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Où va l’Algérie ? Pas d’illusion dans les massacreurs d’octobre 88 ! La classe ouvrière doit écraser le FIS !

Article paru dans Le Bolchévik, n° 116, janvier-février 1992, p. 12 et 9-11


30 janvier – En 1988, l’Algérie a été secouée par une vague de grèves ouvrières ; en octobre, la jeunesse privée d’avenir se révoltait contre l’austérité du FMI et la dictature du FLN – une révolte écrasée dans le sang par l’armée qui massacra plus de 500 personnes. Juin 1990 : victoire des intégristes du Front islamique du salut (FIS) aux élections municipales. Le 5 juin 1991 : après l’échec d’une grève générale politique appelée par le FIS, l’état de siège est déclaré, les élections sont reportées et l’armée arrête les dirigeants Abassi Madani et Ali Benhadj, ainsi que des milliers d’activistes de ce parti réactionnaire. 11 janvier 1992 : après que le FIS a remporté le plus grand nombre de sièges au premier tour des élections législatives, le président Chadli Bendjedid est démissionné, les élections sont annulées, l’armée prend directement le pouvoir pour empêcher les intégristes d’y accéder.

Comme nous l’écrivions, l’année dernière, après l’instauration de l’état de siège : « […] le pays est au bord de la guerre civile. Au-delà des péripéties du « multipartisme », de l’ « établissement de la démocratie », la question de qui va gouverner est posée : soit les islamistes, soit l’armée (ou une combinaison des deux), soit le pouvoir ouvrier. La classe ouvrière algérienne doit rentrer dans la lutte sous son propre drapeau et, en entraînant les femmes, les paysans sans terre, les ouvriers agricoles, les masses de jeunes chômeurs, doit renverser le régime ANP/FLN et balayer le FIS réactionnaire » (le Bolchévik n° 112, juillet-août 1991).

A bas le « nouvel ordre mondial » !

Les idéologues de l’impérialisme affirment le plus sérieusement du monde que la soi-disant « mort du communisme » en Europe de l’Est ferait aujourd’hui souffler sur la planète entière le souffle magique de la « contagion démocratique ». Mais en réalité, les Bush, Kohl et autres Mitterrand ont soutenu et soutiennent aujourd’hui activement en Europe de l’Est et en URSS les forces de la réaction la plus noire. De la Yougoslavie à l’URSS, nationalistes, génocides, fascistes, antisémites, cléricaux-réactionnaires de tout poil sont les troupes de choc d’une contre-révolution capitaliste qui est tout sauf « démocratique ». Partout dans le monde, les réactionnaires de choc, tels les intégristes du FIS, ne peuvent que se sentir puissamment encouragés par la montée de cette racaille réactionnaire qui partage leur haine des femmes et des Juifs, leur anticommunisme et leur volonté d’imposer un « ordre » obscurantiste. Et cela d’autant plus que pour les intégristes, en Algérie comme ailleurs, l’engagement anticommuniste a pris depuis des années la forme éminemment concrète d’un soutien politique et militaire direct à la réaction intégriste afghane, par ailleurs armée par les gouvernements occidentaux… et soutenue aussi par de misérables traîtres à la cause des femmes et des opprimés se prétendant faussement « trotskystes ».

Les travailleurs des pays capitalistes du « tiers monde » sont d’autant moins enclins à avaler les contes à dormir debout sur le « triomphe de la démocratie » qu’ils savent parfaitement ce que leur réserve le « nouvel ordre mondial » des Bush et des Mitterrand : le pillage chaque jour plus impitoyable, organisé à la pointe des baïonnettes d’armées qui ne sont désormais rien d’autre que les gardes prétoriennes locales du FMI, avec pour tout pays qui refuserait d’obéir aveuglément aux diktats des brigands impérialistes la menace d’être affamé et écrasé sous les bombes des « démocraties », comme les 300 000 Irakiens massacrés avec une sauvagerie raciste inouïe pendant la guerre du Golfe. (Alors, nous appelions à la défaite des impérialistes, à la défense de l’Irak et à des mobilisations et grèves ouvrières contre le blocus et l’agression impérialistes.) Dans cette situation, les masses laborieuses affamées et réprimées ressentent comme autant d’insultes cyniques les frauduleuses promesses de « prospérité », de « développement », de « démocratie » et d’ « indépendance » des régimes nationalistes. Mais en l’absence d’une alternative révolutionnaire prolétarienne, la banqueroute du soi-disant « nationalisme modernisateur » bourgeois nourrit le développement de forces obscurantistes qui manipulent les éléments les plus arriérés des masses plébéiennes désespérées afin d’en faire des troupes de choc pour imposer un régime d’oppression néo-coloniale plus brutal encore.

