Article paru Travailleurs immigrés en lutte, n° 7, février 1977, p. 15
Des grèves à l’université d’Alger, on n’en avait pas vues depuis longtemps ; vers la fin du mois de décembre, un mouvement de contestation s’y est développé.
La grève a commencé à l’Institut des sciences politiques, et s’est étendue à d’autres facultés. Quand on sait quelles sont les conditions de travail des étudiants à l’université, on devine tout de suite les revendications de ceux-ci :
– des logements supplémentaires, plusieurs milliers d’étudiants étant obligés de « camper » durant l’année universitaire.
– Augmentation des bourses.
– Amélioration des conditions de travail, locaux, professeurs.
A la mobilisation étudiante, le régime répond par une campagne démagogique tendant à faire passer les étudiants soit pour des « agents de la réaction », soit pour des « fainéants ».
Dans tous les cas, tout est fait pour briser le mouvement, de la campagne de dénigrement, en passant par les pressions comme celle qui consisterait à annuler le semestre en cours, jusqu’à la répression, évidemment par les flics.
Il faut voir en cette grève un véritable événement politique, et cela pour plusieurs raisons :
– tout d’abord, il y a les dures conditions dans lesquelles elle se déroule, isolément, avec le flicage du milieu étudiant, etc…
– ensuite et surtout le mouvement s’est développé malgré le PAGS (Parti d’Avant-Garde Socialiste), ce qui constitue une victoire en soit. Cela signifie que les staliniens, qui sont contre toute initiative pouvant « irriter » le régime, ont dû s’incliner.
A l’université, la mobilisation n’est pas tombée : soutenons en masse les étudiants en lutte !