Article de Paul Solal paru en deux parties dans La Presse Nouvelle Hebdomadaire, n° 35, 18-24 février 1966 et n° 38, 11-17 mars 1966

SOUVENIRS D’UNE FIN DE SIECLE EN ALGERIE
Si vous rencontrez, parmi les juifs originaires d’Algérie, un Algérois qui approche des soixante-quinze ans, demandez-lui s’il se souvient de Max Régis. Inévitablement lui reviendront des souvenirs de magasins pillés, de synagogues saccagées, d’hommes, de femmes et d’enfants battus, parfois à mort, dans les rues, de foules déchainées parcourant les grandes artères d’Alger en hurlant : « A BAS LES JUIFS ! »
A la fin du siècle dernier, en pleine Affaire Dreyfus, l’antisémitisme avait en Algérie une tonalite particulière. Précisons qu’il ne s’agissait pas d’antisémitisme « algérien » mais d’un antisémitisme de la population européenne récemment installée en Algérie.
L’Affaire Dreyfus, si elle constituait alors la toile de fond de la vie politique française, fournissait surtout aux antisémites d’Algérie un contexte, un climat à la faveur desquels ils espéraient obtenir l’abrogation du décret Crémieux, la déchéance des juifs algériens de la citoyenneté française, la confiscation de leurs biens et leur expulsion d’Algérie.
C’est, en effet, au décret Crémieux qu’il faut remonter pour suivre ensuite l’évolution de l’antisémitisme qui aboutit à l’explosion de violence de 1897.
Un faisceau d’éléments divers
De nombreux publicistes, à l’époque, et d’historiens ont mis en lumière le faisceau d’éléments divers qui ont abouti à faire de la communauté juive d’Algérie le bouc émissaire des difficultés de la colonisation, difficultés qui ne furent jamais résolues puisqu’elles aboutirent à la fin de la domination française sur le pays. Parmi ces auteurs, le député socialiste (jauressiste), Gustave Rouanet, fit une synthèse magistrale de l’« antisémitisme algérien » dans un très long discours prononcé les 19 et 24 mai 1899 à la tribune de la Chambre des députés.
Gustave Rouanet montra, entre autres, comment des considérations électorales convertirent en antisémites des philosémites de la veille.
« En 1870, dit Gustave Rouanet, M. Crémieux, président de la délégation de la Défense nationale, avait nommé M. du Bouzet commissaire général de la Défense nationale en Algérie. Un jour, M. du Bouzet s’est trouvé en opposition avec la population algéroise ; il a alors demandé à Crémieux de lui envoyer sur-le-champ un décret organisant l’électorat municipal des juifs qui n’était pas encore organisé, en disant que c’était là une mesure non seulement urgente, mais encore absolument légitime … Le décret fut transmis immédiatement ; seulement les juifs votèrent contre M. du Bouzet. Le soir même du scrutin, celui-ci était antisémite forcené ! »
Au cours des années qui suivirent, les juifs algériens votèrent le plus souvent en bloc pour les candidats qui ne leur manifestaient pas d’hostilité. On leur reprocha ces votes massifs. Ecoutons encore Gustave Rouanet :
« En 1870, quand ils ont été affranchis, les juifs se sont trouvés tout naturellement partout en minorité ; cette minorité forma un bloc dans la majorité. Cela se voit partout. On le voit dans les pays où se trouve une minorité de protestants au milieu de catholiques et dans les pays où il y a une minorité de catholiques au milieu de protestants … Le malheur, c’est qu’il y ait eu des fragmentations, des disséminations dans le bloc électoral juif, de sorte que, ayant voté un peu avec tous les partis, tous les partis vaincus ont attribué la cause, l’origine de leurs défaites à l’intervention juive. »
Trouver un intermédiaire
La promulgation du décret Crémieux, en septembre 1870, avait été l’aboutissement d’une entreprise de longue haleine, le résultat de plusieurs démarches politiques menées depuis la Révolution de 1789 au sujet des juifs, en faveur des juifs, contre les juifs ou pour se servir de la question juive à d’autres fins.
