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Pierre Saint-Germain et Patrice Vermeren : Les aventures d’un marin allemand

Article de Pierre Saint-Germain et de Patrice Vermeren paru dans Les révoltes logiques, n° 2, printemps-été 1976, p. 121-128

« La réputation d’héroïsme que fit (à Dimitrov) la presse de l’univers entier (…) ne fut à vrai dire que le résultat d’une mise en scène habile et méthodique (…). Des mois avant que le célèbre procès ne commençât, des négociations secrètes étaient déjà en cours entre Moscou et Berlin pour échanger Dimitrov et ses deux complices bulgares contre trois officiers allemands arrêtés pour espionnage en territoire soviétique. Il importait d’épargner à Dimitrov l’épreuve des tortures de la Gestapo, non pas pour le sauver, mais pour sauvegarder le fonctionnement du service secret soviétique et préserver le Komintern dont il connaissait trop bien les rouages intimes.

Devant le danger, Dimitrov s’était montré moins ferme que beaucoup de ses subordonnés. Il donna notamment à la Gestapo l’adresse du couple qui le cachait. Dimitrov livra également à la Gestapo le nom et l’adresse de sa maîtresse (…). Le marché conclu entre Moscou et Berlin le fut le soir qui précéda le procès. Mais pour sauvegarder les apparences Dimitrov fut retenu en Allemagne jusqu’à la fin de la grande comédie de Leipzig. Cet homme (…) bénéficie de privilèges que ne connurent jamais la masse des détenus anonymes (…). Les « petits » camarades, pendant ce temps, ne recevaient eux, que des coups – voire une balle dans la tête. » (1).

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G. Sardet : Un grand livre « Sans patrie ni frontières »

Article de G. Sardet paru dans La Révolution prolétarienne, n° 13, avril 1948, p. 27

A maintes reprises, la R.P. a souligné l’importance exceptionnelle du livre de Kravchenko : « J’ai choisi la liberté ! ». Ce n’était pas pour recommander la liberté toute relative en faveur de laquelle l’auteur avait opté (et c’était bien compréhensible dans sa situation), mais plutôt parce que cet ouvrage a mis à nu, pour la première fois à cette échelle, la vie quotidienne du citoyen soviétique, ses misères, ses souffrances, et l’absence de perspectives sur une vie meilleure. Mieux que des dissertations théoriques sur le caractère social de la société russe. cet ouvrage a dévoilé l’une des plus grandes mystifications de l’histoire contemporaine.