Catégories
presse

Violence et révolution

Article paru dans Lutte de Classe, mai 1975, p. 1-7

Firefighters extinguish a fire in Greenwich Village, which was caused by the premature detonation of a bomb that was being assembled by members of the Weather Underground. (AP Photo/Marty Lederhandler) (Source)

Historiquement, la violence apparaît comme un instrument essentiel du maintien de chaque société de classe, et comme l’accoucheuse de la nouvelle société qui se forme au sein de la société existante. Ce double caractère suffit pour montrer l’absurdité de la condamnation systématique de toute violence (que prononcent les humanistes et pacifistes de tout poil) aussi bien que de son exaltation unilatérale de la part des terroristes. Il est donc ridicule de se prononcer pour ou contre la violence en général, en assaisonnant cette prise de position de considérations morales ou tactiques : le seul problème consiste a replacer l’action violente dans le cadre des rapports sociaux qu’elle exprime.

Vue sous cet angle, la montée actuelle de la violence est à la fois un produit et une composante de la crise du capitalisme. L’apport historique fondamental du mode de production capitaliste avait été de substituer, dans une très large mesure, l’échange à la violence directe dans les rapports sociaux. La situation du prolétaire est, à cet égard, radicalement différente de celle de l’esclave ou du serf : au lieu d’être exproprié de son produit (ou même de sa personne) par la violence physique, il échange sa force de travail contre un salaire (1). Mais un échange « harmonieux » n’est possible que tant que les conditions de la production permettent simultanément une reproduction adéquate de la force de travail et une valorisation suffisante du capital. Lorsque, comme c’est le cas à l’heure actuelle, cette condition n’est plus remplie, le capitalisme tend à régresser de l’échange vers la violence directe.

D’un côté, la répression capitaliste cherche à imposer par la force une
exploitation accrue ; à cette répression répond la violence du prolétariat, qui vise à arracher ce que les capitalistes ne concèdent plus « de bon gré » (2).

Ce phénomène, qui remet en question les bases mêmes du mode de production capitaliste, est donc fondamentalement incompatible avec son fonctionnement, et à ce titre il apparaît comme un facteur d’aggravation de la crise. Mais cette constatation n’est nullement suffisante pour guider l’action des révolutionnaires, qui ne peut pas être fondée sur les symptômes de la crise (ou même sur les circonstances qui l’aggravent) mais bien sur le mouvement par lequel le prolétariat tend historiquement à renverser le capitalisme en développant les rapports sociaux qui lui sont propres (3). La question qui se pose concrètement, devant un acte de violence déterminé, n’est donc pas de savoir s’il permet d’atteindre tel ou tel objectif immédiat (problématique typiquement opportuniste), mais s’il contribue à la maturation révolutionnaire du prolétariat.

COMMUNISME ET VIOLENCE

La pratique de la classe ouvrière tout au long de son histoire met en lumière les caractères spécifiques de la violence prolétarienne, violence collective exercée directement par la classe elle-même, et non à travers des organes séparés. C’est dans les affrontements de masse avec le capital que ces caractères apparaissent le plus nettement, comme on peut le voir des les journées de juin 1848 (4). Ils se confirment et se précisent à travers la Commune de Paris, les révolutions russe et allemande, la guerre d’Espagne et les insurrections d’Europe orientale (1953, 1955-56, 1970). A mesure que progresse la concentration du capital, et donc celle du prolétariat, la base d’organisation principale de la violence de classe cesse d’être territoriale (le quartier) pour se confondre avec l’articulation même de la production (l’usine) : le prolétariat en armes apparaît sous la forme de la milice ouvrière, organisée sur les lieux du travail et coordonnée selon les mêmes méthodes que l’ensemble de l’activité révolutionnaire du prolétariat. On relève ainsi un rapport étroit entre l’organisation de la production et l’organisation pour la violence, depuis les ateliers nationaux en 1848 jusqu’aux Conseils Ouvriers dans le cas de la révolution hongroise.

Mais dans le cadre même des rapports de production capitalistes, la violence n’est jamais totalement refoulée. Toujours présente à l’arrière-plan, elle tend à éclater ouvertement lorsqu’une fraction du prolétariat sort de son rôle de marchandise-force de travail pour s’affirmer comme force sociale face au pouvoir du capital (5). A cette occasion, on constate que l’organisation adoptée en vue d’une action violente (lutte contre les jaunes ou les forces de répression) ne se distingue en rien de celle qui vise simplement le refus collectif de vendre la force de travail : dans un cas comme dans l’autre, les groupes d’ouvriers constitués sur la base de la production sont à la fois le résultat du fonctionnement du mode de production pris à sa racine (la formation de la plus-value) et la cellule de base du développement de nouveaux rapports sociaux. Leur activité doit donc être analysée en fonction des rapports sociaux qu’elle contribue à développer, et non de la dose plus ou moins grande de violence qu’elle comporte (bien qu’il reste vrai qu’en dernier ressort la transformation sociale ne pourra s’accomplir sans violence).

