Rapport de Paul Lévy dit Paul Louis paru dans Le Socialiste, 4 août 1907 ; suivi de résolutions du IVe congrès de la Section française de l’Internationale ouvrière, tenu à Nancy du 11 au 15 août 1907, puis des résolutions du VIIe Congrès socialiste international, tenu à Stuttgart du 16 au 24 août 1907, parues dans Le Socialiste, du 18 août au 20 septembre 1907

LE COLONIALISME
Documents sur la France
Par Paul Louis
Le rapporteur désigné par la France n’a pas l’intention, ici, d’exposer, dans tous ses détails, la politique coloniale pratiquée depuis un tiers de siècle par les gouvernants successifs de la République. Ce n’est pas non plus un aperçu doctrinal qu’on attend de lui, ni une discussion de l’attitude que le prolétariat a prise ou devrait prendre au regard de l’expansion exotique. Cette tâche appartiendra plutôt au rapporteur du Congrès International.
On se propose ici de traiter brièvement les points suivants, à titre de données historiques, la plupart de ces données historiques et des leçons à en tirer coïncidant, à coup sûr, avec celles qui seront fournies ou suggérées par les rapports des autres pays :
1° Importance du domaine colonial français ;
2° Causes du colonialisme français ;
3° Attitude du Parlement et de la classe dirigeante à l’endroit des conquêtes asiatiques, africaines, etc ;
4° Coût du colonialisme français ;
5° Bénéfices du colonialisme ;
6° Le colonialisme et la politique extérieure de la France ;
7° Comment l’exploitation des colonies concourt à entretenir et à aggraver l’anarchie économique (1).
1
L’expansion coloniale n’est pas, de nos jours, un phénomène particulier à tel ou tel Etat. Elle est devenue, en quelque sorte, l’une des caractéristiques de l’histoire contemporaine et apparaît, par suite, comme l’une des manifestations organiques du monde capitaliste.
Dans le développement des possessions exotiques qui a marqué la fin du XIXe siècle, la France a tenu une large place. Après avoir perdu son premier empire lointain, au milieu du XVIIIe siècle, elle en a reconstitué un second sous la troisième République.
En 1880, elle gardait, de son ancienne domination : les établissements de l’Inde, la Réunion, la Martinique, la Guadeloupe, St-Pierre-et-Miquelon, la Guyane, soit 850.000 personnes. De la période de la Monarchie de Juillet et de l’Empire, elle tenait l’Algérie, Mayotte, les établissements de la Guinée et de la Côte-d’Ivoire, plus ou moins inoccupés, il est vrai, le protectorat de la côte des Somalis, la Nouvelle-Calédonie, quelques îles d’Océanie, le Cambodge et la Cochinchine, le Sénégal, soit un peu plus de 9 millions d’individus.
A l’heure actuelle, on évalue à près de 52 millions le total de ses ressortissants exotiques.
Elle s’est façonné un vaste domaine en Afrique, de la Tunisie au Fouta Djallon, au Congo et au lac Tchad. L’occupation de la Tunisie remonte à 1880, celle du Soudan à 1880-1893, celle du Congo à 1881, celle du Dahomey à 1893 ; mais en réalité, la conquête a été de chaque jour. Madagascar a été définitivement subjuguée en 1896, sa population étant estimée à 4 millions et demi d’habitants.
L’empire Indo-Chinois, dont le noyau fut la Cochinchine, s’est étendu sur le Tonkin, l’Annam et le Laos, de 1881 à 1885 principalement, mais des conventions récentes avec le Siam – la dernière est de 1907 – l’ont encore élargi. L’effectif de sa population est de 18 millions d’individus.
Les coloniaux français ne sont pas encore satisfaits ; ils avaient, jadis, convoité l’Egypte, la Tripolitaine, le Yunnam. Hier, ils essayaient d’entraîner le pays à la pénétration du Maroc.
Tel est, dans ses grandes lignes, l’historique de la colonisation française contemporaine. Le nombre des sujets coloniaux de la République excède celui des nationaux proprement dits.
