Article paru dans La Voix du peuple, décembre 1961.
Aïcha BAHRI, patriote algérienne, a été plusieurs fois agressée par le F.L.N. à Lyon. Bien que blessée grièvement plusieurs fois, elle en est sortie avec courage et honneur.
Aïcha BAHRI n’est ni la « passionaria », ni une princesse qui se roule dans la soie et qui ne sait quoi faire de ses mains et de sa tête. Aïcha BAHRI est une militante et une prolétarienne qui se rend tous les jours à l’usine pour gagner dignement les petits moyens de son existence. Elle travaille durement non seulement pour elle, mais encore pour aider sa famille en Algérie ainsi que son mari qui a été plusieurs fois incarcéré et déporté et qui est actuellement en prison. Elle a été déjà plusieurs fois l’objet d’attentats et elle s’en est tirée comme par un miracle. Cette fois-ci, le 24 novembre dernier, elle a été également atteinte par un coup de feu tiré par un militant F.L.N. La balle lui a traversé l’épaule droite.
Nos amis l’ont transportée à l’hôpital. La presse a fait de Aïcha BAHRI une « passionaria » et une jeune femme à la baraka. Nous ne croyons pas que toutes ces appellations soient péjoratives. Pour nous, Aïcha BAHRI est une militante, une patriote qui lutte pour la libération de sa patrie. Elle s’occupe également des enfants qu’elle éduque et qu’elle entraîne dans la voie du patriotisme et du devoir national.
La situation difficile dans laquelle se trouve Aïcha BAHRI dans cette ville de Lyon, son patriotisme et son esprit de sacrifice auraient dû imposer le respect à ses adversaires politiques, si toutefois un tueur peut ainsi être qualifié.
Contrairement à ces méthodes, le M.N.A. n’a cessé de prêcher le rapprochement et la fin des luttes fratricides qui nuisent à notre cause et qui défigurent la Révolution Algérienne. Tous ces appels à la fraternité et à la paix ne sont pas une faiblesse de la part du M.N.A. Car celui-ci aurait pu, s’il avait voulu, par mesure de représailles, s’attaquer aux femmes, aux enfants et aux vieillards. Il ne l’a jamais fait, il ne le fera pas. Mais il ne peut rester toujours les bras croisés, tandis que l’on continuera à frapper ses militants, ses vieillards et ses enfants.
À notre sœur Aïcha BAHRI, à son époux, à sa famille et à ses nombreux amis, nous disons que le M.N.A. est fier de leur esprit de sacrifice et de leur attachement indéfectible à l’idéal national. Aussi, il leur adresse ses félicitations, ses souhaits et leur dit, honneur à Aïcha BAHRI, la patriote et la prolétarienne.