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5 juillet 1830 – 1er novembre 1954 : 124 ans de luttes, de souffrances et d’espoirs du peuple algérien

Tract du Parti du peuple algérien, 1er novembre 1974, 4 p.

En ce jour qui marque le 20ème anniversaire du déclenchement de la Révolution Algérienne toutes nos pensées vont aux martyrs qui de 1830 à 1962 ont fait don de leur vie pour que vive l’Algérie indépendante et libre. De plus nous nous inclinons devant la Mémoire de celui qui a été le père du nationalisme algérien moderne, Messali Hadj.

Fondateur de l’Etoile Nord Africaine en Mars 1926, par cet acte MESSALI Hadj prend la relève de l’Emir Abdelkader, Boumaza, Mokrani, etc … Cette seconde phase de la lutte du peuple Algérien se situe après la guerre 1914-1918. Il y a lieu de signaler les tentatives des élus algériens qui étaient autour de l’Emir Khaled et qui ont prit sa suite pour se cantonner dans une politique réformiste qui se concrétisa 13 ans plus tard par la Charte du Congrès Musulman qui préconisait principalement le rattachement de l’Algérie à la France.

Lors de la création de l’Etoile Nord Africaine en 1926, son fondateur s’inspira de la Résistance Algérienne née en 1830 et du passé Arabe de l’Algérie. Ainsi, le problème de notre indépendance nationale était posé au monde international.

L’Etoile Nord Africaine avait deux cahiers de revendications, l’un de revendications immédiates dont les objectifs étaient la lutte pour l’amélioration du sort politique, économique et social du peuple Algérien, le second à long terme comme nous pouvons tous le témoigner, la réalisation de l’indépendance de l’Algérie. Comme on le voit un champ d’actions immense se présente à l’ENA ainsi que d’immenses difficultés car il fallait créer une conscience nationale et faire comprendre aux Algériens écrasés par le poids de la colonisation la nécessité pour eux de l’arracher. Cette haute mission demanda vingt neuf ans de luttes, de souffrances et d’abnégation pour qu’enfin la Révolution éclate le 1er Novembre 1954.

De 1927 à 1936, l’ENA participe à différents Congrès internationaux dont le Congrès anti-impérialiste de Bruxelles en 1927, au congrès Islamo-Européen présidé par l’Emir Chekib Arslan à Genève le 12 septembre 1935. Là Messali Hadj à la tête d’une délégation de l’ENA expose la situation dramatique du peuple Algérien et souligne ses efforts dans sa lutte pour l’indépendance. L’ENA participe à la défense de l’Abyssinie victime du fascisme italien à la Société des Nations.

En 1936 à l’avènement du Front Populaire fut créé en Algérie par les élus algériens, les Oulémas, le parti Communiste et les indépendants le Congrès Musulman Algérien. Celui-ci avait pour tâche la francisation au rabais du peuple Algérien et le rattachement de l’Algérie à la France. A son retour de Paris, la Délégation du Congrès Musulman Algérien tient le 2 Août 1936 à Alger, au stade municipal une réunion d’informations pour exposer au peuple Algérien ses activités de la honte et de la trahison durant son séjour parisien. Messali Hadj délégué par l’ENA arrivé ce jour même à Alger, se rend à ce meeting et arrive après bien des difficultés à prendre la parole, dénonce la politique d’assimilation du Congrès Musulman et pose le problème de l’indépendance de l’Algérie. Apres cette invite, la réunion est terminée à l’ébahissement de ses organisateurs.

Pour la première fois depuis bien longtemps l’Algérie n’avait pas entendu un de ses enfants revendiquer son indépendance, et depuis ce jour le drapeau du nationalisme algérien fut planté sur le sol national. Ajoutons que depuis ce jour également l’ENA dut faire face à une coalition qui n’a jamais désarmé.

Jusqu’à sa dissolution en janvier 1937 l’ENA a poursuivi avec une efficacité surprenante son action et son implantation à travers l’Algérie. Le 11 Mars 1937, le P.P.A. prend la relève de l’ENA et poursuit le combat malgré la répression féroce qui s’abat sur ses militants. Le 27 Août 1937 MESSALI HADJ est arrêté à Alger ainsi que des dizaines de militants, cela jusqu’en 1943 où ils seront libérés de la prison centrale de Lambèse. A cette période difficile s’ajoutent les massacres de 1945 et la politique de Neagelen ; là, le parti, ses militants et ses responsables sont convaincus qu’en plus des activités politiques et syndicales, il était nécessaire de préparer parallèlement l’action directe. C’est dans ce climat que l’OS fut créée en 1947. Deux ans plus tard se réunit sous la présidence effective de MESSALI HADJ le Comité Central en réunion extraordinaire durant huit jours à Zeddine pour examiner tous les problèmes du parti et plus particulièrement celui de l’OS, qui fut revu, corrigé dans le sens de l’efficacité et la priorité lui fut accordée sur le M.T.L.D. et le P.P.A.

Cet organisme était en pleine transformation lorsqu’au cours d’une action, une grave faute fut commise qui provoqua sa découverte par la police ; immédiatement la répression s’abattit de Tébessa à Tlemcen sur ses membres et ses responsables furent soumis à la torture.

La découverte de l’OS d’une part, l’affaire de la poste d’Oran de l’autre créèrent au sein de la direction du M.T.L.D. une crise importante. Surtout le déferlement de la répression et l’affaire de la poste d’Oran avaient fait peur à certains dirigeants du Comité Central jusqu’à vouloir livrer Mohamed Khider à l’autorité française. Aussi, la direction du M.T.L.D. voulut faire désormais une politique moins risquée. De plus, alléchée par la politique de Jacques Chevallier Maire d’Alger et Ministre des Armées, elle embarqua le Comité Central avec elle pour enterrer l’OS.