II
Avec certaines différences, les causes de la colonisation française sont identiques à celles de la colonisation britannique, allemande, etc. Les hommes d’Etat et les publicistes de la classe dirigeante n’ont cessé, depuis un quart de siècle, de développer un impérialisme plus ou moins masqué. Ferry, à l’heure où sa politique était combattue au Parlement par une fraction nombreuse, disait à ses adversaires : « Voulez-vous que la France devienne une Suisse ? » mesurant ainsi le rôle mondial d’un pays à l’étendue de ses domaines lointains. Avec M. Leroy-Beaulieu, nous trouvons une autre thèse, mais dérivant du même principe. Il faut en donner la formule puisqu’elle a été reprise par tous les gouvernements de la République :
« La conscience nationale sait que seule la colonisation peut maintenir ouverte cette vaste carrière d’activité et d’expansion, ce champ nécessaire de l’idéal, dont ne peut se passer complètement un peuple qui n’est pas caduc. »
Ajoutez la doctrine qui évoque : les devoirs de la civilisation, les obligations des peuples policés vis-à-vis de ceux qui le sont moins, la supériorité des Européens et des Français en particulier, – et la phraséologie qui, à chaque expédition nouvelle, fait sonner l’honneur du drapeau engagé et, le plus souvent, mal engagé. Voilà les raisons avouées, proclamées de la colonisation française. La seule vraie, celle qu’on annonce du bout des lèvres, c’est la raison capitaliste, celle qui trahit le lien nécessaire qui existe entre le régime industrialiste et le colonialisme. La France n’a pas de surpopulation à écouler ; on n’émigre pas de notre pays ; on y immigre. Mais la France a des produits à vendre au dehors, pour parer à la surproduction chronique qui résulte de l’anarchie économique. La classe possédante, chez elle comme ailleurs, a dû coloniser sous peine de mort. Au risque de périr, avant l’heure, sous l’entassement de ses produits manufacturés, elle a été entraînée à chercher, sabre au poing, des clients, des acheteurs.
III
Toute cette colonisation française a été opérée par la guerre, et maintenue par la guerre.
La pénétration pacifique n’est qu’un mythe. On ne la retrouve pas plus dans l’histoire exotique de la France que dans celle de l’Angleterre ou de l’Allemagne. Et les répressions de révolte n’y sont pas moins rares qu’ailleurs. La Tunisie fut confisquée par un débarquement de troupes. Le Soudan n’a été acquis qu’après de multiples campagnes, des épisodes tragiques, comme celui de la colonne Bonnier, à Tombouctou, des combats réitérés, qu’on s’efforça vainement de dissimuler. La conquête du Tonkin, qui coûta cent millions de 1881 à 1885, a creusé de larges sillons dans l’armée. Le Dahomey imposa de durs sacrifices ; Madagascar valut trois mille morts, etc.
Si, malgré tout, les majorités qui accordaient les budgets d’expéditions, demeuraient d’une admirable stabilité. 370 voix en 1883, pour les dotations du Tonkin, 354 en 1884, 374 en 1885. – Pour celles de Madagascar, 372 voix en 1885 et 377 en 1894 ; pour celles du Dahomey, 314 voix en 1892 ; pour celles du Soudan, 387 en 1892.
IV
Combien coûtent les colonies françaises ? Leurs dépenses, celles du moins qui ont été mises à la charge de la nation, se sont accrues, d’année en année, avec une rapidité vertigineuse.
En 1820 – il ne s’agissait que de pourvoir à d’anciennes colonies – le devis était de 5 millions. Si on laisse à part l’Algérie, il montait à 20 millions en 1850, 26 1/2 en 1870, 31 1/2 en 1880.
