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Thèse sur l’immigration

Thèse du Comité central du Parti communiste français parue dans les Cahiers du bolchévisme, n° spécial, 22 mai 1926

Les migrations contemporaines constituent un facteur social important, inhérent à l’ordre capitaliste.

Le capitalisme crée, par sa tendance à l’extension de la production, des besoins considérables de force-travail ; il suscite, par suite d’une industrialisation progressive, l’afflux à la ville de la population rurale ; il provoque, par l’anarchie de sa production, des crises qui réduisent à la misère des masses de prolétaires. Et tous ces phénomènes amènent les migrations, qui apparaissent ainsi nettement comme une conséquence du système d’exploitation capitaliste.

Mais l’émigration n’est pas seulement un résultat de l’exploitation capitaliste : elle provoque à son tour une exploitation renforcée de la main-d’œuvre, en donnant au capitalisme une possibilité nouvelle d’accroître la plus-value.

L’immigré, dépourvu de moyens de défense, ignorant la langue et la situation du pays où il se trouve, accepte des salaires et des conditions de travail inférieurs : la présence de la main-d’œuvre étrangère sur le marché du travail permet au patronat d’abaisser le taux de salaire du prolétariat indigène.

Les causes de l’immigration en France

Avant la guerre déjà, les travailleurs italiens, espagnols, allemands, autrichiens, chinois et autres émigraient vers l’Amérique, vers les colonies et vers la France.

Mais à la suite des changements profonds, provoqués par la guerre, dans la structure économique et politique du capitalisme mondial, l’émigration ouvrière a crû considérablement, tout en changeant, dans certaine mesure, de direction. Ainsi la France, qui avant la guerre comptait déjà 1.200.000 étrangers, est devenue, à l’heure actuelle, avec un chiffre dépassant trois millions, un centre d’immigration de premier ordre.

L’industrialisation considérable qui a suivi la guerre, liée à une dépopulation correspondante de la campagne, la faible natalité ajoutant ses effets aux pertes humaines subies pendant la guerre, et enfin, dans les premières années, la reconstruction des régions dévastées, tous ces facteurs ont provoqué en France un besoin impérieux de main-d’œuvre que ne pouvait couvrir le marché national du travail.

C’est ce qui explique la politique d’immigration, systématiquement suivie depuis la guerre par le grand patronat français.

Fuyant les salaires de famine, les conditions inhumaines du travail, le chômage, la terreur blanche qui sévissent dans leur pays, trouvant fermés d’autres débouchés, comme l’Amérique, les travailleurs étrangers se laissent prendre aux fallacieuses promesses des agences de racolage du patronat français.

Importance et caractère de cette immigration

Toutes les données manquent pour indiquer avec précision le nombre d’ouvriers immigrés en France. Aucune statistique officielle ne fournit de chiffre exact ; nulle organisation ouvrière n’a pu, jusqu’à présent, réunir les renseignements suffisants.

Si l’on se base sur une publication du Ministère de l’Intérieur, qui donne, pour le 1er janvier 1925 et pour l’ensemble de la population étrangère, le chiffre global approximatif de 3 millions, on peut évaluer le nombre des ouvriers immigrés en France à plus de 2 millions, en tenant compte de l’importance numérique des entrées illégales non-enregistrées, avant tout pour l’agriculture et les mineurs, et en considérant qu’au cours de l’année 1925 les entrées ont été beaucoup plus nombreuses que les départs.

Les branches les plus importantes de la production qui emploient les ouvriers immigrés sont les suivantes : L’agriculture (Espagnols, Italiens, Belges, Polonais, Roumains, Russes, Tchéco-Slovaques). Les mines, où, d’après les statistiques patronales, travaillent dans le Nord et le Pas-de-Calais plus de 40 p. 100 d’étrangers (avant tout des Polonais, des Italiens et des Tchéco-Slovaques). Le bâtiment (quelques chantiers à Paris emploient jusqu’à 100 p. 100 d’Italiens). La métallurgie (Italiens, Tchéco-Slovaques, Russes, Arméniens, Hongrois). Le textile (Belges, Italiens, Roumains, Juifs). Les produits chimiques, qui emploient, en dehors de nombreux coloniaux, des Italiens, des Arméniens et des Tchéco-Slovaques. L’alimentation (Espagnols, Italiens). Le bois (Italiens, Espagnols, Tchéco-Slovaques, Hongrois). Les cuirs et peaux (Grecs, Juifs et nationalités diverses).