Les groupes d’ouvriers qui se manifestent lors d’un affrontement localisé avec le capital ne sont que des fractions, généralement très petites, du prolétariat. Ils présentent toutefois la particularité importante d’avoir été réunis sur la base matérielle de la production (6). C’est ainsi le capitalisme qui permet l’organisation de base de ces travailleurs, et qui fournit, par son fonctionnement, les occasions d’intervention qui leur permettront, en menant leur action de manière communiste, de contribuer à mettre en place de nouveaux rapports sociaux.

En cela, ces groupes d’ouvriers se distinguent visiblement des groupes constitués sur une base politique, qui se caractérisent généralement à la fois par un effectif très limité et par une composition sociale hétérogène. Mais plus fondamentalement, on observera qu’un groupe politique communiste (même dans le cas très particulier où il serait formé d’ouvriers d’une même usine) a pour fonction spécifique d’aider au développement de rapports sociaux communistes, que ce soit par l’élaboration théorique, par l’établissement de liaisons ou par d’autres formes d’intervention dans la lutte – ce qui lui interdit de se substituer aux fractions de classe créées par le fonctionnement même du mode de production pour mener la lutte à leur place, que ce soit de manière violente ou non violente. Au contraire, l’action du groupe politique, dont l’existence est continue, dépend de celle de la classe, qui est discontinue. En période de mouvement de la classe, le groupe politique n’assume pas ce dernier : il y participe, mais ne le remplace pas. Le reste du temps, tenter d’agir « au nom » ou à la place de la classe, c’est tourner le dos au communisme, c’est contribuer au renforcement des rapports sociaux capitalistes au sein du prolétariat.

DIRECTIVISME ET VIOLENCE

Les caractéristiques d’un tel directivisme apparaissent en pleine lumière lors des « révolutions » bureaucratiques qui, par delà leur démagogie circonstancielle, et quel que soit le degré d’aveuglement de leurs participants, ont pour objectif réel l’adaptation du capitalisme à la situation née d’une crise du système de production, par la création de nouveaux capitaux nationaux, organisés éventuellement sur la base du capitalisme d’Etat. Cet objectif même implique qu’une couche sociale non prolétarienne – même si certains de ses membres sont issus du prolétariat (7) – prenne le pouvoir en exerçant la violence aussi bien contre d’autres fractions de la classe dirigeante (qui sont un obstacle à la réorganisation du capital) que contre le prolétariat (destiné à faire les frais de l’opération).

C’est ainsi qu’au cours de la dernière phase de la révolution russe le parti bolchevik utilise les éléments d’avant-garde du prolétariat comme masse de manœuvre pour la modernisation d’un capitalisme particulièrement arriéré. De la violence de masse généralisée caractéristique des débuts de la révolution (Février), on passe alors à l’organisation de détachements militaires spécialisés et distincts (l’armée « rouge »), qui serviront aussi bien à combattre les résidus du tsarisme qu’à écraser les derniers sursauts de l’insurrection prolétarienne (Cronstadt). A cette occasion, le parti bolchevik apparaît pour ce qu’il avait toujours été virtuellement : une bande d’hommes armés, un embryon d’Etat qui s’oppose (théoriquement et pratiquement au prolétariat en armes. Une opération analogue est menée (mais avec des résultats médiocres pour ses auteurs) lors de la guerre civile espagnole. Là encore, les organisations bureaucratique (anarchistes compris, soit dit en passant pour ceux qui ont tendance à l’oublier) exproprient la classe ouvrière des armes qu’elle avait conquises en Juillet 36 en dissolvant les milices ouvrières dans une armée de type classique sous le prétexte habituel de l’efficacité immédiate.

C’est aussi une violence aux antipodes de celle du prolétariat qui se manifeste lors des guerres de libération nationale (8), qui tendent à modifier les conditions de l’accumulation par un nouveau partage de la plus-value. La création ou le renforcement de l’Etat capitaliste, qu’implique cet objectif, est préfigurée par le « mouvement de libération » lui-même, qui non seulement se présente avec une structure hiérarchique et pyramidale directement calquée sur celle de l’Etat bourgeois (armée, police, administration, tribunaux) mais repose typiquement sur une base de classe non prolétarienne : celle de petits producteurs pré-capitalistes que l’ironie de l’histoire condamne à mettre en place les bases de leur propre anéantissement.

