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Editorial

Éditorial paru dans le Bulletin d’informations du PPA, n° 1, juillet 1962

 

 

Editorial

Il a fallu cent trente années au peuple algérien pour réaliser son indépendance…

Sans risque de verser dans un verbiage révolutionnaire, ou dans un gauchisme stupide, que d’aucuns font leur aujourd’hui pour des raisons évidentes, il suffit de lire les accords d’Evian pour affirmer que cette indépendance reste à parfaire.

Chacun sait que ces accords sont fortement personnalisés. Ils portent l’empreinte d’un clan qui s’était fait déjà dans un passé récent le champion d’une certaine politique qui pour « réussir » a pris des détours qui ont fait et font encore des milliers de victimes dans le peuple algérien.

Ce qui est à l’origine, ce qui est à la base des violentes convulsions qui pourraient déclencher une guerre civile au sein du F.L.N. est l’idée que chacun des mouvements qui le composent se fait du contenu de l’indépendance algérienne.

Outre les garanties données par le F.L.N. à l’O.A.S. et au néo-colonialisme et la honteuse élimination du Parti du Peuple Algérien, parti pionnier et garant de la Révolution algérienne du référendum d’autodétermination, ce sont l’immédiat et ses conséquences ruineuses qui doivent cristalliser l’attention de tous les Algériens.

C’est la recherche notamment d’une rapide solution aux dissensions, aux déchirements qui prime. C’est l’anarchie, le marasme économique, la sous-administration du pays qu’il est du devoir de chaque Algérien d’aider à dissiper.

Certes, pour le peuple algérien, l’indépendance ne signifie pas seulement les trois couleurs algériennes. En effet, il reste beaucoup à faire. De même, on peut affirmer que le programme du P.P.A. est loin d’être réalisé tandis que sur le plan national, il reste à donner à notre pays des institutions démocratiques, saines et qui porteront en elles l’espérance de notre valeureux peuple.

Cela, les milliers de militants du P.P.A. en ont conscience comme aussi les lourdes responsabilités qu’entraîne le développement de notre pays pour le bonheur des générations futures. Le goût des responsabilités est le respect de soi-même et le respect de la collectivité dont on fait partie. Pour l’heure, le devoir national se nomme l’unité du peuple, la réconciliation entre tous les Algériens.

C’est là la seule voie qui doit nous mener loyalement et sincèrement à une véritable coopération franco-algérienne.

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