, c’est-à-dire le mouvement, le mouvement qui selon l’admirable formule de la Charte d’Amiens, anime l’ouvrier, parce qu’il découle de la condition de salarié. Monatte a-t-il été l’un des premiers à employer cette expression ? Ce que nous savons, c’est qu’il l’employait habituellement, sans épithète, sans complément, comme suffisant pour caractériser la cause à laquelle il s’était voué. La vie, le mouvement ouvrier, la lutte ouvrière. Cet homme que nous avons toujours connu, ne se déplaçant que d’un pas mesuré, presque lourd, dont le corps trapu et ramassé ne fut jamais secoué par les soubresauts de l’agitation fébrile ni par les frissons de la peur physique, qui émergeait en son cabinet de travail de falaises de livres et de montagnes de revues et brochures, aurait pu prendre comme devise les vers de Victor Hugo :
Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent…
et dire comme. Goethe : J’ai été un homme, c’est-à-dire un lutteur.
Lorsque la guerre éclata, en 1914, âgé de 33 ans, il avait derrière lui un passé qui suffirait à plusieurs existences complètes. Il était, en 1904, au congrès de Bourges de la C.G.T. qui décida le Premier Mai 1906. Il était en 1907 au congrès anarchiste d’Amsterdam qui opposa le réalisme de son syndicalisme révolutionnaire aux utopies, aux rêves, à la fulgurante et vaine fantasmagorie du romantisme anarchiste. Il participa au congrès qui vota, presque unanimement, la Charte d’Amiens de 1906. Emprisonné sous Clemenceau, exilé en Suisse où il rencontra Brupbacher qu’il édifia si profondément, il ne fonda la Vie Ouvrière en 1909 qu’en réaction contre le reflux du syndicalisme, qu’en prévision de la corruption qu’il pressentait. En 1914, il lui suffisait de ne rien oublier, de demeurer tel qu’il était avant, pour se révéler héroïque.
Constance ouvrière
Lorsque « nés de la guerre » nous nous sommes jetés dans le tourbillon de 1919, la lutte de Monatte au comité confédéral de 1914 figurait dans notre anthologie de l’héroïsme pacifiste, avec Au-dessus de la mêlée, de Romain Rolland, la déclaration de Karl Liebknecht, le Feu de Barbusse et les Temps maudits, de Marcel Martinet. « A ce moment-là, dira plus tard Monatte, il suffisait d’être pacifiste pour être révolutionnaire. » Comme toujours, l’accident « glorieux » cachait l’essentiel. Ni Romain Rolland, ni Barbusse, ni Liebknecht ne pouvaient dire ce que Monatte avait dit : que la classe ouvrière ne devait accepter aucune responsabilité dans la guerre, parce que rien ne pouvait justifier la négation, même provisoire, de la lutte des classes.
Les deux gestes de démission qui suivirent s’inspirent encore de cette constance.
En 1921, il avait laissé la Vie Ouvrière à ceux qui devaient la défigurer. Admettant comme nous – avec beaucoup plus de réticences que nous – la possibilité d’un parti ouvrier et révolutionnaire, d’un style nouveau, il entra à la rédaction de l’Humanité, dont il dirigea la page sociale.
Il en sortit une première fois, à la fin de 1922, lorsque des politiciens à la Frossard, essayant de maintenir l’ancienne chose sous un mot nouveau, envisageaient la rupture du Parti avec la Révolution russe. II en sortit, cette fois, définitivement, en 1924, lorsqu’il pressentit le sort que les héritiers de Lénine réservaient à l’apanage d’Octobre 1917.
Et c’est de cette rupture que naquit la Révolution Prolétarienne en 1925.
