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Jean-Pierre Thieck : Un autre orientalisme

Article de Jean-Pierre Thieck paru dans les Annales, Vol. 35, n° 3-4, 1980

Edward W. SAID, Orientalism, Londres. Routledge & Kegan Paul, 1978.


Après tant de publications sur l’impact de la colonisation sur la culture des peuples colonisés, c’est une étude des effets dans la culture occidentale des rapports de domination sur l’Orient que propose E. Said. Le caractère polémique du livre, fruit de l’indignation d’un intellectuel oriental, palestinien, professeur de littérature à Columbia University, devant l’image de lui-même que lui renvoient de manière identique les media et les orientalistes, n’infirme pas la force de sa démonstration. A un moment où l’orientalisme encore puissant est de plus en plus mis en cause, cette étude de ses postulats et de son fonctionnement ne peut être qu’une salutaire incitation à la réflexion pour tous ceux qui font de l’orientalisme sans le savoir.

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Michel Seurat : À propos du livre d’Edward Said

Article de Michel Seurat paru dans la Revue d’études palestiniennes, n° 1, automne 1981

Edward Said. L’orientalisme. L’Orient créé par l’Occident ; préface de Tzvetan Todorov, traduit de l’américain par Catherine Malamoud, Paris, Seuil, 1980, 393 p.

Revu par Michel Seurat*

On l’aura deviné avant même d’avoir lu son ouvrage : dans L’orientalisme. L’Orient créé par l’Occident, Edward Said règle des comptes. Et sa colère est juste … sinon toujours justifiée.

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Robert Bonnaud : « L’Orientalisme » jugé par un Oriental

Article de Robert Bonnaud paru dans La Quinzaine littéraire, n° 337, 1er-15 décembre 1980

Edward Said, L’Orientalisme. L’Orient crée par l’Occident. Trad. de l’anglais par Catherine Malamud, Le Seuil éd.


par Robert Bonnaud


Le livre d’Edward W. Said, chercheur palestinien, professeur de littérature anglaise et comparée à l’université Columbia de New York, n’ambitionne pas de rivaliser avec les ouvrages classiques de Raymond Schwab sur la Renaissance orientale (Payot, 1950) et de Vassili Barthold sur la Découverte de l’Asie (traduit du russe, Payot, 1947). Il se refuse à être une « chronique des études orientales dans l’Occident moderne », une histoire « encyclopédique » de l’orientalisme érudit. C’est un survol sélectif et subjectif, une revue critique des idées sur l’Orient entretenues par l’Occident. C’est, pour paraphraser le subtil François Hartog (le Miroir d’Hérodote. Essai sur la représentation de l’autre, Gallimard, 1980), le Miroir du Miroir, la représentation des représentations, un tableau sans indulgence des structures caractéristiques de l’orientalisme (au sens très large, qui n’est pas le sens français courant), de son idéologie implicite et explicite. Le livre paraît en traduction française au moment même où la Petite Collection Maspero publie, de Maxime Rodinson, un panorama du développement des études arabes et islamiques en Occident (la Fascination de l’Islam), – panorama où Said lui-même figure, où est signalé l’« effet de choc » produit par son livre, ainsi que l’« over-sensitiveness » de l’auteur et le danger de certaines de ses analyses ou formulations.

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Sadik Jalal al-‘Azm : Orientalism and orientalism in reverse

Article de Sadik Jalal al-‘Azm paru dans Khamsin. Journal of Revolutionary Socialists of the Middle East, 8, 1981, p. 5-26

PART I. ORIENTALISM

In his sharply debated book, (1) Edward Said introduces us to the subject of ‘Orientalism’ through a broadly historical perspective which situates Europe’s interest in the Orient within the context of the general histori­cal expansion of modern bourgeois Europe outside its traditional con­fines and at the expense of the rest of the world in the form of its sub­jugation, pillage, and exploitation. In this sense Orientalism may be seen as a complex and growing phenomenon deriving from the overall historical trend of modern European expansion and involving: a whole set of progressively expanding institutions, a created and cumulative body of theory and practice, a suitable ideological superstructure with an apparatus of complicated assumptions, beliefs, images, literary pro­ductions, and rationalisations (not to mention the underlying founda­tion of commercial, economic and strategic vital interests). I shall call this phenomenon Institutional Orientalism.