Voici les chiffres approximatifs pour la population globale des immigrés des différentes nationalités composant l’immigration en France :

Italiens, plus d’un million. Espagnols, 1/2 million. Belges, 1/2 million. Polonais, 400.000. Suisses, 150.000 ; Balkaniques, 100.000. Russes, 90.000. Tchéco-Slovaques, 60.000. Arméniens, 35.000. Hongrois, 30.000.

Ces chiffres (qui s’entendent pour la population totale immigrée, et pas seulement la main-d’œuvre ouvrière) sont surtout approximatifs pour les Espagnols, les Belges et les Italiens qui, pour l’agriculture et le bâtiment, ne viennent souvent que pour la saison.

En dehors de cette immigration saisonnière, une grande partie des émigrés s’établissent en France avec l’intention d’y rester.

L’immense majorité de l’immigration ouvrière est venue pour des raisons économiques, et est composée en très grande partie d’ouvriers non-qualifiés. Leur mentalité et leur orientation politique varient naturellement beaucoup selon l’origine. L’ouvrier espagnol qui garde, du prolétariat de son pays, les tendances anarchistes, diffère fortement de l’ouvrier polonais, qui vient des mines de Westphalie où il a acquis un fort esprit d’organisation ; celui-ci, à son tour, contraste singulièrement avec le mineur recruté par les agences d’immigration dans les contrées agricoles les plus arriérées de la Pologne.

Le patronat français, aidé des consuls étrangers, cherche à empêcher tout contact et à éviter tout rapprochement entre les masses de l’immigration et le prolétariat français. Dans le Pas-de-Calais par exemple, des colonies entières, avec magasins, prêtres, banques et écoles polonaises sont créées pour isoler complètement le mineur polonais et sa famille.

Les masses de l’immigration économique prennent néanmoins une part active à la lutte de classe en France. La grève générale du 12 octobre 1925 dirigée contre l’impérialisme français, les grèves des mineurs en février et en novembre 1923 ; les mouvements de grève de ce printemps, en particulier dans la région parisienne, ont rencontré une participation considérable des ouvriers immigrés, dont le pourcentage de grévistes a été souvent supérieur à celui des ouvriers français.

Tout au contraire de l’immigration économique, l’immigration politique est numériquement faible. Mais elle n’en constitue pas moins un facteur important dans les luttes du prolétariat en France, notamment en ce qui concerne les Italiens, car elle comprend les meilleurs éléments des pays éprouvés au cours de luttes révolutionnaires.

Il y a également en France un nombre considérable de réfugiés politiques contre-révolutionnaires (Russes, Ukrainiens, Géorgiens, Arméniens). La consolidation définitive du régime soviétique fait que beaucoup de ces immigrés marquent leur désir de rejoindre l’U. R. S. S. Cet état de choses provoque une démoralisation et désagrège dans une certaine mesure ces milieux contre-révolutionnaires.

Dans l’ensemble, la présence de plus de 2 millions d’ouvriers immigrés sur 14 millions de salariés en France, est de première importance pour le mouvement ouvrier de ce pays et pose devant, lui des problèmes de la solution desquels peut dépendre l’issue des luttes économiques et politiques. Le P. C. F. doit adopter une attitude nette vis-à-vis de l’ouvrier étranger, il doit avoir une ligne claire et juste dans la question de l’immigration, résultant de l’analyse ; non seulement des causes et des conséquences de l’immigration, mais encore de la situation de l’ouvrier immigré en France.

La situation de l’ouvrier immigré en France

La situation économique de l’ouvrier immigré est, en général, inférieure à celle de l’ouvrier français.