L’Algérie est sur le fil du rasoir. Le corps des officiers assassins fait face au sinistre mouvement intégriste. Le FLN qui a monopolisé le pouvoir depuis l’indépendance, arrachée à l’impérialisme français, est au bout du rouleau. Le FIS se nourrit de la misère économique des masses. Tout ce que l’Algérie compte de démocrates bourgeois, de petits-bourgeois modernistes, de réformistes cherchent leur salut dans l’armée qui se camoufle à peine derrière un « Haut comité d’Etat » (HCE). Aujourd’hui, le commandement militaire est à l’affût, cherchant le plus petit prétexte pour déclarer l’état de siège et étrangler l’opposition. Sous le prétexte d’exorciser le danger intégriste, ces mesures fermeront l’ouverture politique limitée qu’a connue l’Algérie après octobre 88, pas seulement la possibilité d’aller aux urnes, mais aussi la possibilité d’activité, de débat et de regroupement dans la gauche. Si le FIS semble hésiter à lancer ses troupes dans les rues, c’est qu’il est loin d’être sûr de sortir vainqueur d’une guerre civile. Il serait néanmoins illusoire d’ignorer la toujours possible entente entre l’armée, ou une partie de l’armée, et les islamistes, ou encore que l’armée reprenne le programme du FIS. La situation peut basculer à tout moment.

Les travailleurs doivent écraser le FIS. A bas le pouvoir militaire !

Lors du premier tour des élections du 26 décembre dernier, le FIS a remporté 188 sièges, distançant, et de loin, le FLN au pouvoir, qui n’a obtenu que 15 sièges. Le FIS, qui avait fait campagne sous le mot d’ordre « Pas de lois, pas de constitution, seulement la Loi de Dieu et du Coran », était pratiquement assuré d’obtenir une forte majorité au soir du second tour. Enivrés par leur victoire, ses dirigeants exigeaient déjà de tous ceux qui s’étaient opposés à eux de « faire leur repentir publiquement ». La perspective terrifiante de la prise du pouvoir par un parti déterminé à imposer par la terreur son « ordre » obscurantiste – la prison du voile et l’exclusion totale de la vie sociale pour les femmes, la lapidation des « adultères », l’amputation de la main des voleurs, l’oppression des berbérophones, l’écrasement du mouvement ouvrier – a fait planer sur l’Algérie et sur toute l’Afrique du Nord le spectre de l’Iran de Khomeiny.

Les différences entre l’Iran de 1979 et l’Algérie de 1992 sont cependant considérables. Pour s’emparer du pouvoir, après un sanglant bras de fer avec l’armée du shah (qui finira par un accord avec elle), Khomeiny avait bénéficié, pour mettre en mouvement derrière lui des millions d’hommes, de deux atouts clés qui manquent au FIS : l’appui d’un clergé bien organisé et lié à un secteur influent de la bourgeoisie, et surtout le soutien criminel (et suicidaire) de toute la « gauche » iranienne, depuis les staliniens du Toudeh (PC) jusqu’aux pseudo-trotskystes liés aux organisations internationales dont se réclament le PT et le PST algériens.

En Algérie, la menace de la prise du pouvoir par le FIS a introduit dans la société une profonde bipolarisation. D’un côté, dans la période précédant les élections, le FIS avait organisé à deux reprises de sinistres rassemblements de masse de plus de 100 000 personnes dans la capitale. D’un autre côté, aiguillonnés par la peur de la victoire du FIS, le 2 janvier, 300 000 personnes ont participé à une manifestation contre le FIS – peut-être la plus grande manifestation en Algérie depuis l’indépendance. Cette manifestation, avec comme mot d’ordre « Sauver la démocratie », était appelée par le FFS, parti d’opposition bourgeois essentiellement basé dans les régions berbérophones, qui a remporté 25 sièges dans les élections du 26 décembre. Elle était également soutenue par une large coalition de collaboration de classes, un front populaire, le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) réunissant la confédération syndicale UGTA, qui a été longtemps et reste encore partiellement caporalisée par le FLN, des associations patronales du secteur privé et du secteur public et le parti stalinien PAGS. Cette coalition avait rapidement été rejointe par des dizaines d’associations professionnelles (enseignants, médecins, ingénieurs, journalistes), des groupes de femmes et y compris des associations sportives. Tous voulaient « sauver la démocratie ». Comment ? En annulant les résultats des élections et en interdisant les partis intégristes – un appel à peine voilé à l’intervention directe de l’armée.