Face à cette situation, Messali Hadj à la tête de l’opposition se dressa vigoureusement contre cette tentative et exigea que l’OS reprenne ses activités conformément aux décisions du Congrès de 1947 et du Comité Central de Zeddine. Messali Hadj étant en exil, nomma Moulay Merbah pour le représenter auprès du Comité Central du M.T.L.D. Il s’en suivi un grand va et vient entre Alger et Niort au sujet de la déviation mais rien de positif n’en sorti. La crise par la force des choses devient publique et Messali Hadj s’adressa à la base, créa un Comité de Salut Public en mars 1954, le 28 Mars le Comité Central démissionne et le 14 juillet de la même année se tient le Congres extraordinaire d’Hornu (Belgique). Celui-ci durant quatre jours discute et examine les problèmes qui découlent de la crise, de plus d’importantes décisions sont prises dont l’accélération des préparatifs de la Révolution. Celles-ci en réalité ne font que confirmer les décisions prises par le Congres du 15 février 1947 à Alger et par le Comité Central de Zeddine en décembre 1948.

Le 22 juillet 1954, se tient à Niort une réunion avec MESSALI HADJ où le Bureau Politique est remanié et le Comité Central transformé en Conseil de la Révolution Algérienne.

Le 15 Août 1954, une première réunion de cet organisme a lieu dans la région d’Alger pour distribuer les tâches et les responsabilités. D’autres décisions furent prises, l’une d’entre elles précisait que chaque région était tenue en cas de déclenchement de la Révolution de mettre en application les décisions prises ; que chaque responsable était tenu d’avoir à sa disposition le nécessaire et un plan d’action.

Par ailleurs, sur ordre de Ben Bella-Khider les éléments de l’OS se sont ralliés aux Centralistes, mais quand les Centralistes ont remis leur démission de la direction à Messali Hadj, les éléments de l’OS et plus particulièrement le Caire ne voulant pas perdre la face chargea Boudiaf de créer le CRUA en avril 1954. D’autre part, le Congrès d’Hornu, ses décisions concernant l’accélération de la Révolution, l’enthousiasme des militants et l’exclusion des Centralistes pour déviation, tout cela va jeter ces derniers dans les bras du CRUA et du Caire.

Ainsi, dans la nuit du 31 octobre 1954, des actions se produisent en différents points de l’Algérie. La principale région où ces attaques eurent lieu furent les Aurès où Mustapha Benboulaïd déclencha le combat avec un groupe importants de maquisards en donnant à chacun une photo de Messali Hadj pour les encourager et en leur précisant que l’ordre de la Révolution provenait précisément de Messali Hadj. En Kabylie Krim Belkacem et le sergent Ouamrane qui faisaient encore parti du MTLD firent de même. Dans le nord constantinois, les messalistes étaient en majorité parmi les groupes qui ont pris part au déclenchement.

Au lendemain du 1er novembre 1954, deux Mouvementa se trouvent face à face ; d’une part le MTLD qui ne tardera pas à devenir MNA qui reste en Algérie et qui y mène le combat dans des conditions difficiles ; d’autre part, le CRUA qui va devenir le F.L.N. dont le siège est au Caire qui dispose de l’aide et de la protection du Monde Arabe.

Pour l’Egypte comme pour le groupe Ben Bella-Khider serviteurs du pharaon d’alors, la principale question est l’accaparement de l’ensemble du MTLD, de la Révolution Algérienne et cela y compris par la liquidation physique. Sachant que le MTLD allait poursuivre la Révolution et s’opposer aux dessins nassériens, le groupe du Caire décide de l’assassinat de Messali Hadj, des dirigeants et militants qui restaient fidèles au M.N.A. naissant. C’est dans ces conditions que le Mouvement National Algérien a mené le combat avant et pendant la Révolution. Il se dégage de tout cela que c’est l’Etoile Nord Africaine qui a posé le problème de l’indépendance, préconisé les moyens pour l’arracher et entamé l’action pour sa réalisation. De son côté le peuple Algérien au dessus de la mêlée était prêt et se lança dans la lutte libératrice, n’épargnant aucun sacrifice pour l’indépendance de l’Algérie et son droit à la liberté.

Ceci dit où en est l’Algérie aujourd’hui après 13 ans d’indépendance ? Pour toute réponse, le peuple Algérien est privé des libertés les plus élémentaires et soumis à un régime totalitaire. L’Etat demeure sans Constitution ni gouvernement issu du peuple. De plus, la situation sociale et économique ne cesse de s’aggraver. Comme pendant l’époque du colonialisme, la révolution agraire sert le pouvoir à déposséder le peuple de ses maigres biens.

Mais il est conscient que les années d’indépendance avec Ben Bella comme avec Boumedienne ne lui ont donné que la misère, le chômage, la dictature et le droit de se taire. Mais nous sommes certains qu’il finira par comprendre qu’il doit reprendre le combat pour imposer son droit à la dignité et à la vie.

Donc, il est de notre devoir d’aller vers lui pour lui faire comprendre notre mission et poursuivre l’œuvre de Messali Hadj et du PPA pour la réalisation d’une véritable démocratie en Algérie pour laquelle des milliers d’Algériennes et d’Algériens sont morts.

Vive la Démocratie !
Vive le PPA !
A bas la dictature !

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