Dans l’agriculture, les salaires alloués aux étrangers sont nettement inférieurs à ceux donnés aux ouvriers français pour un travail équivalent. Dans les mines, le bâtiment, la métallurgie et le textile, l’ouvrier immigré est presque toujours, sans considération de ses aptitudes, classé dans une catégorie inférieure de travail et de salaire. Dans l’agriculture, le bâtiment et les produits chimiques, les entreprises qui emploient un fort pourcentage d’ouvriers étrangers, font faire souvent de 10 à 14 heures de travail par jour.

Le logement de l’ouvrier étranger – des habitations misérables et insalubres – est lié, dans les grands centres d’immigration, aux autres clauses du contrat de travail – celui-ci est fixé en général pour une durée d’un an – et l’ouvrier étranger le signe sans rien connaître des conditions de travail et de salaire qui régissent les ouvriers français ; c’est seulement après son arrivée qu’il s’aperçoit qu’il a été embauché à des conditions inférieures.

Au point de vue juridique, les immigrés sont nettement infériorisés. Ils n’ont pas le droit d’administrer ou de diriger un syndicat ; le droit d’organisation, de coalition et de grève est, en fait, pour eux inefficace, avec le régime des expulsions.

L’ouvrier étranger n’a pas les mêmes droits que l’ouvrier français en ce qui concerne les secours au chômage, les assurances sociales, les retraites ouvrières, les accidents de travail, l’allocation aux familles nombreuses ; il ne jouit point du droit de vote et de l’éligibilité aux conseils de prud’hommes ; les lois locatives ne valent pas pour lui ; le droit scolaire n’existe pas, en fait, pour les enfants ; il n’a aucun des droits dont jouit le travailleur français dans les élections des délégués de mines et d’entreprises, la gestion des caisses de secours et des caisses autonomes des mines.

Enfin, il n’a pas le droit de vote et d’éligibilité politique. La liberté de presse lui est fortement restreinte. Il vit sous la menace permanente de l’expulsion.

L’ouvrier immigré et les perspectives de développement économique en France

La présence de la main-d’œuvre étrangère revêt actuellement, dans la situation critique que traverse la France, un caractère particulièrement important.

Tant que la bourgeoisie continue sa politique d’inflation, et a ainsi la possibilité de maintenir la pleine activité industrielle, elle a besoin de masses importantes de l’immigration : celles-ci lui permettront en même temps de réaliser plus facilement la baisse du salaire réel du prolétariat français.

Mais, dès maintenant, la grande bourgeoisie française semble vouloir s’orienter vers la stabilisation monétaire, qui amènerait inévitablement une crise économique. La classe ouvrière fera naturellement les frais de cette crise.

Au commencement du chômage, le patronat utilisera les étrangers pour abaisser les salaires des ouvriers français et empirer leurs conditions de travail. Dans le cas où la crise prendrait une grande ampleur et provoquerait un chômage de masses, la bourgeoisie serait obligée de mettre le gros des étrangers sur le pavé, et de leur faire quitter la France.

Les partis de « gauche » appuient ouvertement cette tactique de la grande industrie : diminuer les conséquences d’une crise de stabilisation en tablant sur le départ de l’ouvrier étranger chômeur. Il est au plus haut point caractéristique de voir comment la C. G. T. emboîte le pas à la bourgeoisie dans cette question. Dans son fameux manifeste du 19 février 1926, elle déclare cyniquement :

« en ce qui concerne le chômage à prévoir, la France se trouve dans une situation très favorable ; il y a sur son territoire plus de deux millions et demi d’ouvriers étrangers. »

Nos tâches vis-à-vis de l’immigration

Le Parti doit influencer et entraîner les masses de l’immigration. Il nous faut démontrer aux ouvriers immigrés que leurs intérêts sont communs avec ceux du prolétariat français, et que ce dernier se solidarise avec eux. Nous atteindrons les masses de l’immigration en luttant pour l’égalité absolue des ouvriers immigrés et des travailleurs français, en défendant les intérêts particuliers des immigrés (écoles gratuites de français, facilités pour la naturalisation, etc … ) Le Parti doit également s’adresser, dans leur langue, aux ouvriers immigrés, pour toutes les campagnes qu’il mène pour la défense du prolétariat exploité en France, pour l’échelle mobile, la journée de huit heures, etc … Il doit lutter pour l’application des conventions internationales, dans la mesure où certaines clauses favorisent l’immigré. Il doit combattre les associations et les personnalités adverses qui opèrent dans les milieux immigrés pour entraver l’influence des organisations de classe ;