Ainsi donc, tous ceux dont l’horizon politique ne va pas au-delà d’un Etat démocratique-bourgeois hypothétique se réfugient dans la panique sous l’aile des assassins d’octobre 1988 ! Mais, l’« unité » qui, au nom du réformisme parlementaire, attache à leurs oppresseurs bourgeois en uniforme les femmes, la classe ouvrière, les minorités linguistiques ne repoussera pas la réaction islamiste. La seule voie, c’est de lutter résolument pour le pouvoir des travailleurs, notamment en formant des groupes de défense et des milices ouvrières pour mettre hors d’état de nuire les nervis intégristes et se protéger contre la répression de l’armée, en formant leurs propres organes de pouvoir des soviets -, et en mettant à l’ordre du jour la lutte pour un gouvernement ouvrier et paysan qui expropriera la bourgeoisie et annulera la dette impérialiste. Quand le prolétariat s’engagera résolument sous son propre drapeau dans la lutte pour le pouvoir, il sera en mesure d’arracher à l’influence du FIS, ou du moins de neutraliser, une partie des masses plébéiennes dont le désespoir est manipulé par ces démagogues. Mais pour cela, la classe ouvrière doit impérativement se libérer des perfides entraves de la collaboration de classes. Elle a besoin d’un état-major révolutionnaire intransigeant, un parti d’avant-garde léniniste-trotskyste. L’Algérie est une confirmation éclatante – en négatif – de la théorie et du programme de Trotsky de la révolution permanente, dont la révolution d’Octobre est l’exemple classique victorieux : dans les pays à développement bourgeois retardataire, et notamment dans les pays néo-coloniaux, seule la classe ouvrière, dirigée par un parti bolchévique, peut prendre la tête des opprimés (les paysans mais aussi, dans un pays comme l’Algérie, les femmes) et résoudre les tâches démocratiques et de libération nationale en renversant la bourgeoisie « nationale » qui ruine le pays, affame et réprime les masses pour le compte des vampires impérialistes – en instaurant la dictature du prolétariat. La révolution socialiste en Algérie tendra nécessairement devra s’étendre à toute l’Afrique du Nord. Pour des Etats-Unis socialistes du Maghreb ! Et son onde de choc se propagera jusque dans l’ancienne métropole coloniale, la France, où les travailleurs originaires d’Algérie et du Maghreb sont une composante clé de la classe ouvrière. En brisant les chaînes de l’oppression impérialiste, la révolution prolétarienne mondiale permettra de s’atteler à la solution des tâches du développement économique, social et culturel dans le cadre d’une planification économique internationale.

L’armée et les intégristes

La direction du FIS a testé sa puissance, en juin dernier, contre l’armée – et a perdu cette bataille. L’aggravation des conditions de vie du peuple avait amené le pays au bord de l’explosion, avec des grèves, au printemps dernier dans les secteurs industriels clés. L’appel du FIS à une grève générale illimitée a été ignoré par la classe ouvrière (à l’exception des employés municipaux des APC contrôlées par le FIS). Les dirigeants du FIS, Abassi Madani et Ali Benhadj ont été arrêtés (ils attendent toujours leur procès devant un tribunal militaire), en même temps que des milliers de leurs militants au cours de raids des forces armées autour des mosquées, des permanences et des appartements du FIS. Alors que l’écrasante majorité de la classe ouvrière a ignoré le FIS, la population des quartiers déshérités a élevé des barricades et résisté aux assauts de l’armée qui a amené ses chars et massacré des dizaines et des dizaines de gens.

Quelque six mois après, confrontés à la perspective d’une majorité FIS au parlement, les dirigeants du FLN ont commencé à négocier avec les intégristes les conditions d’une « cohabitation » dont une condition aurait été le limogeage des chefs de l’armée. Par ailleurs, l’agitation grandissante contre le FIS inquiétait les chefs militaires ; le Monde des 12-13 janvier signalait : « Des arrêts de travail sont prévus dans les prochains jours. Rassemblées à la Maison du peuple, plusieurs centaines de femmes ont exigé l’annulation des élections et ont lancé un appel à une grève nationale. » Au nom de la préservation de l’« unité nationale », le haut commandement militaire a décidé, devant le danger de « chaos », de prendre les devants. Chadli « démissionné » sans coup férir, le pouvoir est passé dans les mains d’un « Haut comité d’Etat ». Bricolé à la hâte, le HCE est composé d’un certain nombre de « personnalités » qui sont autant de parfaits inconnus pour l’immense majorité des Algériens, mais dont le seul mérite est de ne pas être couverts de la boue de la corruption. Le vrai pouvoir y est représenté par le général Khaled Nezzar, l’homme de l’armée, qui depuis juin dernier avait la responsabilité de l’administration de l’Etat de siège.

Tous les partis politiques bourgeois se sont retrouvés rejetés dans l’opposition, y compris le FLN qui n’a pas tardé à dénoncer le nouveau régime comme « anticonstitutionnel ». De leur côté, les dirigeants du FIS s’abstiennent, jusqu’à présent, d’appeler à des manifestations et ont adopté, arrestations en chaîne aidant, une attitude plus « conciliatrice ». La première déclaration de la direction du FIS après l’annulation des élections appelait le peuple algérien à « s’armer de vigilance et de prudence » (le Monde, 15 janvier). Quelques-uns ont interprété ce communiqué comme un appel à l’insurrection (par exemple l’Alger républicain du 14 janvier avait en manchette : « Le FIS veut mener le pays à la guerre civile. ») Mais la direction du FIS a annoncé qu’elle allait se tourner vers les tribunaux, pour évaluer « la constitutionnalité » du coup d’Etat militaire !