La conquête de l’Algérie ne fut pas, on le sait, une marche triomphale. Première étape vers la constitution d’un nouvel empire colonial, la colonisation n’y fut pas abordée avec un style, des méthodes et des hommes rodés et mis au point ailleurs, comme ce fut le cas au Maroc, par exemple. Au fur et à mesure que changeaient en France les régimes et les doctrines, l’Algérie connut l’occupation restreinte, l’occupation totale, le « royaume arabe », le régime militaire, le régime civil, la colonisation de peuplement et d’autres systèmes. Il s’agissait chaque fois de trouver de nouveaux moyens de dominer un peuple qui n’accepta jamais la domination.
C’est ainsi que naquit et se développa l’idée de trouver parmi la population algérienne une minorité apte à servir d’intermédiaire. Disséminés sur tout le territoire, peu nombreux (trente-cinq mille sur plusieurs millions d’habitants), distincts des autres par leur religion, les juifs présentaient le double avantage d’être profondément enracinés dans le pays et de ne pas risquer, par leur nombre, de prendre une grande part de ce qui était offert aux Français, de vieille ou de fraîche date, qui s’installaient dans le pays conquis. On pouvait, en outre, les présenter aux colons comme des profiteurs de la conquête, aux Algériens comme des transfuges et aux deux comme ayant un pied dans l’autre camp. Bref, il fallait diviser pour régner. On sépara des musulmans les juifs dont on fit des citoyens à part entière, laissant aux autres la qualité officielle de « sujets ». Et l’impérialisme prit figure de philanthropie.
Après des années de querelles, de débats, après des initiatives partielles, comme le sénatus-consulte de 1865, la citoyenneté française des juifs algériens fut consacrée par le décret Crémieux, œuvre du gouvernement républicain de la Défense nationale.
Dès leurs premiers pas de citoyens, les juifs allaient se manifester pour la République. C’est la qu’apparaît l’origine électorale de l’antisémitisme.
La République en cause
L’auteur d’une étude sur « La naturalisation des juifs algériens », Louis Forest, écrit à ce sujet :
« Dès le début, la fraction des sociétés hostiles à la révolution du 4 septembre 1870 et intéressée à condamner les actes du Gouvernement provisoire, composée surtout d’anciens hauts fonctionnaires de l’Empire, avait pris parti contre le décret parce qu’on s’attendait à voir les électeurs juifs voter pour la République. »
Et Vuillermoz, maire républicain d’Alger à l’époque, déclarait plus tard :
« Le décret de naturalisation n’eût pas trouvé tant de détracteurs si les juifs avaient dès le début consenti à voter en faveur des adversaires des institutions républicaines. »
Deux obstacles entravaient particulièrement la colonisation : la résistance des Algériens et la faillite économique des colons. On en imputa la responsabilité aux juifs.
En 1871, l’insurrection kabyle dirigée par Mokrani avait remis en cause la conquête française. Ignorant le mouvement de résistance nationale ou le défigurant en connaissance de cause, les antijuifs tentèrent d’accréditer l’idée que cette insurrection était une réprobation du décret Crémieux que les Algériens ressentaient comme une injure.
Or, la Kabylie était la région d’Algérie où l’on comptait le moins de juifs. D’autre part, Mokrani avait donné sa démission de conseiller général d’Alger – où il siégeait à titre « indigène » – six mois avant la promulgation du décret et il avait auparavant, ainsi que tous les conseillers généraux algériens d’Alger, d’Oran et de Constantine, signé des résolutions en faveur de la francisation des juifs.