Il fallait un nouveau titre pour la revue par laquelle Monatte voulait continuer l’œuvre entreprise en 1909. Certes, la Vie Ouvrière portait l’idéal révolutionnaire, mais celui-ci renié par certains était frauduleusement exploité par d’autres. Il devenait nécessaire de rappeler que la Révolution ne pouvait être accomplie que par et pour le prolétariat, que la dictature du prolétariat, c’était, selon l’heureuse formule de Louzon, la liberté pour le prolétariat, que même si en France et dans les démocraties occidentales la classe ouvrière sortait de la condition prolétarienne, la volonté révolutionnaire subsisterait tant qu’il y aurait dans le monde des prolétariats, au sens strict du mot.
Animée par Pierre Monatte, l’équipe de la Révolution Prolétarienne de 1925 à 1939, a lutté pour l’unité ouvrière, contre la liquidation des conquêtes et des combattants d’Octobre 1917 en Russie, contre la surexploitation colonialiste, contre l’avilissement de l’homme dans le révolutionnaire par le totalitarisme stalinien, contre l’avilissement de l’homme dans l’ouvrier par la rationalisation capitaliste.
La dernière guerre, qui détruisit tant d’institutions, qui pulvérisa tant de consciences, n’altéra rien dans l’âme de Monatte. Il fut aussi hostile aux aberrations de la révolution nationale et aux atrocités du nazisme, qu’aux outrances nationalistes, aux sordides et ignobles règlements de comptes, à l’hystérie germanophobe qui discréditèrent une Résistance si noble en son principe et dont lui avec sa clairvoyance habituelle – n’attendait rien de plus que le rétablissement des libertés ouvrières. Rien de plus, mais pour lui, c’était l’essentiel.
Et pendant ces quinze dernières années, si sa santé nous a inspiré souvent quelque inquiétude, jamais nous n’avons douté de la parfaite lucidité, de la solidité inébranlable de son esprit.
Ceux qui l’ont entendu en ces dernières années, lors de conversations particulières, savent que, par un véritable miracle, lui qui paraissait isolé, il sentait les grands courants extérieurs, mieux que ses compagnons et visiteurs secoués par l’actualité. C’est qu’il possédait la qualité essentielle du militant : une intuition presque géniale. Il faut une boussole sûre pour suivre les lacets de la route et s’engager sur le sentier embrumé. Il n’était pas le gardien des ruines historiques, ou le meunier du conte qui broie de la poussière tandis que le blé monte à la minoterie moderne. Mais il avait le droit de recommander aux manœuvres des moulins industriels de connaître et d’apprécier leur farine, comme le vieux meunier d’autrefois.
Dans ses brochures, dans son carnet et ses articles de la Révolution Prolétarienne, dans ses études parues dans Confrontations, Témoins, Preuves, l’Actualité de l’Hisioire, il a confirmé le double choix de sa jeunesse. Recommandant la vigilance à l’égard d’un système qui a dépassé le nazisme par ses atrocités et ses impostures, il n’a jamais accepté l’écrasement ou la mutilation de l’internationalisme ouvrier par l’un ou l’autre des deux blocs de puissances. Ennemi impitoyable des colonisateurs de la C.G.T., il n’a jamais méprisé la classe ouvrière dupée par eux ; et parmi ses derniers articles de la R.P., l’un des plus significatifs exprimait son adhésion au mouvement pour l’unité syndicale dans un syndicalisme démocratique. Par delà le rideau de fer, il entendait les messages des travailleurs de l’Empire russe et de l’Empire chinois. Et tout dernièrement encore, les provocations germanophobes de M. Khrouchtchev provoquaient une de ses dernières colères.
Constance de l’homme
De tout cela, de cette fidélité, de cette intuition, de cette clairvoyance, on conviendra peut-être, avec plus ou moins de réticences. Mais les moins prévenus, les plus proches de nous, s’ils n’ont pas vécu près de Monatte, ignoreront peut-être ce qui le distinguait essentiellement de nous tous, même des plus éminents d’entre nous.
C’était la qualité exceptionnelle de l’homme. Non seulement par ses vertus propres. Mais aussi par ce parti pris de chercher l’homme à travers le militant, le partisan, sous l’uniforme, et le découvrir.
Dur pour les autres, comme pour lui-même, sévère pour les défaillances morales comme pour les négligences dans le travail, il soulignait avec une sorte de complaisance tous les mauvais côtés du comportement humain. Et on ne gagnait son amitié toujours vigilante, sa confiance toujours contrôlée qu’après avoir meurtri sa petite vanité au gant de crin de son jugement direct.
Je n’ai guère le courage de dire ici ce qui se cachait de bonté et même de tendresse derrière ce front monumental. Il fallait beaucoup de patience pour pénétrer dans ce domaine secret. Discrétion, haine du pharisaïsme sans nul doute. Aussi volonté tenue jusqu’au bout de ne dire et écrire que ce qu’il croyait strictement utile. On l’a vu pleurer aux enterrements de Merrheim, de notre grand César Hattenberger, de mon pauvre Henri Fulconis. C’était insolite. Son émotion se traduisait ordinairement par une voix timide, un essoufflement rapide, un regard voilé et surtout un lourd silence. Seul, il eut le courage, pendant l’occupation, de dire à Georges Yvetot, que tous blâmaient… clandestinement, qu’il était déshonorant d’accepter une fonction rétribuée par les services allemands. L’autre dit tristement : « Que veux-tu ? Je la crève ! ». Et, rapportant cela, Monatte concluait : « Allez donc répondre à cela ! »
Ce que nous savons tous, c’est que sévère pour ceux qu’il voulait autour de lui, rigoureux à l’égard des défaillances morales et des lâches compromissions, il tentait toujours d’apprécier le rendement de tous, même des plus médiocres. « Un mouvement sain aurait pu l’utiliser », me disait-il, tout dernièrement, à propos d’un « simili grand homme. »
Sa fidélité à l’esprit de classe reste la dominante de toute sa vie. Mais la classe ouvrière, pour lui, ce n’était pas une masse anonyme, abstraite, une entité utilisable dans de savantes et fructueuses opérations.
C’étaient d’abord des hommes et des femmes, dont il fallait partager la vie, sentir les misères, souffrir des insuffisances avant de leur communiquer nos espoirs. Etre un homme comme eux dans le présent, afin de se révéler tels qu’ils doivent devenir.
Le pacifisme, c’est dans les tranchées que l’on pouvait en sentir et en comprendre la nécessité. La lutte ouvrière, c’est dans l’atelier que l’on en acquiert la conscience et la volonté d’y participer. Refus de parvenir ! Refus du privilège ! Refus de l’exemption et de l’exception ! En soixante années de vie active, quelques mois dans le journalisme rétribué… quatre années de tranchées… le reste à l’atelier ou dans une retraite de pauvre.
A son premier congrès d’après-guerre, à Lyon en 1919, il avait jeté à la face des leaders du syndicalisme d’union sacrée, la phrase par laquelle Renan explique Judas : « En lui, l’administrateur avait tué l’apôtre ». Monatte – toujours son entêtement utilitaire – a souvent voulu être administrateur. Il n’est pas certain qu’il ait toujours réussi. Il n’avait pas à vouloir être un apôtre. Il l’était par vocation innée. Et quelques jours avant sa mort, sur son lit d’hôpital, il nous invitait à secouer le dormeur, à briser les résignations honteuses, à troubler les satisfactions béates.
Homme du mouvement ! Négligeait-il la fin ? Non, certes. Mais, comme Loriot, il maudissait l’ignoble alibi : la fin justifie les moyens. Pour lui, c’étaient bien les moyens qui justifiaient la fin. Les moyens… et les hommes. Pour nous, aujourd’hui, nous savons bien que ce fut pendant quarante ans, la présence de Monatte qui justifie, malgré tant de motifs de désespoir, notre certitude dans une fin noble et pure.
Roger HAGNAUER