Constitué il y a à peine deux ans, sur la base d’une fusion d’un conglomérat de groupes réactionnaires intégristes, le FIS n’a pas pour le moment l’organisation et les cadres nécessaires pour prendre et garder le pouvoir. Au contraire de l’Iran, où le clergé chiite (fort de 180 000 membres) a fourni au régime de Khomeiny un appareil tout prêt, les islamistes algériens viennent de groupes universitaires disparates, de cercles centrés sur des mosquées jusqu’à ce que l’insurrection d’octobre 1988 leur permette de capter une base dans la jeunesse). Il est clair que, pour le moment du moins, les dirigeants du FIS hésitent à se lancer dans une confrontation directe avec l’armée, épreuve dont ils ne sont aucunement assurés de sortir vainqueurs.

Il est également clair qu’ils auront du mal (si tant est qu’ils en aient l’intention) à tenir longtemps en bride leurs troupes, et en particulier les éléments les plus « durs » qui sont impatients de se lancer dans une confrontation armée, notamment ceux qui se nomment eux-mêmes les « Afghanis » – les centaines de fanatiques réactionnaires qui se sont battus contre l’armée soviétique, les nationalistes modernisateurs et les femmes libérées de l’esclavage du voile en Afghanistan. Le 28 novembre, à la veille de la campagne électorale, un groupe d’Afghanis a ainsi perpétré une attaque contre un poste frontière algéro-tunisien à Guemmar, tuant et mutilant les corps de trois gendarmes. L’armée a riposté immédiatement, tuant une vingtaine d’intégristes et en arrêtant une centaine. Depuis le coup d’Etat militaire, il a été fait mention, de plusieurs « incidents » armés isolés. Si l’Armée rouge (retirée d’Afghanistan par le traître Gorbatchev) avait réglé leur compte aux mollahs, ces Afghanis ne seraient pas aujourd’hui en train de semer la terreur réactionnaire en Algérie !

La politique anti-femmes du FLN a pavé la voie au FIS

Le régime du FLN, totalement discrédité, a essayé d’éviter sa chute en se posant comme la dernière barrière susceptible de prévenir la victoire de la barbarie théocratique – avant de chercher un accord avec le FIS. Pourtant, dès le début de la lutte contre le colonialisme français, le FLN, au nom du nationalisme arabe, a glorifié les traditions islamiques. Durant la guerre d’indépendance, le FLN a cherché, y compris par la violence, à imposer les prohibitions coraniques contre l’alcool et à faire respecter les fêtes religieuses, tant par ses propres membres que par la population en général. En 1958, avec ce qu’on a appelé la « bataille des voiles », le port du haïk, ce symbole de l’exclusion des femmes, a été érigé en étendard du nationalisme contre l’influence occidentale. Un nombre non négligeable d’oulémas (théologiens musulmans) ont rejoint les rangs du FLN, et un certain nombre d’entre eux en deviendront des dirigeants.

Après la prise du pouvoir, le FLN avait déclaré l’islam religion d’Etat; un ministre des Affaires religieuses contrôle les mosquées, paie les salaires et forme les imams. Le « socialisme islamique » du FLN a été repris par les suivistes du genre de Bachir Hadj Ali, le dirigeant stalinien qui conseillait à ses partisans d’avoir « le Coran dans une main et Das Kapital dans l’autre » (voir James Piscatori, [ed.], Islam In The Political Process [1983]). Les décrets gouvernementaux ont interdit la vente d’alcool aux musulmans. Pendant le Ramadan, tous ceux qui ont l’« air arabe » et qui fréquentent les rares restaurants qui restent ouverts durant ce mois de jeûne courent le risque de se voir demander leur carte d’identité par un policier.

Sous le régime du FLN, la loi islamique a été dirigée avec force contre les femmes. Ces mesures discriminatoires et les pressions sociales font qu’il est rare que les femmes algériennes vivent à l’extérieur du confinement de l’esclavage domestique ou prennent un emploi hors du foyer. Ainsi, même si plus de 10 000 femmes ont participé à la lutte de guérilla (selon Djamila Amrane, les Femmes algériennes dans la guerre [1991]), aujourd’hui les femmes ne représentent que quelque 7 % de la population active. Jusqu’à ce que cette loi soit abolie à l’automne dernier, les femmes mariées n’avaient en pratique pas le droit de vote dans la mesure où leurs maris pouvaient et ils ne s’en privaient pas – voter « par procuration » à leur place. Le dernier Code de la famille, imposé en juin 1984, se base largement sur la charia et permet la polygamie imposée aux femmes, la répudiation, l’imposition de l’obéissance aux femmes mariées et la relégation des femmes au statut d’éternelles mineures, soumises à la tutelle des pères et des maris. Nous, trotskystes, exigeons l’abolition du Code de la famille, la séparation complète de la religion et de l’Etat ! Imams, flics, juges hors des chambres à coucher ! Non à l’obligation du voile !