Il a presque quadruplé depuis lors, se consolidant dans les dernières années, autour de 115 millions. Mais ce ne sont là que les prévisions auxquelles il convient d’ajouter 40 millions, à chaque exercice, pour les crédits supplémentaires. Il faut mettre à part, encore, les frais spéciaux de chaque expédition coloniale, qui se sont élevés à des dizaines et à des centaines de millions et qui s’incorporant à la dette publique, continuent à peser sur les générations
Dans le total de 115 millions, ce sont, au surplus, les dépenses improductives, celles de l’entretien des troupes, qui prennent la plus large part. Elles atteignent à 89 millions (Afrique occidentale, 61/2 ; Congo, 21/2 ; Indo-Chine, 10 ; Madagascar, 8 1/2, pour la seule solde des effectifs). Le coût militaire de l’Empire Indo-Chinois n’est pas inférieur, tout compris, à 40 millions ; mais, à ce compte, la France entretient 34.000 hommes.
Toutes proportions gardées, la bureaucratie civile n’est pas moins onéreuse que le militarisme. Le fonctionnarisme s’est développé, dans les possessions françaises, avec une merveilleuse célérité. La Guadeloupe exige, à elle seule, 1.152 employés de toute grandeur ; la Martinique, 975 ; la Réunion, 901 ; les Travaux publics, par contre sont réduits à la portion congrue. Malgré tout, la colonisation française est la plus dispendieuse qu’il soit dans le monde.
V
L’Etat moderne, en créant des annexes coloniales, se préoccupe, principalement, de se doter de débouchés nouveaux. Mais il s’est lourdement trompé. Pendant longtemps, on a cru que le commerce devait suivre le pavillon, qu’il suffisait de conquérir une contrée, pour obtenir ensuite le monopole de son marché. Il a fallu, à la lumière des faits, reconnaître l’illégitimité de cette thèse. Les statistiques de la France nous en démontreront une fois de plus la fausseté. Les profils commerciaux qu’elle tire de ses dépendances sont hors de proportion avec les dépenses que celles-ci exigent.
La France est loin d’accaparer tout le profit de ses colonies. Sur une moyenne de 750 millions qui représentent les échanges totaux de ses possessions pour la période 1900-1905, la France n’intervient pas pour la moitié. L’étranger lui fait une concurrence ruineuse, en tout cas victorieuse. En 1903, les Anglais, les Allemands, les Belges, les Suisses, les Américains, les Japonais achetaient et vendaient pour 407 millions à l’empire colonial français ; la France pour 386 ; ils y écoulaient pour 220 millions de denrées ; la France pour 226.
Prenons quelques cas particuliers. L’importation étrangère est de 7 millions dans la Côte-d’Ivoire, contre 5 millions à l’importation française ; en Guinée, elle est double de l’importation française ; au Dahomey, elle est quadruple. L’Indo-Chine est surtout tributaire de la Chine, du Japon, du Royaume-Uni. On peut donc dire que le colonialisme ne constitue pas pour la France une bonne opération. Tout au plus, certains capitalistes le font-ils fructifier à leur profit. La masse de la Nation paie et ne reçoit rien.
VI
Mais l’augmentation des taxes fiscales et de la dette publique n’est pas le seul préjudice que le colonialisme inflige au peuple français. Il a le grand tort de contribuer au maintien du militarisme et des sentiments déplorables et barbares, que le militarisme engendre nécessairement. Il complique les difficultés extérieures de la France, en lui imposant des frontières démesurées sur les autres continents, en lui donnant des voisinages dangereux, en multipliant les chances de confit armé dans le monde. Pendant des années, jusqu’au lendemain de la crise de Fachoda, la France et l’Angleterre se sont mesurées du regard. La crise du Maroc a réveillé des deux côtés des Vosges des querelles qui semblaient assoupies. La Tripolitaine et la Tunisie ont jadis brouillé la France et l’Italie. Si une guerre éclate demain, c’est en Europe qu’elle se déroulera, mais c’est ailleurs qu’elle aura trouvé naissance. Les convoitises coloniales ont pris le pas sur les vieilles convoitises européennes.
Aussi ne sied-il point de s’étonner que le colonialisme ait fourni – en France, comme partout – avec la thèse récente des points d’appuis, un argument ou un prétexte aux armements nouveaux.