Il doit organiser la masse des ouvriers étrangers dans les organisations de classe (C. U. P., syndicats, coopératives, etc.) et intégrer la meilleure partie au P. C . ;

Il doit lutter contre la répression, contre le régime des expulsions, pour le droit d’asile, avec énergie et persévérance;

Il lui faut combattre la xénophobie dans le prolétariat français et imposer la solidarité effective totale avec l’ouvrier immigré. L’hostilité à l’égard de l’ouvrier « étranger », habilement entretenue par la presse bourgeoise, et qui pénètre jusque dans les rangs des organisations syndicales, doit être combattue avec énergie. On doit montrer que la solidarité ouvrière internationale est nécessaire dans l’intérêt du prolétariat tout entier et mettre en lumière l’aide importante qu’apportent les ouvriers immigrés à la lutte contre l’impérialisme français ;

Les communistes doivent lutter contre les illusions sur la réglementation de l’immigration en régime capitaliste.

S’il s’agit de la réglementation par le gouvernement bourgeois (Conseil national de la main-d’œuvre) ou par le Bureau International du Travail, il est évident que, faite par des organismes au service du grand patronat, elle équivaut à la continuation de l’état de choses actuel, c’est-à-dire des manœuvres du capitalisme pour aboutir à une exploitation renforcée.

S’il s’agit de la réglementation à exercer par les organisations syndicales dans l’intérêt du prolétariat (contrôle ouvrier de l’immigration), elle est irréalisable tant que le prolétariat n’est pas au pouvoir; seulement alors une juste répartition de la main-d’œuvre sera possible; c’est dans ce sens que le mot d’ordre du « contrôle ouvrier de l’immigration » doit être rejeté comme étant le simple reflet des tendances xénophobes à l’intérieur du prolétariat français.

Le problème de la réglementation et du contrôle de la main-d’œuvre étrangère sera résolu dès que le prolétariat, en France, aura obtenu l’égalité absolue de salaires et de conditions de travail des ouvriers français et immigrés. La main-d’œuvre étrangère ne servant plus alors au patronat pour concurrencer l’ouvrier français, son introduction au-dessus des besoins de l’industrie et de l’agriculture devient inutile pour le capitalisme.

En luttant pour l’égalité absolue, en en faisant comprendre le sens à l’ouvrier immigré et à l’ouvrier français, nous pourrons combattre résolument la xénophobie et les illusions sur la réglementation en régime capitaliste.

Le rejet du contrôle ouvrier de l’immigration comme mot d’ordre n’empêche nullement, cela va sans dire, la surveillance de fait par les différents syndicats des demandes patronales auprès du ministère du Travail et leur intervention éventuelle. Il s’agit là, en effet, d’une pratique nous permettant de démasquer la politique d’immigration de la bourgeoisie, et que nous devons exploiter dans une large mesure ;

Le Parti doit, dès maintenant, fixer son attitude à l’égard des ouvriers immigrés en cas de crise de chômage. Il doit les défendre en exigeant qu’ils ne soient pas plus atteints par le débauchage que les ouvriers français. Il doit en même temps réclamer pour eux le même droit aux secours de chômage ;

Le Parti doit établir, avec l’aide des organisations syndicales, des statistiques et une documentation exacte et complète sur l’immigration, les conditions de travail et de salaires des immigrés, etc.

Nos mots d’ordre

Les deux mots d’ordre fondamentaux que le Parti ne doit cesser de propager, qu’il doit adapter, dans les détails, selon les nationalités, les industries ; qu’il doit, sans se lasser, faire pénétrer dans le prolétariat français comme dans le prolétariat immigré, sont :

Pour l’union des ouvriers français et immigrés !

Pour l’égalité absolue des ouvriers immigrés et des ouvriers français !

