Texte du MNA diffusé sous forme de tract et publié dans La Voix du Peuple, n° 22, juin 1956.
En 1936, lors du projet Blum-Viollette, les politicards Ferhat Abbas, Dr. Bendjelloul, Tewfik El-Madani, les socialistes, les communistes et les Oulémas constituaient le « Congrès Musulman » pour soutenir et faire adopter par le Parlement et le Sénat français ce projet qui devait mettre fin à la nation algérienne.
Mais le peuple algérien ne se trompe pas. Ces hommes et ces organisations, malgré leur étiquette trompeuse, allaient au devant d’un échec certain.
Au mépris de l’histoire et de tous les sacrifices consentis par le peuple algérien pour défendre sa vie nationale et son indépendance contre l’envahisseur colonialiste, ils voulaient appartenir à la nationalité française parce qu’ils avaient honte d’être Algériens.
Il s’est trouvé alors un algérien pour dénoncer cette trahison. Messali Hadj, à la tête du peuple algérien, fit échec à cette infamie malgré l’appui des gouvernants de l’époque.
Aussitôt après le discours municipal à Alger, Messali Hadj pourchassa les assimilationnistes à travers le territoire algérien.
Le colonialisme ne se trompait pas. Il savait que le fondateur de l’Étoile Nord-Africaine allait détruire le mythe de la citoyenneté française en Algérie.
C’est ainsi que, lors de son passage à Constantine, la ville fut investie par la troupe et la police. Devant ce déploiement de force, le Chef national s’exclamait ainsi : « Aucune force ne viendra à bout de la volonté du peuple algérien ».
Vingt ans après, alors que Messali Hadj est en exil, que le M.N.A. subit la plus féroce des répressions, que les Algériens, les armes à la main, luttent pour la libération de la Patrie algérienne, ces mêmes hommes du projet Blum-Viollette se regroupent, avec l’appui du gouvernement français et du néo-colonialisme, pour sauvegarder leurs privilèges et ceux de leurs maîtres.
Une autre étiquette aussi trompeuse que celle de 1936 [sert] de couverture à cette nouvelle coalition d’ambitieux et de politiciens tarés.
Mais le peuple algérien ne se laissera pas duper. Il est seul maître de ses destinées, il saura imposer sa volonté par l’élection d’une Constituante algérienne souveraine.
Le peuple algérien se trouve à un tournant décisif de son histoire. Il doit plus que jamais être vigilant. Uni autour de son Mouvement National Algérien, il ne se laissera pas détourner de son objectif sacré : l’indépendance de l’Algérie.
Il dira non aux manœuvres et aux tractations de ceux qui, réfugiés au Caire et ailleurs, essaient de s’imposer par le mensonge, la calomnie et la démagogie.
Vive le Mouvement National Algérien!
Vive le Chef national Messali Hadj!
Vive l’Armée de Libération Nationale!
Vive l’indépendance !