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Fédération pour une gauche alternative : Vive l’intifada en Algérie !

Tract de la Fédération pour une gauche alternative daté d’octobre 1988 à Paris

Pillages et incendies lors des émeutes le 6 octobre 1988 à Alger, Algérie. (Photo by SIDALI-DJENIDI/Gamma-Rapho via Getty Images)

Fédération pour une gauche alternative (F.G.A)

VIVE L’INTIFADA EN ALGERIE !
HALTE A LA REPRESSION !
SOLIDARITE, ELECTIONS LIBRES, ASSEMBLEE CONSTITUANTE !

Au « ras-le-bol » général du peuple algérien, à l’insurrection de sa jeunesse, le pouvoir bureaucratique et militaire n’a su que montrer son véritable visage : pour toute réponse la force, la répression bestiale, le tir à vue.

Le régime est nu. Tuer, tuer voilà ce que sait faire cette armée appelée ALN par dérision, car de la libération elle ne sait plus rien puisqu’elle s’est instaurée au-dessus du peuple algérien pour l’exploiter, d’autant plus férocement que ses chefs corrompus sont doublés d’incapables qui ont conduit l’Algérie à la misère, à la pénurie généralisée de produits alimentaires de base. Plus de semoule, de produits frais, de viande, d’eau et de médicaments…

500 morts ! En cinq jours Chadli et sa clique de colonels ont fait mieux que Shamir et les sionistes en 10 mois ! 500 morts ? C’est une estimation (!) car au pays de la mystification (Algérie révolutionnaire… à la tête du tiers monde… anti-impérialiste qui rembourse le FMI rubis sur ongle… et qui laisse passer l’aviation française en route pour le Tchad…), la répression sauvage ne compte pas les morts à l’unité ni à la dizaine ! Derrière le mythe la coercition, derrière le parti unique F.L.N la corruption, derrière le discours sur la guerre d’indépendance l’enrichissement d’une bureaucratie et d’une bourgeoisie avide, gloutonne et pressée, qui accumulent les milliards.

Méprisé, réprimé, condamné à la bêtise crasse de la censure, privé du minimum vital, réduit au chômage, privé de nourriture, le peuple algérien comme naguère contre le colonialisme français a montré qu’il ne manquait ni de dignité ni de courage et c’est les mains nues que ses jeunes (et ses enfants) sont sortis dans la rue face aux mitrailleuses, aux fusils et même au canon.

Interrogé sur ce qui se passait à Alger un passager qui débarquait à Orly a déclaré simplement : « c’est tout le monde d’un côté et l’armée de l’autre. » Un autre encore : « C’est une révolution. »

Oui la révolution a commencé en Algérie.

Comme après le 8 mai 1945, la page du passé est tournée. Et cette fois le peuple algérien cherche sa voie contre le régime du parti unique, contre le pouvoir de la bureaucratie et de la bourgeoisie algérienne, pour une indépendance véritable, sociale, politique et culturelle.

A l’idéal socialiste et à l’autogestion, le pouvoir militaire de « l’armée des frontières » et du F.L.N militarisé et corrompu a substitué un système d’encadrement bureaucratique et répressif de la population. Nul débat démocratique, nulle élection libre, nul syndicat indépendant. Un parti unique et une armée omnipotente.

Ses constructions économiques élaborées par la technocratie boumédiéniste ont abouti à des échecs retentissants. Ses « industries industrialisantes » ont conduit au chômage et à la pénurie agricole. La rente pétrolière a longtemps caché l’impasse, l’absence de l’avenir du régime.

Jusqu’au ras-le-bol et aux mitrailleuses de Chadli, président de la République qui donne le pouvoir à Chadli chef de l’armée. Son discours a été lamentable et scandaleux, à l’image du personnage. Il ne peut plus rien, la cassure entre le peuple algérien et le régime est consommée et irréversible !

Que veulent les Algériens : la liberté, la démocratie !

c’est-à-dire reprendre la parole, s’organiser librement, faire des choix pour son avenir, en toute connaissance de cause, parmi les propositions qui lui seront faites par les différents partis qu’ils auront créés.

Dès maintenant des exigences :

– arrêt de la répression, solidarité, libération de tous les emprisonnés.
– Chadli démission !
– A bas toutes les institutions de la dictature militaire !
– Gouvernement provisoire des partis d’opposition démocratique pour des élections libres à une Assemblée constituante !

Pour ces tâches souvenons-nous de ce que disait Messali Hadj : « Organisons-nous, organisons-nous ! » Que se forment des Comités pour une Assemblée constituante.

Le gouvernement français fidèle à la tradition coloniale n’a pas levé le moindre doigt en faveur du peuple algérien. Mieux, un message de solidarité à… Chadli ! L’insurrection populaire n’est pas un bon exemple pour les nantis de la planète… Le gouvernement Chirac n’a-t-il pas laissé assassiner Ali Mécili l’opposant au régime de Chadli, n’a-t-il pas envisagé de livrer les militants du M.D.A à la Sécurité Militaire algérienne ? N’a-t-il pas interdit l’organe d’expression de l’opposition démocratique algérienne ben belliste « El Badil » ? Joxe lui-même n’a-t-il pas interdit « El Badil démocratique » ?

Exigeons du gouvernement français qu’il change de politique à l’égard de la clique militaire algérienne, qu’il dénonce et exige l’arrêt des massacres et des tortures et qu’il aide l’opposition démocratique algérienne…

Formons des comités de solidarité avec le Peuple Algérien !


REUNION PUBLIQUE

Fédération pour une gauche alternative (F.G.A)
42 rue d’Avron 75020 PARIS

Les causes et les perspectives de l’intifada en Algérie

avec la participation de Mohammed HARBI
Denis BERGER, Gilbert MARQUIS et Mohammed BELHADJ

Samedi 15 octobre à 20H30
Salle de l’AGECA
177, rue de Charonne, 75011 PARIS
Métro : Alexandre Dumas.

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