Le mot d’ordre d’égalité absolue doit être lié à la campagne pour l’unité syndicale, qui est une condition indispensable pour sa réalisation. Il embrasse principalement les trois points suivants :

1° L’égalité des salaires (fixation des taux de salaires sur les lieux de travail, d’après les tarifs payés à la main-d’œuvre française ;

2° L’égalité des droits politiques et sociaux ;

3° Le droit d’asile, l’abolition du régime des expulsions.

Nous devons exiger, en outre, l’obligation d’assurer aux immigrants des logements reconnus salubres et la création, dans les centres d’immigration, d’écoles gratuites de langue française pour les adultes.

La C. G. T. U. et la main-d’œuvre étrangère

Les communistes, au sein de la C. G. T. U., doivent faire un travail intense pour l’entrée en masse des ouvriers immigrés dans les syndicats unitaires ; ils doivent chercher à :

Iº Intéresser les fédérations, les unions régionales et locales, au travail parmi les ouvriers étrangers ;

2° Combattre résolument les tendances xénophobes dans les syndicats ;

3° Développer l’appareil de propagande existant (bureaux régionaux de M. O. E., comités intersyndicaux de langue, sections ethniques dans les différents syndicats) ;

4° Faire défendre, par chaque syndicat intéressé, les intérêts et les revendications particulières de l’ouvrier étranger ;

5° Obtenir la création, dans les centres d’immigration, de bureaux de renseignements pour l’ouvrier étranger ;

6° Réclamer la surveillance, par les différents syndicats, des demandes patronales de main-d’œuvre étrangère auprès du ministère du Travail et leur intervention pour empêcher l’introduction, par le gouvernement et le haut patronat, d’ouvriers étrangers en cas de chômage et de grève.

L’organisation dans le Parti, du travail parmi les étrangers

Pour créer une base solide de travail systématique parmi les masses de l’immigration, il faut intéresser tout le Parti, de la base au sommet, à ce travail. Tous les camarades doivent être convaincus que le travail parmi les ouvriers immigrés constitue une branche importante de l’activité du P. C. F., et doit incomber à tous ses organismes, et non pas seulement aux communistes étrangers.

Aux différents échelons du Parti doivent exister les organismes nécessaires pour réaliser le travail parmi les masses immigrées. Le Comité central et les Comités régionaux des grands centres d’immigration doivent avoir des commissions d’étude, soumettant les problèmes posés par l’immigration, élaborant des plans de travail, etc … Le Comité central, – et dans les centres d’immigration, les Comités de région, de rayon et de sous-rayon, les bureaux de cellules, font travailler des sections chargées de l’exécution du travail parmi les étrangers. – Ces sections dirigent le travail de l’immigration en général, l’adaptent aux différentes langues. Elles peuvent créer des sous-sections de telle ou telle langue, composées d’un nombre restreint de camarades spécialisés, travaillant sous la direction de la section, responsable à son tour devant le Comité correspondant du Parti.

Les camarades parlant couramment une langue étrangère sont à la disposition des organismes de travail parmi les immigrés, s’ils ne sont point exemptés par le Comité compétent du Parti, parce qu’absorbés par d’autres tâches.

Les organismes du Parti peuvent convoquer les camarades d’une même langue en conférences ou assemblées pour examiner le travail à accomplir. Mais la base de travail de tout camarade immigré membre du Parti, comme de tous les autres membres, est sa cellule. Est considéré comme membre du Parti seulement l’étranger qui est membre d’une cellule, et s’acquitte des obligations générales incombant à tout adhérent du Parti.

C’est pourquoi la transformation des groupes de travail existants, entreprise depuis quelque temps par la direction du Parti doit être activée : l’organisation des étrangers doit être adaptée, au plus vite, à tous les échelons, aux organismes réguliers du Parti. Les « groupes » doivent devenir au plus tôt, en réalité, les organismes d’une cellule, d’un sous-rayon ou d’un rayon, comprenant les membres causant telle ou telle langue, et travaillant sous la direction du Comité de rayon à l’exécution des tâches pratiques.

Les décisions prises ces derniers temps par la direction du Parti sur l’organisation du travail parmi les étrangers ne sont pas annulées, mais ratifiées par cette thèse.

LE COMITÉ CENTRAL.