Sous des formes embryonnaires – et donc moins aisément discernables – ce sont des phénomènes rigoureusement identiques que traduit l’activité des groupuscules terroristes qui répondent à l’aggravation de la crise du capitalisme en se posant – qu’ils en soient conscients ou non – comme candidats à la succession de la bourgeoisie. Le caractère apparemment dérisoire de ces mini-bureaucrates ne doit pas conduire à les sous-estimer, car dans certaines conditions ils pourraient représenter un danger réel pour la classe ouvrière. Toute leur activité se fonde sur la séparation entre la classe ouvrière et la couche de « spécialistes » qui se charge d’exercer la violence « en son nom ». Cette opération tend à faire de la classe ouvrière un objet manipulable, la marchandise-type, et des terroristes les futurs détenteurs du capital. C’est cette position sociale, fût-elle imaginaire, qui s’exprime à travers les principaux éléments de l’idéologie terroriste :

1 – La mystique de l’action exemplaire « qui secoue l’apathie », conception 100 % idéaliste selon laquelle l’activité de la classe n’est pas déterminée par les conditions objectives par sa propre maturation interne, mais par des actions individuelles (dont l’exaltation conduit tout droit à la mégalomanie).

2 – Le remplacement de la dialectique par une vision purement mécanique à base de « stratégies » et de « tactiques », qui fait de la révolution un jeu consistant à déplacer des pions.

3 – Dans la plupart des cas, l’effacement des barrières de classe au profit d’un populisme sans principes, confirmant une fois de plus, s’il en était besoin, qu’opportunisme et aventurisme sont les deux faces de la même médaille.

En pratique, du reste, on remarquera que l’action en milieu ouvrier, même si elle n’est pas totalement absente (enlèvements, séquestrations, bagarres) ne représente qu’une infime partie de l’activité des terroristes.

L’essentiel consiste plutôt en attaques directes contre les symboles de l’autorité capitaliste (banques, casernes…) et en participation aux combats d’arrière-garde menés par des couches non prolétariennes de la société capitaliste (paysans, commerçants, et aussi marginaux de toute sorte) (9). C’est généralement à l’occasion d’exploits de ce genre que les terroristes tombent aux mains des agents du capital et que les révolutionnaires sont appelés à les défendre.

SOLIDARITE DE CLASSE ET DEFENSE DES MILITANTS

Ces appels, qu’ils soient critiques ou non critiques, conditionnels ou inconditionnels, soulèvent immédiatement le problème des méthodes de défense. Logiquement et empiriquement, seules deux sortes de méthodes sont concevables : soit une nouvelle vague d’actions terroristes (attentats, prises d’otages, etc. (10) ), soit l’appel aux bons sentiments et à l’intérêt bien compris d’une fraction de la bourgeoisie supposée « libérale ». Dans un cas comme dans l’autre, les « défenseurs » se mettent sur le terrain de la politique capitaliste, contribuant à brouiller les lignes de classe qui séparent le prolétariat des agents directs ou indirects du capital. Ceux des « défenseurs » qui conservent un peu de lucidité reconnaissent parfois que leur action n’est pas particulièrement « pure », mais retorquent aussitôt que le problème est de sauver des camarades, et que la fin justifie les moyens. Ce raisonnement – dont on pourrait donner de nombreux exemples – conduit a s’interroger sur la nature exacte de la « fin » en question.

Il est frappant, en effet, de constater que les « défenseurs » les plus acharnés ne se manifestent guère lors des assassinats perpétrés quotidiennement par le capital (par exemple, sous la forme d’accidents du travail). Leur mobilisation massive quand l’assassinat est « politique » a pour effet de poser les « militants » en catégorie à part, méritant un traitement de faveur (que les bénéficiaires aient été désignés par le capital lui-même, à travers la persécution qu’ils subissent, ne change rien à l’affaire). Ce comportement n’est pas seulement absurde en pratique (dans la mesure où il ne saurait exister d’élite révolutionnaire inamovible, le militant d’aujourd’hui étant bien souvent le pantouflard ou le traître de demain) ; il a surtout le défaut de nier la véritable fonction du révolutionnaire, qui est de faciliter la maturation communiste du prolétariat et non de substituer de nouvelles divisions de classe à celles qui existent actuellement. La défense du « héros » ou du « martyr » nie la nature même du militant communiste.

Le problème n’est donc en aucun cas de définir une casuistique permettant de distinguer les bons révolutionnaires (ceux qui sont dignes d’être défendus) des mauvais (que l’on ne défendra pas). Le refus de la « défense » s’applique de la même manière aux communistes victimes d’une persécution arbitraire, et aux terroristes pris la main dans le sac. Dans un cas comme dans l’autre, il faut avoir le courage de se situer sur une base de classe, et comprendre que l’appel à la « défense » reproduit tous les caractères fondamentaux du recours directiviste (autrement dit, contre-révolutionnaire) à la violence.