Enfin, quand l’insurrection eut été écrasée, aucun des Algériens qui comparurent devant les tribunaux n’invoqua le décret Crémieux comme cause de la rébellion. Le préfet de Constantine, M. Luget, fut catégorique :
« Pour en avoir le cœur net, plusieurs fois, devant la cour d’assises de Constantine, j’ai fait poser la question à divers chefs indigènes, accusés ou témoins, ainsi qu’aux officiers français, et tous, sans exception, ont répondu que la naturalisation des israélites n’avait été pour rien dans les causes de l’insurrection. C’est donc une question vidée. »
Il faut, ici, rendre hommage aux Algériens qui ont refusé le pain empoisonné qu’on leur tendait et ont préféré la mort et la déportation au déshonneur ; ils s’étaient rebellés contre leur condition d’esclaves et non contre l’émancipation des juifs.
Détourner la colère
La question économique est celle qui permet d’atteindre les racines de l’antisémitisme en Algérie.
En 1898, un ingénieur civil, M. E. Nicaise, publia à Alger une petite brochure intitulée « L’antisémitisme en Algérie ». Il y écrivait :
« Mon désir est de mettre en garde les vrais Français contre les excitations malsaines … Je tiens à démontrer qu’on peut ne pas être juif sans pour cela être antijuif. »
Il faut savoir que la population européenne d’Algérie était alors très hétérogène. Sans parler des fonctionnaires et des militaires qui se considéraient « en mission » ou « de passage », elle comprenait, outre les Français, des immigrés d’origines diverses, essentiellement espagnols, italiens et maltais, non naturalisés pour la plupart. Les ouvriers immigrés faisaient une redoutable concurrence à la main-d’œuvre française plus exigeante ; cette main-d’œuvre française était en partie fournie par les colons ou fils de colons ruinés qui affluaient vers les villes alors que se constituaient à leurs dépens, en même temps qu’aux dépens des Algériens dont on confisquait les terres, les grands domaines dont on sait le rôle dans l’histoire récente de l’Algérie. A ces aigris, ces désespérés, on offrait un exutoire : le juif.
C’est en analysant cette situation que M. Nicaise pouvait écrire :
« En Algérie, on a voulu mettre sur l’antisémitisme local une étiquette économique ; on a attribué aux juifs le malaise qui pèse sur les affaires et on a exploité la misère publique au cri de « A bas les juifs ! » …
Résumant cette démarche, Gustave Rouanet déclarait à la Chambre des députés :
« On dit : le juif est la cause unique de toutes les misères qui pèsent sur l’Algérie. Au colon qui a perdu sa terre, on dit : c’est le juif qui l’accapare. A celui qui demande du crédit dans les banques, on dit : ce sont les juifs qui abusent du crédit des banques. Y a-t-il des commerçants dont les affaires ne prospèrent point ? On dit : c’est le commerce juif qui, par ses faillites, amène l’instabilité commerciale. »
Un tel climat, entretenu sans relâche, ne pouvait que provoquer des incidents. La publication de « La France juive », de Drumont, en 1886, vint à point pour envenimer l’atmosphère.
La barbarie en action
Les premières violences se produisirent en 1881, année des élections législatives; dans plusieurs villes éclatèrent des bagarres suivies de mise à sac des quartiers juifs. En 1884, les conscrits juifs d’Alger ayant été écartés de la fête organisée pour les départs aux régiments, nouvelle bagarre suivie de destructions de boutiques et de pillages qui se reproduisent dans tout le pays.
Un parti antijuif s’était constitué ; son chef, Emile Morinaud, avocat, fils d’un gros accapareur de terres, fut élu maire à Constantine, en 1896. Ce fut ensuite son succès à Oran, à Alger (avec Max Régis) et dans plusieurs villes importantes. Maîtres des administrations et des polices municipales, les antisémites jugèrent venu le moment de passer à l’action. Nous en reparlerons.
Paul SOLAL.
SOUVENIRS D’UNE FIN DE SIECLE EN ALGERIE
On avait promis d’épurer la mairie de Constantine des juifs qui « prenaient la place des chômeurs »…
L’ANTISEMITISME qui s’était développé, sous la IIIe République, parmi la population européenne d’Algérie se concrétisa, vers la fin du siècle, par la création d’un parti antijuif organisé, dirigé par un avocat de Constantine, Emile Morinaud, et lié au mouvement antisémite de France qu’animait Edouard Drumont (1).
