Article paru dans La Voix du peuple, n° 22, juin 1956.
Le Mouvement National Algérien a reçu de la Jeunesse Démocratique du Cameroun le message suivant :
MESSAGE DE SOLIDARITÉ A LA JEUNESSE ALGÉRIENNE
A l’occasion de la Semaine Mondiale de la Jeunesse, la Conférence Nationale de la Jeunesse Démocratique du Cameroun siégeant sous maquis salue la lutte héroïque que le peuple et la jeunesse algériens mènent pour se libérer de l’oppression étrangère.
Fidèle aux contrats internationaux définissant les libertés humaines les plus chères, la J.D.C. entend lutter aux côtés de l’U.P.C. pour l’édification d’un monde de paix, d’amitié et de liberté. Elle entend également lutter pour la réalisation effective du droit de libre disposition des peuples.
Or, il est apparu au cours des temps que l’une des causes profondes de la guerre a toujours été l’oppression de certains peuples par d’autres. De là le corollaire que la paix véritable ne peut régner dans ce monde tant que tous les peuples ne seront pas libérés de l’oppression étrangère.
C’est pourquoi la J.D.C. proclame la solidarité agissante de tous ceux qui luttent pour l’indépendance nationale de leur pays. Et, en premier lieu, la J.D.C. se solidarise avec la jeunesse et le peuple algériens dans leur lutte et condamne hautement la guerre coloniale d’annexion que les Français mènent contre eux. Elle exprime l’espoir que, la main dans la main, les peuples du monde encore sous le joug se libèreront des chaines de l’oppression étrangère pour construire ensemble une ère de paix, d’amitié et de liberté.
Croyez, chers amis, à l’assurance de notre indéfectible solidarité et de notre conviction que tous les peuples colonisés seront bientôt libres.
Pour le Comité exécutif :
Le Secrétaire Général.
RÉPONSE DU M.N.A.
Le M.N.A., l’Armée de Libération Nationale et « La Voix du peuple » vous remercient de la solidarité que vous manifestez en faveur de la libération du peuple algérien.
Conscients de la lourde responsabilité que nous portons face à l’histoire et aux peuples coloniaux qui attendent avec un grand espoir la défaite totale de l’impérialisme, nous les assurons de notre volonté de libération qui n’a d’égale que la lutte farouche que nous menons contre le colonialisme où qu’il se trouve.
Nous savons que le sort [de] l’Afrique se joue dans notre pays.
C’est pourquoi nous déclarons que la lutte ne cessera que le jour où l’impérialisme français sera balayé de toute l’Afrique. Nous savons aussi que nous portons un coup dur au colonialisme oppresseur et que l’heure de la libération des peuples d’Afrique est proche.
Tant que des peuples demeurent sous le joug des puissances coloniales, la paix du monde restera menacée.
Ce sera grâce à la solidarité agissante des peuples d’Asie et d’Afrique que nous arriverons à mettre fin à cette menace qui pèse sur l’humanité.