VII
L’attitude des socialistes français au regard de la question coloniale, a été immuable. Le socialisme est fortement hostile au colonialisme qui repose sur la conquête violente et qui organise l’assujettissement des peuples asiatiques et africains.
Il ne lui appartient pas, il est vrai, de s’opposer avec succès à l’expansion exotique qui découle, avec une inflexible fatalité, du régime économique lui-même. Car s’il pouvait, dès à présent, l’enrayer, il serait déjà le maître de l’Etat. Mais il se doit d’en décrire les causes, les méthodes, les effets. Le socialisme français n’a jamais manqué à cette tâche, de même qu’il n’a jamais hésité à tirer parti des scandales qui s’attachent partout aux entreprises lointaines. Il lui reste aujourd’hui à signaler les aggravations de crises, que la mise en valeur des dépendances, engendre dans la métropole – la contradiction qui existe entre la thèse colonialiste de la création des débouchés et la réalité des événements quotidiens, certaines colonies françaises faisant, dès à présent, une concurrence écrasante à l’agriculture, à la viticulture, à l’élevage métropolitain.
Et c’est ainsi que le colonialisme contribue à précipiter la transformation mondiale, en exaspérant les antagonismes qui sont au fond du système capitaliste : la France est là pour illustrer merveilleusement cette assertion.
Paul Louis.
1) Un autre rapporteur, le citoyen Rouanet, ayant été désigné pour traiter également du colonialisme, nous lui laissons le soin, vu sa compétence particulière, d’exposer la condition faite aux indigènes par la colonisation française.

La politique coloniale
Le Congres adopte les rapports envoyés au Bureau socialiste international par Rouanet et Paul Louis et dont le dernier a été publié par le Socialiste.
Contre l’expédition au Maroc
Le Congrès adopte, sur la proposition de plusieurs Fédérations, la résolution suivante :
Considérant que le Parti Socialiste n’a jamais cessé de dénoncer les flibusteries et les brigandages coloniaux comme des crimes inhérents au régime capitaliste à la recherche de nouveaux débouchés pour les produits volés à leurs producteurs,
Que la politique coloniale de la France capitaliste n’a pas même pu avoir comme prétexte le développement nécessaire de la production nationale, n’ayant pour objet que l’exportation des chasseurs de sinécures, que le prolétariat paie de son sang et de son travail,
Flétrit avec la dernière énergie la nouvelle expédition coloniale au Maroc du gouvernement de la bourgeoisie dite radicale ou démocratique, et proteste contre les actes de barbarie commis à Casablanca par le gouvernement de l’ancien adversaire de la politique coloniale, le tombeur de Jules Ferry, déchirant ainsi ce qui restait du programme radical en ajoutant de nouveaux monceaux de cadavres à ceux de Nantes, de Narbonne et de Raon-l’Etape.
Le Parti Socialiste constate une fois de plus la faillite de la démocratie bourgeoise, et invite la classe ouvrière à en tirer les conclusions pour son émancipation d’un régime dont l’existence est une menace perpétuelle de conflits sanglants entre les peuples.

La politique coloniale
Le Congrès est d’avis que la politique coloniale capitaliste, par son essence même, mène nécessairement à l’asservissement, au travail forcé ou à la destruction des populations indigènes dans le domaine colonial.
La mission civilisatrice dont se réclame la société capitaliste, ne lui sert que de prétexte, pour couvrir sa soif d’exploitation et de conquête. Seule, la société socialiste pourra offrir à tous les peuples la possibilité de développer pleinement leur civilisation.
La politique coloniale capitaliste, au lieu d’accroître les forces productives, détruit par l’esclavage et la misère où elle réduit les indigènes, de même que par des guerres meurtrières et dévastatrices, la richesse naturelle des pays dans lesquels elle transplante sa méthode. Elle ralentit ou empêche par là même le développement du commerce et des débouchés pour les produits de l’industrie des Etats civilisés.
Le Congrès condamne les méthodes barbares de colonisation capitaliste et réclame, dans l’intérêt de l’extension des forces productives, une politique garantissant le développement pacifique de la civilisation et mettant, par toute la terre, les richesses du sol au service du progrès de l’humanité tout entière.