Un coup d’œil à la pratique prolétarienne permet de préciser la ligne de démarcation entre la solidarité de classe et la « défense » organisée par les comités groupusculaires. Lorsque les ouvriers défendent leurs camarades de travail, ils n’établissent pas de hiérarchie entre militants et non militants, entre victimes d’accidents, de licenciements « économiques » ou « politiques », d’attaques physiques par les nervis de la direction, etc. Leur solidarité s’exerce en fonction du rapport des forces existant, du niveau réel de la lutte : c’est en fait un aspect de la lutte de classe qui ne se distingue en rien de fondamental de la lutte revendicative la plus classique, dont il constitue une partie intégrante. Séparer cet aspect des autres et le monter en épingle, c’est se situer parmi les ennemis de classe du prolétariat.


Le refus du terrorisme, comme celui de la « défense des militants », ne sont que la stricte application du matérialisme historique, selon lequel ce ne sont pas les révolutionnaires qui font la révolution, mais bien l’inverse. Lorsque les conditions objectives et la maturation du prolétariat feront de la révolution une possibilité historique concrète, il est permis de supposer qu’on verra apparaître le nombre de révolutionnaires nécessaire et suffisant pour actualiser cette possibilité. La répression ne fera alors que multiplier les militants, et leur mort – pour regrettable qu’elle soit – ne retardera pas d’une seconde la révolution mondiale. Ceux qui aspirent à jouer un rôle personnel ont leur place toute trouvée dans les rangs de la contre-révolution. Les seuls révolutionnaires dignes de ce nom sont ceux qui ne se préoccupent pas du sort individuel des militants (le leur compris), mais du processus révolutionnaire dans son ensemble, qui est un phénomène social et non une somme d’aventures personnelles.


(1) Voir, dans ce même numéro le texte « Le Mode de production capitaliste ».
Notons que l’acceptation de cet échange conditionnant l’existence même des travailleurs, ces derniers se voient obliges d’en accepter les modalités. Le mode de production capitaliste implique donc des rapports de contrainte que redouble l’inhumanité des conditions de travail (domination par la machine). Et si, au moins en période « normale », la violence n’apparaît pas en principe à visage découvert sur les lieux de production (milices et nervis patronaux), les instruments fondamentaux de la violence (armée, police, tribunaux) n’en sont pas moins institutionnalisés dans le cadre social, et toujours prêts à intervenir.

(2) Une des représentation les plus évidentes de cette situation est particulièrement sensible dans les arts et spectacles : théâtre, cinéma, mais aussi littérature et peinture. Une fois de plus, les moralistes qui crient au scandale, voient dans ces formes d’expression de « dangereux exemples » et jouent aux censeurs, ont mis leur lorgnette d’idéaliste à l’envers, et ne font que se voiler la face devant le miroir qui leur est tendu : car les gesticulations, les cris, la mise en cause des langages structures, la démence et le « déferlement de l’érotisme et de la violence » sont bien peu de chose à côté de ce qui les explique : la violence des corps constitués, jusque là mis en réserve et qui commencent à se manifester ouvertement, révélant par là que la normalité capitaliste est atteinte.

(3) Voir « Les rapports sociaux communistes » (Lutte de Classe, septembre/octobre 1974).

(4) Voir à ce sujet les Commentaires d’ENGELS, dans la « Neue Rheinische Zeitung », des 1er et 2 juillet 1848, reproduits en annexe aux « Luttes de Classe en France », Editions sociales pp. 129 – 136.

(5) On remarquera que cette affirmation est déterminée par les caractères de la lutte, et non par la présence ou l’absence de revendications « purement économiques ».

(6) Pour ceux qui ne veulent voir dans cette constatation qu’ouvriérisme et usinisme, il faut rappeler que de nouveaux rapports sociaux ne peuvent se développer, jusqu’à preuve du contraire, que dans le cadre du mode de production existant.

(7) Des membres de la classe ouvrière peuvent très bien avoir recours à la violence
d’une manière directiviste : mais il n’agissent pas ainsi en tant que prolétaires.

(8) Y compris les mouvements de résistance durant la seconde guerre mondiale.

(9) Dans cette activité défensive de couches qui refusent leur incorporation au prolétariat – ou en sont exclues par la crise du capitalisme – on retrouve l’écho lointain des attentats de la fin du XIXème siècle, qui eux aussi ponctuent une crise majeure du système de production, Dans un cas comme dans l’autre, les couches sociales qui s’expriment de cette manière sont incapables de mettre en cause le capitalisme, dans la mesure où elles ne sont pas porteuses de rapports sociaux qui le dépassent, mais tout au plus de l’utopie du maintien de rapports pré-capitalistes, ou de celle du parasitisme universel ; voir à ce sujet « Notes marginales sur la marginalité » (Lutte de Classe, novembre 73) et « Grand-peur et misère du petit commerce » (Lutte de Classe, février 74).

(10) Voir à ce sujet les récentes actions des G. A. R. I.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *