Mon dernier texte intitulé « L’acquisition de compétences militaires chez des indépendantistes algériens. Le cas des partisans de Messali Hadj » vient de paraître dans le livre dirigé par A. Allal, G. Dorronsoro et O. Grojean, Politiques de la violence. Organiser la lutte de la Colombie au Pakistan, Paris, Karthala, 2021, p. 47-69
En voici les premières lignes :
Que s’est-il passé de 1954 à 1962 en Algérie ? La caractérisation des « événements » par les chercheurs – on mettra ici de côté celle des autres commentateurs – ne fait pas consensus, loin de là. L’historienne Sylvie Thénault choisit par exemple de parler de « guerre d’indépendance » (Thénault, 2004). Cette expression coexiste avec l’appellation « guerre de libération » utilisée entre autres par l’historienne Danièle-Djamila Amrane-Minne (Amrane-Minne, 1996). Le sociologue Jeff Goodwin place, quant à lui, le cas algérien parmi les révolutions sociales majeures du XXe siècle (Goodwin, 2001). Le sociologue Jack A. Goldstone l’assimile, de son côté, aux « révolutions anticolonialistes de libération nationale » (Goldstone, 1989). On pourrait dès lors être tenté de réduire la différence dans la dénomination à la nationalité des auteurs ou à leur discipline, sauf que certains travaux anglophones de science politique classent le cas algérien dans les entrées « anticolonial wars » (Fairon & Laitin, 2005) ou « wars of independence » (Coskun, 2011). Au-delà de la nationalité ou de la discipline, c’est le champ d’étude qui apparaîtrait déterminant dans le classement. La plasticité du cas algérien – une révolution en situation coloniale faisant face à une guerre contre-insurrectionnelle – invite les spécialistes à manipuler cet objet à l’aune de leurs propres préoccupations, sans forcément en souligner la complexité ou la spécificité, en dehors de quelques exceptions notables (Schmid, 2009 : 42).
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