Les islamistes ont pu recruter et mobiliser dans les mosquées et les universités souvent dans des confrontations physiques avec des militants de gauche ou leurs opposants berbérophones – en grande partie parce que le FLN a lancé des campagnes pour une plus grande conformité de la société avec les préceptes de l’Islam. Au début des années 1970, le FLN a lancé une campagne d’« arabisation » qui visait à imposer l’utilisation de l’arabe classique dans l’éducation et l’administration. Dirigée avant tout contre les berbérophones, la politique d’« arabisation » forcée ne peut que, en limitant l’enseignement du français, couper encore un peu plus la jeunesse algérienne de la culture internationale, et également des travailleurs algériens émigrés en France et de leurs enfants. De plus, dans la mesure où l’arabe classique est largement différent de l’arabe dialectal algérien, une bonne partie de la population ne comprend qu’avec difficultés, sinon pas du tout, les émissions gouvernementales en arabe et regarde surtout la télévision française. Egalité pour toutes les langues usitées en Algérie, y compris le français !

Pour mettre en application cette campagne du « tout arabe », le gouvernement a été obligé d’embaucher, entre autres, des enseignants du Moyen-Orient, dont un certain nombre font partie du mouvement réactionnaire des Frères musulmans. Les intégristes se sont alors emparés des plaintes des étudiants, désormais obligés d’apprendre en arabe, qui protestaient du peu de carrières qui leur étaient accessibles, dans un pays où le français est la langue de travail dans pratiquement toutes les administrations et dans les industries nationalisées. De même, dans les années 1970, le gouvernement proposa un Code de la famille, et les débats qui s’ensuivirent fournirent un tremplin aux groupes intégristes qui attaquèrent, souvent violemment, leurs opposants de gauche ou féministes. Dès le début des années 1980, des bandes intégristes attaquaient des femmes habillées à l’occidentale, saccageaient des magasins vendant de l’alcool et mettaient à sac les restaurants ouverts durant le mois de Ramadan. Le dirigeant du FIS Ali Benhadj déclarait : « Le lieu naturel de la femme est dans le foyer […]. Si nous sommes dans une société islamique véritable, la femme n’est pas destinée à travailler. Ainsi elle ne quitte pas son foyer, afin de se consacrer à la grandiose mission de l’éducation des hommes. La femme est une reproductrice d’hommes » (Horizons, 23 février 1989).

La percée des islamistes algériens, passant de cercles centrés autour des universités et des mosquées pour devenir une force organisée avec un commencement de base de masse, s’est faite autour des révoltes spontanées de la jeunesse algérienne en octobre 1988. Les groupes intégristes sont intervenus pour organiser plusieurs grandes manifestations de la jeunesse plébéienne qui tombait sous les balles de la police. Le président Chadli Bendjedid a demandé à plusieurs dirigeants intégristes, y compris au prédicateur démagogique Ali Benhadj, de lui présenter les doléances de la jeunesse insurgée. Cela a jeté la base pour la constitution du FIS et pour sa légalisation par le gouvernement. Après avoir semé le vent, par une répression féroce et en jouant démagogiquement la carte islamique, le FLN récolte maintenant la tempête de la fureur intégriste.

En Algérie, la question femmes est le front décisif où se jouera l’affrontement entre les forces de la réaction et la seule classe progressiste, le prolétariat mobilisé sous la direction d’un parti d’avant-garde. Pour la libération des femmes par la révolution socialiste !

Le FLN et l’armée au service des vampires du FMI

Sous le régime des nationalistes bourgeois du FLN, les expressions les plus horribles de l’arriération sociale ont coexisté et coexistent avec un puissant prolétariat concentré dans l’industrie, le pétrole, l’acier et autres industries modernes. En avril dernier, ces ouvriers ont démontré leur puissance sociale dans une grève générale de 48 heures, contre le brutal programme d’austérité du gouvernement, qui a paralysé le pays. Il est désespérément nécessaire de forger un parti trotskyste enraciné dans ce prolétariat combatif, pour mobiliser cette puissance dans la lutte pour la révolution ouvrière.

L’Algérie est prise dans l’étau de l’extorsion et de l’exploitation impérialistes qui saignent la population à blanc. La pression meurtrière du FMI ne peut que s’accentuer, les impérialistes qui ont détruit l’Irak et qui ont décrété, hâtivement, la « fin du communisme » à l’Est, se sentent libres d’exploiter sans entraves et de façon encore plus brutale les pays néo-coloniaux.

Près de 8 milliards de dollars – les deux tiers des revenus pétroliers qui représentent l’unique source de devises – sont versés annuellement dans les coffres des banques du capital international en remboursement du service de l’énorme dette extérieure qui approche les 25 milliards de dollars. Le tiers restant des revenus pétroliers couvre les achats de produits alimentaires dont la plus grande partie est importée. (La raison en est que le FLN a concentré l’investissement dans l’industrie nationalisée, le secteur agricole prometteur a été laissé à l’abandon.) Il en résulte qu’il ne reste plus assez de devises pour payer les techniciens de maintenance et les pièces détachées importées des métropoles impérialistes qui ont construit la plupart des usines « clés en main ». Avec la pénurie de matières premières et des chaînes de production en panne, les usines algériennes tournent à 60 % de leur capacité de production. Le résultat, c’est un taux de chômage de près de 23 % (selon les sources officielles elles-mêmes). Les réformes imposées par le FMI visant à « rationaliser » et à privatiser une partie du secteur public provoquent d’ores et déjà de nouveaux trains de licenciements qui ne pourront aller qu’en s’accroissant.

La Chambre de commerce d’Algérie évalue l’inflation à près de 43 %. Le salaire mensuel moyen est de 3 500 dinars alors qu’un kilo de poulet coûtait, au mois d’août dernier, 200 dinars. Les vampires du FMI ont récemment imposé l’arrêt des subventions aux produits alimentaires et une dévaluation de 400 % du cours officiel du dinar, ce qui se traduit par une hausse encore plus grande des prix des produits de première nécessité.

Avec le Traité d’Evian de 1962, le régime FLN issu de la guerre d’indépendance a tissé des liens néo-coloniaux avec l’ancienne métropole coloniale, la France. La production algérienne de pétrole et de gaz, particulièrement après l’« explosion des prix » des années 1970, a permis de financer un programme ambitieux d’industrialisation. Cependant, avec la chute des prix du pétrole dans les années 1980, le pillage impérialiste a jeté le pays dans une spirale économique descendante.

Avec l’un des taux de natalité les plus élevés au monde, 250 000 personnes arrivent chaque année sur le marché du travail avec peu de chances de trouver un emploi. Alors que les villes telles qu’Alger présentent le spectacle de toute une génération qui se consume à passer son temps adossée aux murs (les hitistes), ou en vendant des T-shirts sur les trottoirs. L’écrasante majorité de la population s’entasse dans des logements trop petits (la moyenne nationale : 8 personnes par pièce de 12 m2), alors que les profiteurs millionnaires du « socialisme » algérien circulent en Mercedes.

La bourgeoisie algérienne renie le droit à toute une couche sociale (des centaines de milliers de jeunes désespérés) de recevoir une instruction réelle (moins de 4 % de chaque génération va au-delà du baccalauréat). Cela fournit une audience toute prête au populisme démagogique du FIS – et à sa promesse de vengeance contre les mandarins corrompus du FLN.

La crise dans laquelle se débat l’économie algérienne puise sa source dans le pillage impérialiste implacable, et principalement de l’impérialisme français. Dans l’ancienne métropole coloniale, la victoire électorale du FIS a servi de prétexte pour alimenter la campagne raciste. La bourgeoisie impérialiste française et ses laquais sociaux-démocrates actuellement au gouvernement, qui ont les mains couvertes du sang des deux millions d’Algériens tombés pendant la guerre d’indépendance et des centaines de travailleurs algériens massacrés en plein Paris en octobre 1961, crient maintenant au danger contre la « démocratie » ! Alors que cette même bourgeoisie a aidé de toutes ses forces les réactionnaires-islamistes en Afghanistan, qu’elle soutient les pires nationalistes réactionnaires dans les pays de l’Est, elle voit dans tout travailleur « immigré » maghrébin un intégriste dangereux. Et les fascistes agitent l’épouvantail d’une nouvelle vague d’immigration, fuyant une Algérie islamiste, déferlant sur la France. Le torchon fasciste Minute sous le titre « Pas une voix ne doit manquer au FIS ! » vomit sa haine raciale : « Grâce au FIS, les Algériens vont ressembler à des Arabes et de moins en moins à des Français. Le fossé va donc s’élargir encore en France entre Français et ressortissants maghrébins », et plus loin « […] surtout pas un immigré algérien de plus ! » (le Monde, 11 janvier). Mobilisations ouvrières/« immigrées » pour écraser les fascistes ! Pleins droits. de citoyenneté pour les travailleurs « immigrés » et leur famille ! Les travailleurs « immigrés » occupent une place stratégique dans l’industrie française et constituent un véritable pont entre la classe ouvrière de ce pays et celles de l’autre rive de la Méditerranée. C’est pourquoi nous nous battons en France pour construire un parti ouvrier multiethnique d’avant -garde.

La clé est dans une direction révolutionnaire. Pour un parti trotskyste en Algérie !

Malgré l’échec de l’« industrie industrialisante », l’Algérie a créé un prolétariat industriel relativement nombreux. Ainsi, plus d’un Algérien salarié sur cinq travaille dans le secteur industriel ou assimilé, concentré à Arzew (port pétrolier et gazier près d’Oran), dans les centres industriels de Rouiba, Reghaïa et El Harrach (près d’Alger) et dans le pôle industriel autour d’Annaba, comprenant Skikda (pétrole et gaz) et El Hadjar (sidérurgie et cimenterie). Sans oublier les centres d’extraction de pétrole et de gaz naturel à Hassi Messaoud et Hassi R’Mel. Ces régions furent paralysées durant la « grève générale » contre le FMI en avril dernier et ont largement ignoré la « grève générale » appelée par le FIS. Lors des élections du 26 décembre dernier, et en l’absence des résultats complets par circonscription, ce que l’on peut constater c’est que ces centres industriels ont connu les taux d’abstention les plus élevés et c’est là où les candidats du FLN étaient arrivés en tête devant le FIS.

De façon générale, le prolétariat algérien a ignoré les sirènes de la démagogie réactionnaire des intégristes, dont le programme inclut la destruction des organisations de la classe ouvrière. Des travailleurs ont chassé de leurs usines les agitateurs du SIT (Syndicat islamique du travail). Il est nécessaire, pour des révolutionnaires, de combattre dans l’UGTA sa direction corrompue et sclérosée. La classe ouvrière algérienne doit construire des syndicats lutte de classe et forger dans la lutte sa confédération syndicale, qui soit indépendante de l’Etat et démocratique dans son fonctionnement – ce qui n’est possible que sous une direction révolutionnaire. Car toute lutte purement syndicale est vouée inéluctablement à l’échec. Au cours de sa lutte contre l’inflation et le chômage qui frappe particulièrement les femmes et les jeunes – et pour les échelles mobiles des salaires et des heures de travail -, contre la dictature militaire et contre les gangsters du FIS, le prolétariat devra aussi se doter d’organes de combat, tels que des piquets de grève, des groupes d’autodéfense, des comités de grève ou des comités d’usine : les embryons de ses soviets.

Pour briser l’étranglement infernal de l’exploitation impérialiste et mettre les forces productives algériennes au travail, pour écraser le danger intégriste et pour en finir avec la dictature militaire, une révolution prolétarienne est nécessaire. En ces heures cruciales, le prolétariat algérien manque désespérément d’une direction révolutionnaire.

Les misérables staliniens du PAGS, qui se sont historiquement maintenus à l’ombre du FLN et qui aujourd’hui sont plongés dans une crise profonde, sont en train de scissionner et tournent explicitement le dos au prolétariat et voient dans la « bourgeoisie moderniste » la seule alternative à la « bourgeoisie archaïque ». En attendant, ils applaudissent à la prise du pouvoir par l’armée qu’ils ont appelée de leurs vœux !

Les sociaux-démocrates du PT, qui se réclament frauduleusement du trotskysme, avaient déjà donné un soutien ignominieux à la « grève générale illimitée » du FIS en juin dernier. Ayant bien appris leurs leçons de leur maître à penser, Lambert, qui depuis Paris soutenait la prise du pouvoir de Khomeiny en Iran et appelait à l’extension de la « révolution islamique » aux républiques d’Asie centrale soviétique, ces bandits politiques appelaient au boycott des élections et les intégristes à prendre directement le pouvoir en coalition avec l’UGTA et le FFS ! Les militants sincères égarés dans cette organisation, qui n’hésite pas à faire des blocs avec les pires ennemis de tout ce qui peut ressembler au progrès humain, doivent quitter le PT, très vite et sans laisser d’adresse !

Il existe un deuxième groupe de quelque importance se réclamant, lui aussi frauduleusement, du trotskysme : le PST, section sympathisante de l’« internationale » de Mandel-Krivine. Une organisation marquée par le soutien politique que ses « ancêtres » politiques ont donné au régime nationaliste petit-bourgeois du FLN sous Ben Bella. Ce courant, connu sous le nom de pabliste (du nom de Michel Pablo qui en était un des dirigeants et qui ira jusqu’à devenir conseiller du gouvernement Ben Bella), avait déjà abandonné toute confiance dans les capacités révolutionnaires du prolétariat et abandonné la lutte pour construire le parti révolutionnaire sur le programme trotskyste de révolution socialiste. Surtout depuis sa légalisation (ce qui permettait à ces soi-disant « révolutionnaires » de recevoir des fonds de l’Etat bourgeois algérien), le PST s’est caractérisé par un opportunisme crasse. Léon Trotsky avait déjà remarqué que le crétinisme parlementaire est encore plus misérable et criminel dans les pays sans vrai parlement. Le PST en est l’illustration vivante, qui en l’espace de neuf mois a tenu rien moins qu’un congrès et une conférence nationale pour décider de son attitude dans des élections qui ont été annulées par deux fois !