En 1896, Emile Morinaud et ses partisans furent élus à la municipalité de Constantine ; un certain Mercier devint maire. L’année suivante, Oran eut à son tour une municipalité antijuive. Puis ce fut, en 1898, Alger, qui eut pour maire un naturalisé de fraîche date, Maximiliano Régis, avocat de vingt-cinq ans, plus connu sous le diminutif de Max Régis ; son premier adjoint, Sallières, avait pour seul programme : « Il faut qu’ils crèvent tous ». Les antijuifs se rendirent également maîtres des municipalités des principales villes d’Algérie. C’était l’époque où les journaux rendaient compte des séances des conseils municipaux en terminant par : … et la séance fut levée au cri de « A bas les juifs ! »
Le premier acte de ces assemblées, lors de leur première réunion, était d’adopter un vœu demandant au gouvernement d’abroger le décret Crémieux. En attendant les municipalités s’occupaient des juifs qu’elles avaient à portée de la main. Morinaud commença : les employés de la commune furent licenciés, les indigents exclus de l’assistance, les malades chassés de l’hôpital et l’on envisagea de renvoyer les enfants des écoles. Des mesures analogues furent prises ailleurs.
Le député socialiste (jauressiste), Gustave Rouanet, qui, dans son discours, à la Chambre, des 19 et 14 mai 1899, fit la synthèse de l’antisémitisme en Algérie, évoque ainsi ces mesures :
« Il était entendu qu’à Constantine comme partout les juifs se sont emparé de tous les emplois. A tous ceux qui étaient sur le pavé, on disait : « Mettez les juifs à la porte … » Et quand la municipalité antijuive, par ce moyen, fut arrivée à la mairie, on se disposa à procéder au nettoyage de cette mairie infestée de juifs …
« Sur 149 employés de la mairie, on a exclu tous les employés juifs. Alors on a renvoyé un sous-chef de bureau qui n’avait pas eu d’avancement depuis douze ans ; fils d’un juif décoré de la Légion d’honneur sous l’Empire pour services militaires rendus à la France, il a été mis à la porte, il comptait dix-sept ans de service.
« Il y avait ensuite un autre juif nomme Moïse Adda, employé depuis six ans. Il avait été admis à la mairie après un concours réglementaire ; on l’a jeté à la rue ; il gagnait cent cinquante francs par mois …
« Il y avait encore un agent de police comptant vingt-trois ans de services qui a été également congédié …
« Au total, on a mis sur le pavé de Constantine quatre juifs qui étaient employés à la mairie et dont le traitement, sur un budget total de plus de 300.000 francs, n’arrivait pas à 8.000 francs …
« Il y a à Constantine un médecin arabe, le Dr Morsly, qui est adjoint à titre indigène au maire de Constantine … Le Dr Morsly, médecin traitant à l’hôpital, s’est trouvé en présence d’un certain nombre de malades, particulièrement des indigènes, ayant à peine le souffle ; il les avait admis d’urgence à l’hôpital. Alors grande protestation de M. Mercier. »
Le maire fit pour cela adresser un blâme au médecin ; le Dr Morsly protesta et souligna dans une lettre au gouverneur général que la plupart des personnes qu’il avait admises étaient mourantes et étaient mortes dans les quarante-huit heures.
« Mais attendez, dit Gustave Rouanet. Il y a les juifs. Voici ce que dit le Dr Morsly : « Je ne parle pas des juifs ; ce côté de la question est tout à fait simplifié. Les juifs de Constantine ne sont plus admis à la consultation gratuite … Aux juifs, on ne reconnaît qu’un seul droit, c’est de crever – veuillez me pardonner l’expression – comme des chiens, chez eux … J’affirme qu’en aucun pays musulman, quel qu’il soit, jamais on ne trouverait des iniquités pareilles à celles qui se commettent à Constantine. »
… on trouvera quatre victimes sur un total de 149 employés
DANS toutes les villes, l’atmosphère était tendue. L’étincelle qui déclencha une vague de pogroms jaillit en mars 1897, à Mostaganem, dans le département d’Oran. A la suite d’une rixe banale à laquelle fut mêlé un agent de police juif, une émeute éclata et une foule déchaînée se rua sur le quartier juif qui fut, deux jours durant, le théâtre d’un sac abominable. Tout fut pillé. De la synagogue ne restèrent que les murs ; banes, lampions, tabernacles, rouleaux de la Loi, tout avait été réduit en miettes. Dans les villages entourant la ville, les juifs subirent le même sort : pillage et dévastation.
