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Non à l’oppression culturelle !

Article paru dans Travailleurs immigrés en lutte, n° 40, 1er avril – 1er mai 1980, p. 18

Mouloud Mammeri

Le 10 mars à Tizi Ouzou, une conférence sur la culture berbère qui avait été appelée par un comité d’ étudiants et devait accueillir Mouloud Mammeri, écrivain algérien renommé, a été interdite. La préfecture de police (Wilaya), sous prétexte de risque de trouble de l’ordre public, a retenu quelques heures l’écrivain afin d’empêcher que la réunion ne se tienne.

Les étudiants ont riposté en manifestant à environ 1700 le lendemain devant la Wilaya, le siège local du parti, pendant plusieurs heures. L’oppression culturelle en Algérie est totale. Il est par exemple interdit d’enseigner la langue berbère ; la Tamahak, langue des Touaregs, et proche du berbère, est aussi de fait interdite. A Tamanrasset, les papiers administratifs, et même les prix et les appellations des produits en vente dans les entreprises nationales, sont écrits en arabe et en français, et non en Tamahak alors que la majorité des Touaregs ne parlent ni ne lisent l’arabe, ni encore moins le français !

En Algérie, si la majorité de la population est arabophone, une importante minorité est berbérophone. Les révolutionnaires sont solidaires des aspirations des populations qui veulent préserver leur culture, parler leur langue, et la transmettre à leurs enfants.

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