Catégories
presse

Le conflit algérien gagne nos colonnes

Article signé M.C. paru dans Rouge & Vert. Le Journal des Alternatifs, n° 119, 13 avril 2001

ALGERIA – OCTOBER 01: Algiers Illustration On January 10Th, 2001 In Algiers, Algeria. The Kasbah (Photo by Frederic REGLAIN/Gamma-Rapho via Getty Images)

Tous les articles, courriers ou tribunes, concernant l’Algérie, publiés dans Rouge & Vert ont amené des courriers virulents, nous accusant, suivant l’auteur, d’être les porte-flingues des « éradicateurs » ou de distiller les « contre-informations » des partisans des accords de Rome. L’article paru dans les numéros 117 et 118 de Rouge & Vert (« Quand est-ce que l’armée retournera dans les casernes ? ») n’a pas fait exception.

Marie-France DURAND nous a adressé un courrier où elle juge pour le moins sévèrement l’article de J.F Le Dizés.

Nous ne reprendrons pas l’intégralité de ce courrier pour deux raisons :

– Il reprend en grande partie des argumentaires déjà publiés dans Rouge & Vert, et en particulier les propos de Jean-Paul DAMAGGIO (Rouge et Vert n° 110) et de Jacques FONTAINE (n° 108). Il ne paraissait pas nécessaire de faire ces redites.

– La gravité des événements algériens est telle qu’ils suscitent, dans le ton, une certaine violence compréhensible. Cependant, cela ne saurait tout justifier. Nous aurons la faiblesse de penser que les personnes contribuant à Rouge & Vert ne sont ni des « Éradicateurs » ni des « amis des égorgeurs ». Dans un débat qui divise une partie de notre mouvance, et, plus largement, les gens suivant à gauche le drame algérien, il semble aujourd’hui impossible de trancher avec certitude entre les différentes approches. Il semble tout aussi impossible de faire le silence sur ces événements. On peut cependant espérer voir émerger un débat argumenté et libéré des invectives.

Dans sa lettre, Marie-France Durand s’insurge contre une histoire de l’Algérie commençant à son indépendance.

Elle réfute aussi les généralités sur l’ensemble des Algériens basées sur les seules rencontres de l’auteur ; « il est absurde donc de généraliser. Quelle « nette maturation des esprits dans le sens de la rationalité, et ce, au détriment du dogmatisme coranique », [aurait-il trouvé] dans les maquis des égorgeurs islamistes » ?

Elle doute aussi des « bienfaits de « la prolifération des antennes paraboliques » dont votre correspondant juge qu’elle « a contribué à cette formation à la rationalité »».

manifestation parisienne de soutien aux démocrates algériens (03/12/94)

Marie-France DURAND récuse aussi l’usage dans le texte de J.L. Le Dizés des termes « guérilleros » et « militants », aux connotations positives, pour parler de « ces égorgeurs et violeurs sanguinaires ». Elle rappelle au passage que le directeur des Editions La Découverte « va jusqu’à les appeler des « résistants » ».

Dans son courrier, Marie-France DURAND s’interroge sur la viabilité d’une des sources de J.F. Le Dizès, LADDH. Elle rappelle que son président est aussi l’avocat du FIS.

Toujours concernant la question des sources, elle regrette que l’auteur n’ait puisé que dans des publications qu’elle considère partisanes, et cite d’autres sources possibles « « Liberté », pour les superbes chroniques au vitriol de Hakim Laalâm (qui, à elles seules, sont une réponse à ceux qui osent dire que la presse n’est pas libre en Algérie) et les dessins de Dilem, « Le Matin « pour ses formidables reportages », « Le Quotidien d’Oran pour ses analyses ». Mais aussi, en France « Pour ! Solidarité Algérie » qui publie aussi sur le Net une revue de presse (presque) quotidienne indispensable qui veut s’informer sérieusement sur le sujet Salimapour@aol.com. Pour les quotidiens, seuls L’Humanité et parfois « Le Figaro » donnent des informations correctes et pour les hebdomadaires : Marianne ».

Elle modère l’analyse de la presse algérienne, considérant qu’elle tente courageusement d’informer, malgré les pressions conjuguées du pouvoir et des islamistes : « Permettez-moi, après Jean-Paul Damaggio, de rappeler […] que la presse algérienne a courageusement rempli son rôle, malgré les tracasseries du pouvoir (je pense à cette rotative achetée par les journaux El Watan et El Khabar qui se trouve coincée depuis plus d’un an sur le port par la mauvaise volonté politique) malgré, surtout, les menaces continuelles et les tueries sans nom dont ont été victimes de nombreux journalistes de la part des islamistes ».

Elle conclut qu’ « Il est plus qu’urgent de soutenir le combat de nos amis démocrates algériens et leur presse courageuse contre l’obscurantisme sanglant de l’islamisme ».

M.C.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *