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Les jeux africains à Alger

Texte paru dans Rouge, n° 699, 17 juillet 1978, p. 6


Le jeudi 13 juillet s’ouvraient les Jeux africains à Alger sous le signe de la « solidarité africaine ». Ainsi, au moment où les peuples d’Afrique sont massacrés par les puissances impérialistes et leurs hommes de main africains, Boumedienne, le champion du « socialisme arabo-islamique », répond par l’organisation des Jeux de la solidarité africaine.

Du nord au sud, l’Afrique est aujourd’hui le terrain des agressions impérialistes :

— le Sahara occidental où le peuple sahraoui, coincé entre trois valets serviles de l’impérialisme français Senghor, Ould Dadah et Hassan II — se bat pour la reconnaissance de ses droits à l’autodétermination ;

— les interventions militaires françaises au Tchad pour appuyer le régime réactionnaire et chancelant de N’Djamena et participer à l’étouffement de la résistance populaire ;

— l’Erythrée, où un peuple combat pour son indépendance depuis dix-sept ans, est abandonnée au bénéfice de son agresseur éthiopien par les Soviétiques : les troupes russes et cubaines, après une alliance stratégique éphémère avec la résistance érythréenne, combattent actuellement aux côtés des troupes éthiopiennes ;

— le Zaïre, où l’impérialisme français évoque des raisons « humanitaires » pour envoyer ses légionnaires participer au replâtrage du régime de sa marionnette Mobutu ;

— la corne sud de l’Afrique, où le peuple noir subit une répression de plus en plus sanglante, orchestrée par Londres et Washington et conduite par les régimes racistes de Smith et Vorster.

A toutes ces agressions s’ajoute la famine qui sévit dans différentes régions d’Afrique et particulièrement au Sahel ou « l’aide alimentaire » accordée par les pilleurs-bienfaiteurs impérialistes ne peut cacher la malnutrition qui décime les populations.

Les Jeux africains et cette mascarade de « solidarité africaine » ne peuvent nous tromper sur la véritable politique de l’Etat algérien qui accueillera des délégations marocaine, sénégalaise, tchadienne, gambienne, centre-africaine… sportives représentant des Etats parmi les plus réactionnaires du continent africain.

La trêve sportive derrière laquelle se cache cette manifestation ne peut voiler les véritables intentions de l’Etat algérien : maintenir l’Afrique sous la botte de l’impérialisme en recevant les représentants, les valets de Giscard, Schmidt, Carter…

Ces Jeux ne peuvent nous cacher la répression silencieuse pratiquée par Boumedienne en maintenant en détention des prisonniers politiques depuis « le redressement révolutionnaire », arbitrairement. Ils ne peuvent nous cacher les visées répressives de la Charte algérienne qui interdit à la classe ouvrière de se donner des organisations indépendantes de l’appareil d’Etat, qui maintient les femmes dans une situation de tutelle, leur déniant le droit à l’autodétermination.

Nous dénonçons cette mascarade placée sous le slogan mystificateur de la solidarité africaine alors que la véritable solidarité aujourd’hui est de combattre l’agresseur impérialiste.

Nous dénonçons cette manifestation dont le but est d’accroître l’emprise de l’Etat « socialiste-islamique » sur le peuple algérien. Nous réclamons la libération de tous les prisonniers politiques, le rétablissement de toutes les libertés politiques et syndicales non reconnue par la Charte de Boumedienne, ainsi que l’abolition de toutes les lois islamiques maintenant la femme algérienne dans une situation d’esclavage.

Collectif sport, impérialisme et répression. Des militantes et militants du COBA, partie prenante du projet de constitution du COSIR (Collectif sport, impérialisme et répression)

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