Affirmant de nouveau ses résolutions de Paris (1900) et Amsterdam (1904), le Congrès réprouve la colonisation actuelle, qui, étant d’essence capitaliste, n’a d’autre idée que de conquérir des pays et de subjuguer des peuples pour les exploiter sans merci au profit d’une infime minorité, tout en aggravant les charges des prolétaires de la métropole.
Ennemi de toute exploitation de l’homme par l’homme, défenseur de tous les opprimés sans distinction de races, le Congrès condamne cette politique de vol et de conquête, application effrontée du droit du plus fort, qui foule aux pieds les droits des peuples vaincus, et constate encore que la politique coloniale augmente le danger de complications internationales et de guerres entre les pays colonisateurs, – aggravant ainsi les charges pour la marine et pour l’armée.
Au point de vue financier, les dépenses coloniales, aussi bien celles qui découlent de l’impérialisme que celles qui sont nécessaires pour favoriser l’évolution économique des colonies, doivent être supportées par ceux qui profitent de la spoliation commise et en tirent leurs richesses.
Le Congrès déclare que les mandataires socialistes ont le devoir de s’opposer irréductiblement, dans tous les Parlements, à ce régime d’exploitation à outrance et de servage, qui sévit dans toutes les colonies existantes, en exigeant des réformes pour améliorer le sort des indigènes, en veillant au maintien des droits de ceux-ci, en empêchant toute exploitation et tout asservissement, et en travaillant, par tous les moyens dont ils disposent, à l’éducation de ces peuples pour l’indépendance.
Les quatre premiers paragraphes, proposés par Ledebour, Wurm, Henri de la Porte, Bracke et Karski, au nom de la minorité de la Commission, en remplacement d’un premier paragraphe présenté par la section allemande et accepté par la majorité de la Commission, ont été votés par 127 voix contre 108 et 10 abstentions.
Les voix se sont ainsi réparties :
Pour l’amendement de la minorité :
Argentine 4 voix, Australie unifiée 8, Bulgarie 4, Espagne 6, Etats-Unis 14, Finlande 8, *France 8, *Grande-Bretagne 6, Hongrie 6, *Italie 11, Japon 4, Norvège 6, Pologne 10, Roumanie 4, Russie 20, Serbie 4, Sud-Africain 4. – Total : 127.
Contre :
Allemagne 20 voix, Autriche-Bohême 20, Belgique 12, Danemark 10, *France 12, *Grande-Bretagne 14, Hollande 8, *Italie 4, Suède 8. – Total : 108.
Abstention :
Suisse 10 voix.
Absent :
Luxembourg.
L’astérisque placé devant le nom d’une nation indique que ses voix se sont divisées.
Le reste de la résolution a été voté à l’unanimité par toutes les nationalités, moins la Hollande qui s’est abstenue.
Une proposition présentée au nom de l’unanimité de la section française par son secrétaire et tendant à la suppression pure et simple du paragraphe 1er de la résolution primitive n’a pu être mise aux voix.
Contre l’expédition au Maroc
Les délégués socialistes de France et d’Espagne au Congrès de Stuttgart ont proposé, d’un commun accord, la résolution suivante :
Le Congrès, rappelant sa décision relative aux entreprises coloniales ainsi que celle qui condamne le militarisme ;
Dénonce au prolétariat universel les événements actuels de la campagne franco-espagnole au Maroc, qui ont leur source, comme toujours en pareil cas, dans les spéculations financières du capitalisme ;
Flétrit ce nouvel exemple de la constante pratique de la bourgeoisie faisant couler le sang ouvrier pour la réalisation de ses bénéfices ;
Invite les Partis socialistes de tous les pays, et spécialement les travailleurs de France et d’Espagne, à entreprendre une action vigoureuse pour arrêter l’expédition franco-espagnole au Maroc, qui, d’ailleurs, fait planer sur l’Europe entière une menace de plus vastes conflits internationaux.
Voté à l’unanimité par acclamations.

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