Résolution du Comité exécutif de l’Internationale Ouvrière Socialiste, réuni les 9-10 mai 1925 à Paris, parue dans Le Populaire, 18 mai 1925
Le Comité Exécutif a examiné la situation en Bulgarie en se basant, d’une part, sur un mémoire du parti socialiste bulgare et, d’autre part, sur des documents et des rapports qui lui étaient parvenus de sources différentes. Le résultat de ces délibérations a été la résolution suivante qui a été votée à l’unanimité :
« L’Internationale Ouvrière Socialiste suit avec anxiété les événements qui ont pour théâtre les pays balkaniques.
« Le terrible attentat de Sofia est, à ses yeux, l’aboutissant d’une longue série de troubles politiques dont le peuple bulgare n’a pas réussi à faire surgir sa stabilité pour la démocratie et la paix.
« L’Internationale Ouvrière Socialiste condamne la méthode des attentats qui, meurtrissant l’humanité, n’ont pour conséquence que d’amorcer des repressions sanglantes. Mais elle ne condamne pas moins vigoureusement toute méthode par laquelle un gouvernement, méconnaissant l’adhésion de la majorité des citoyens, entend se maintenir par la violence au lieu de donner au pays la possibilité de se développer dans la libre démocratie.
« L’Internationale Ouvrière Socialiste condamne encore toutes actions qui, venues de l’extérieur, tendraient à aider dans un pays les troubles intérieurs ou les répressions et à maintenir dans les Balkans un état d’agitation dangereux pour la paix et la tranquillité de l’Europe elle-même.
« L’Internationale Ouvrière Socialiste approuve l’attitude de sa section social-démocrate en Bulgarie qui, pour lutter contre ces dangers, a courageusement dénoncé la faute de l’état de siège et a refusé de s’y associer, en même temps qu’elle a reprouvé les abominables attentats.
« Elle l’invite à persévérer dans cette attitude et à faire appel a toutes les forces de la démocratie bulgare pour triompher des desseins de réaction et de violence.
« Pour préciser son action, le Comite Exécutif décide qu’une commission nommée par lui se rendra d’urgence à Prague où sera convoquée une conférence des sections socialistes des pays balkaniques.
« Cette commission étudiera en outre les moyens qui permettront à l’Internationale de surveiller sur place les événements et de diriger avec certitude sa volonté de démocratie et de paix. Elle rendra compte de son mandat au prochain Congrès international. »
Comme membres de cette commission, l’Exécutif a nommé les citoyens Vandervelde, Tom Shaw et Friedrich Adler.
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