Article paru dans La Vérité des travailleurs, n° 20 (anc. série n° 318), mai 1954, p. 1
Des bourgeois viennent de lancer un cri d’alarme au sujet de l’Afrique du Nord ; il s’y prépare, disent-ils, un nouveau Vietnam ; ils demandent aux autorités françaises une nouvelle politique plus conciliante envers les couches bourgeoises dirigeantes au Maroc et en Tunisie. Nous avons déjà exposé les raisons qui empêchent la bourgeoisie française de s’opposer à la politique des grands colons.
Mais il est un cri d’alarme qu’il faut lancer dans la classe ouvrière pour que par son action elle arrête les bourreaux qui sévissent actuellement en Afrique du Nord.
En Tunisie, les tribunaux militaires condamnent, les pelotons d’exécution fonctionnent, avec tout l’attirail de la légalité bourgeoise.
Au Maroc, on fait occuper les medinas par les bandes du Glaoui, c’est-à-dire qu’on y a instauré un régime de S.S. Les autorités ont en secret déporté des bourgeois marocains, tout en niant publiquement avoir prix des mesures et en s’efforçant de rejeter les disparitions sur les organisations et militants aspirant à l’indépendance de leur pays.
Les peuples de l’Afrique du Nord ont eu des espoirs dans l’O.N.U. Ils ont pu y voir que l’impérialisme américain ne cherche qu’a organiser sa croisade contre les peuples émancipés ou en voie d’émancipation du régime capitaliste.
C’est la classe ouvrière qui, dans les métropoles, est la force principale sur laquelle ils peuvent compter. Combien de travailleurs nord-africains ont versé aussi leur sang dans les luttes du prolétariat français. Il faut que la solidarité ouvrière soit stimulée. Il faut exiger le front unique socialiste et communiste pour arrêter les bourreaux français des peuples de l’Afrique du Nord.