Deux mois après, c’était à Oran. Le 20 mai, des bandes d’hommes armés de bâtons envahirent le quartier juif ; tous les magasins furent saccagés et pillés. Le pogrom dura trois jours, pendant lesquels la police n’intervint pas.
La presse antijuive continuait d’exciter l’opinion. Le procureur général près la cour d’appel d’Alger qui avait alors compétence pour toute l’Algérie – évoquant ces affaires, déclara qu’il était inutile d’engager des poursuites car, dit-il, les jurys – les cours d’assises jugeaient alors les délits de presse – auraient acquitté les journalistes racistes.
Devant la passivité officielle, les troubles reprirent, à Alger cette fois. Le 20 janvier 1898, des bandes d’émeutiers envahirent les grandes artères qu’étaient les rues Bab-Azoun et Bab-el-Oued, mettant à sac tous les magasins de juifs ; la foule se livra au pillage, femmes et enfants y participant. Pendant une semaine, le pogrom put se dérouler sans que la police intervienne efficacement. Deux hommes furent assassinés, cent trente-huit magasins saccagés et pillés.
Ecoutons Gustave Rouanet évoquer les violences d’Alger :
« On arrête un tramway et le nommé Schebat, qui s’y trouvait tout seul, est tiré hors de la voiture, lapidé, mis en morceaux …
« Le même jour, le Dr Azoulay, dont la mère avait, la semaine précédente, versé 10.000 francs aux hospices d’Alger, sans aucune distinction confessionnelle entre juifs, catholiques ou protestants, le Dr Azoulay était à moitié écharpé. A la même heure, alors que l’on pillait les juifs, alors que l’on essayait d’assassiner Azoulay, qu’on lapidait Schebat, alors que l’on traînait les femmes juives par les cheveux, alors que trois femmes antisémites fessaient, sur la place Bresson, une petite fille juive de six ans, on voyait un médecin juif, le jeune Jaïs dont le nom a illustré le martyrologe de la science, qui, penché sur le chevet des malades catholiques, juifs, protestants, libres penseurs, sans aucune distinction de confession, faisait noblement son devoir et contractait les germes du fléau qui devait le foudroyer. »
On était en pleine année électorale pour le renouvellement de la Chambre des Députés. Max Régis vint à Paris demander à Drumont de se présenter à Alger et de patronner des candidats dans les autres villes. Drumont fut élu ainsi que Morinaud et deux autres candidats antijuifs. Mais c’était l’époque où l’antisémitisme commençait à reculer en France et les candidats de Drumont n’y avaient pas eu le succès qu’ils avaient rencontré en Algérie. Le 11 décembre 1898, Max Régis fut suspendu. Quelques semaines plus tard, il dut s’enfuir, la nuit, en Espagne pour éviter de rendre des comptes. L’administration, en effet, avait reçu du gouvernement Waldeck-Rousseau, qui s’était prononcé pour la grâce d’Alfred Dreyfus, des ordres fermes d’agir contre les antisémites. C’était la fin d’un cauchemar.
Max Régis fit encore parler de lui, mais de façon inattendue. Rentré d’Espagne, il s’acoquina avec des voyous juifs qui l’intégrèrent dans leur bande, avec laquelle il sombrera dans l’oubli.
Paul SOLAL.
(1) Voir « La Presse Nouvelle Hebdomadaire », numéro 35.

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