Son programme peut se résumer en quelques mots : élections législatives à la proportionnelle intégrale, « seul moyen d’empêcher le FIS minoritaire de gagner [!!] » (El Khatwa n° 1, septembre 1990) ; le front ouvrier et populaire (FOP), un terme qui recouvre une volonté de constituer sur un programme réformiste des blocs avec des forces bourgeoises telles que le FFS. Le PST propose notamment dans le programme de ce FOP la « relance » de l’industrie et de l’agriculture, l’impôt sur les grosses fortunes, la défense du secteur d’Etat bourgeois. Comme tous les opportunistes, le PST invoque la nécessité de « défendre la démocratie » pour couvrir une politique d’alliances avec une aile soi-disant « progressiste » de la bourgeoisie. Le titre de sa déclaration du 16 juin 1990, à propos des municipales, condense tout son programme de collaboration de classes : « Après les élections, seule une vraie démocratie permet d’échapper au FLN et au FIS. »

Certes, le prolétariat algérien doit impérativement lutter jusqu’au bout et dans la plus totale indépendance – par ses propres méthodes de classe – pour les droits démocratiques concrets, mais il ne lutte aucunement pour instaurer un quelconque régime « démocratique » bourgeois, illusoire dans un pays capitaliste retardataire comme l’Algérie. Une telle « démocratie parlementaire » ne peut pas être autre chose qu’une brève transition entre deux régimes dictatoriaux un piège criminel qui détourne les exploités et opprimés de la seule voie pour résoudre, à l’époque impérialiste, les tâches démocratiques et réaliser la libération nationale et sociale : la lutte pour instaurer leur propre pouvoir de classe.

Toute la force du prolétariat réside exclusivement dans sa capacité à utiliser, y compris dans la lutte pour les droits démocratiques, les méthodes, les armes de la lutte de classe, ce qui suppose précisément qu’il conserve en toutes circonstances une indépendance de classe intransigeante. Le FOP s’est traduit dans la campagne électorale du PST comme suit : cette organisation a inclus dans ses listes à la dernière tentative électorale au moins une candidate « indépendante » (à coup sûr de la classe ouvrière !) à Sidi M’hamed, dans la Wilaya d’Alger, qui aurait frémi de colère à la simple accusation d’être une candidate « socialiste ». Une dirigeante bien connue du PST s’est même présentée aux élections de juin dernier sur une liste du parti bourgeois berbériste, le FFS. Les candidats du PST dans les régions berbérophones avaient comme revendication la « légalisation du tamazight » mais, misérable capitulation, cette revendication disparaissait dans les autres régions ! Ultime capitulation – et c’est un doux euphémisme – on peut trouver la signature du PST (et celle du PT d’ailleurs), à côté de celle des islamistes de Hamas, au bas d’un tract, daté du 7 août 1991 et sorti à l’occasion d’une « rencontre des partis », qui commence par la formule religieuse consacrée : « Au nom de dieu le clément et miséricordieux ». Il n’est pas nécessaire de commenter !

Il n’est aucunement surprenant que des groupes qui, comme le PST, soutiennent la contre-révolution « démocratique » derrière le pro-impérialiste Eltsine se retrouvent, en Algérie, derrière un programme de « démocratie » bourgeoise – un programme qui mène criminellement les masses exploitées et opprimées à la défaite. On ne peut pas en même temps soutenir Eltsine, l’agent du FMI à Moscou, et prétendre combattre le FMI et ses agents à Alger. A Moscou, seule la LCI, basant son programme sur les capacités révolutionnaires du prolétariat, lutte pour que les travailleurs se mobilisent pour la révolution politique ouvrière afin de renverser les Eltsine. En Algérie, un véritable parti trotskyste, aussi faible qu’il eut pu l’être au moment de 1’« ouverture » après les révoltes d’octobre 1988, aurait pu, pourvu qu’il ait été armé d’un programme et d’une volonté révolutionnaires, étendre son influence parmi les ouvriers et les femmes en Algérie. Un groupe de propagande, même travaillant dans la semi-clandestinité, qui aurait salué l’Armée rouge en Afghanistan, qui aurait, au moment où le traître Gorbatchev retirait les troupes soviétiques, appelé à des brigades internationales pour lutter contre la réaction islamiste en Afghanistan, ou qui aurait collecté de proche en proche des fonds pour les victimes civiles de Jalalabad, aurait été dans les deux dernières années à même de recruter des femmes, des cadres ouvriers susceptibles d’entraîner les masses travailleuses en lutte dans un combat pour la révolution prolétarienne.

La situation abominable qui est faite au prolétariat et à toutes les femmes d’Algérie est une condamnation sans appel des organisations ouvrières traîtres telles que le PAGS ou le PST (on ose à peine évoquer le PT), Beaucoup de temps a été perdu, beaucoup d’occasions gâchées, mais rien n’est définitivement joué. Armé d’un programme d’acier, un parti trotskyste pourra saisir les occasions qui s’ouvriront inévitablement dans la prochaine période. Un tel parti reste. à construire. En avant vers la section trotskyste algérienne de la Ligue communiste internationale (quatrième-internationaliste). En avant vers la renaissance de la Quatrième Internationale !

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