Communiqué du MTLD paru dans Alger Républicain, 26 janvier 1954
Le M.T.L.D. communique :
« Une fois de plus, le problème marocain revient au premier plan de l’actualité. Seul, en fait, le gouvernement français pouvait penser, ou feindre de croire, que le complot du 20 août 1953 contre la souveraineté chérifienne était un fait accompli sur lequel personne n’allait plus revenir.
« La manifestation qui s’est déroulée à Tétouan le 21 janvier contre la politique de la France au Maroc signifie que le peuple marocain n’accepte pas le fait accompli. Le gouvernement français, surpris par le mouvement du Rif qu’il ne peut réprimer directement comme il le fait dans son « protectorat », proteste auprès du gouvernement espagnol à qui il rappelle la solidarité coloniale.
« Le gouvernement français fait fi de la volonté du peuple marocain ; il continue d’agir comme si la question marocaine était sa propre affaire. Au lieu de prêter attention aux manifestants de Tétouan, il les ignore comme il ignore le peuple marocain, se contentant de reprocher aux autorités espagnoles d’empiéter dans son domaine privé. Il vient même d’aggraver la situation du sultan Sidi Mohammed Benyoussef en le déportant aujourd’hui-même à Madagascar.
« Le M.T.L.D., en protestant énergiquement contre cet éloignement arbitraire, salue la proclamation faite par des personnalités marocaines qui, réunies à Tétouan, ont récusé l’autorité du sultan de la résidence, Moulay Ben Arafa.
« Ces événements montrent, une fois de plus, que la politique de répression entreprise par la résidence ne peut qu’aggraver la situation au Maroc.
« La seule solution qui s’impose est la cessation de la répression colonialiste, le retour du sultan légitime Sidi Mohammed Ben Youssef, la libération de tous les détenus politiques et la restauration de l’unité et de la souveraineté marocaines. »
