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Quelques vérités historiques sur la Révolution

Article paru dans La Voix du Peuple, février 1962, p. 4 et 3

Nous avons reçu un certain nombre de lettres de la part de nos lecteurs après la publication de notre dernier article « quelques vérités historiques sur le déclenchement de la Révolution Algérienne ». Les uns nous demandent des précisions sur certains faits, les autres voudraient que MESSALI HADJ, père du nationalisme algérien, écrive rapidement ses mémoires sur le mouvement révolutionnaire algérien jusqu’au déclenchement de la Révolution en Algérie. D’autres voudraient qu’on consacre chaque fois un feuilleton sur la crise de 1953 jusqu’au 1er novembre 1954.

Ces demandes proviennent de jeunes militants et de jeunes Algériens qui ne dépassent pas vingt-cinq ans. Nous sommes, déclarent-ils, des patriotes, nous aimons notre pays et nous vénérons tous ceux qui ont été les premiers artisans de l’émancipation de notre peuple. Ils précisent qu’ils repoussent toute polémique qui dégénère en parti-pris et masque la vérité historique du Mouvement National Algérien.

C’est pourquoi déclarent-t-ils, nous ne pouvons pas prendre pour de l’argent comptant tous les dénigrements que certains déversent à jets continus contre le M.N.A. et MESSALI HADJ que nous considérons comme le père du nationalisme algérien. Pour nous, déclarent-ils enfin, il y a deux choses : la critique saine qui a pour but de clarifier les étapes du Mouvement National Algérien afin d’en instruire notre jeunesse et notre peuple, et le dénigrement systématique et partisan, contre tel ou tel leader, que nous rejetons avec mépris.

Voilà à peu près le contenu général de ces lettres qui nous parviennent de plusieurs régions du territoire national.

Dans l’état actuel des choses, il ne nous est pas possible de donner suite à toutes ces demandes et cela pour plusieurs raisons.

1°) D’abord, nous sommes en pleine révolution et nous croyons que l’événement attendu avec tant de désir et d’impatience, à savoir l’ouverture des négociations sans préalable ni exclusive et l’indépendance de l’Algérie, n’est pas propice à l’étalage de ce différend. 2°) Le Chef National MESSALI HADJ ne peut, pour le moment, publier ses mémoires qui d’ailleurs ne sont pas terminées.

Il y a à la base de cette attitude le souci permanent de ne gêner en rien les futures négociations et la mise sur pied d’un véritable Etat algérien sur des bases démocratiques et sociales.

Aussi, nous ne voulons en rien que la publication des mémoires du père du nationalisme algérien vienne servir de polémique en un moment où le peuple algérien a plus que jamais besoin de se consacrer entièrement à la construction de la Nation Algérienne.

Nous considérons, nous M.N.A., que l’intérêt supérieur de l’Algérie est au-dessus des querelles partisanes et des dénigrements. Mais en attendant que le Président du M.N.A. publie ses mémoires, le Parti se fera un devoir de publier dans chaque numéro quelque chose sur l’histoire du Mouvement National Algérien avec objectivité et dans le respect de chacun.

A propos de la crise du Parti qui est allée jusqu’au 1er novembre 1954, date à laquelle la Révolution Algérienne a été déclenchée, nous avons déjà plusieurs fois abordé de problème bien que ce fût écrit sommairement. Il est évident que cette partie historique du Mouvement National Algérien qui se localise pour l’opinion de 1950 à 1954 a des origines plus lointaines. Une crise de cette envergure n’est pas quelque chose qui éclate spontanément. Le souci du M.T.L.D. et de MESSALI HADJ lui-même a été à l’époque de chercher, par tous les moyens, d’en parler le moins possible dans un but de protéger l’homogénéité du Mouvement National Algérien en faisant appel aux deux parties mises en cause.

Dans le prochain numéro, nous essayerons, dans la mesure de nos possibilités, et en tenant compte des développements du problème algérien, de donner suite à la demande qui nous a été faite.

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