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Pour la fin du Ramadan : Une cinquantaine de Nord-Africains sont venus saluer Messali Hadj

Article paru dans La Nouvelle République, 3 juin 1954, suivi d’un autre publié le même jour dans Le Courrier de l’Ouest


Hier, Niort a reçu la visite d’un certain nombre de Nord-Africains, dont une cinquantaine venus de la région parisienne en autobus pour saluer Messali Hadj à l’occasion de la fin de la période religieuse du Ramadan.

Le leader les a reçus au bar de l’Hôtel Terminus et leur a adressé la parole dans leur langue. Messali Hadj était accompagné de sa fille, âgée de 15 ans environ, et qui est devenue l’une des élèves du lycée de jeunes filles de Niort.

Les « pèlerins » ont passé la journée en se promenant tranquillement dans Niort et ont repris hier soir leur autobus pour Paris.

UNE PROTESTATION

Hier soir, des délégués des Nord-Africains réunis à Niort nous ont remis une protestation contre le fait que leur identité a été contrôlée par la police, qui a demandé leurs papiers. On semble considérer cela comme une mesure … raciste. Et les signataires déclarent avoir été chassés de leur pays, ce qui apparait pour le moins curieux, car la plupart sont venus en France non comme Messali Hadj mais sur leur demande pour tenter d’y trouver une vie meilleure, ce qu’ils n’ont pas toujours réussi, nous sommes d’accord.

Ils terminent leur communication en demandant le retour de Messali en Algérie.


Une cinquantaine d’Algériens sont venus fêter le Ramadan en compagnie de Messali Hadj

Messali Hadj, toujours à Niort, a fêté, hier en notre ville, son troisième Ramadan. A cette occasion, une cinquantaine d’Algériens sont venus en car, de Paris, célébrer cette grande fête islamique, en compagnie de leur chef, toujours en résidence dans notre ville.

Messali a reçu ses amis et coreligionnaires dans la salle du restaurant de l’Hôtel Terminus.

L’après-midi, une réunion s’est tenue au premier étage du Café du Commerce.

Les visiteurs algériens d’hier se sont émus, une fois de plus – et ils nous l’ont fait savoir – du fait que la police leur ait demandé leurs papiers ..

Il ne saurait s’agir de « mesures arbitraires » en la circonstance, et pas davantage de « mesures d’injustice ». La police fait ce qu’elle doit faire vis-à-vis de tous ceux qui approchent Messali Hadj.

Cette mesure d’ailleurs ne saurait s’appliquer aux seuls Nord-Africains, puisqu’il est des Français de la métropole qui se voient contraints eux aussi de satisfaire aux exigences bien légères des gardes du corps de Messali. Que les 50 Algériens d’hier s’élèvent contre ce régime, qu’ils qualifient « d’injustice » et de « racisme », c’est leur droit.

Encore que la police niortaise n’ait rien à y voir. Qu’ils demandent ensuite que leur chef Messali Hadj et eux puissent retourner dans leur pays et vivre en paix au milieu des leurs, c’est certainement le vœu le plus cher de tous les Niortais et tout particulièrement des policiers.

Quoi qu’il en soit, cette fête du Ramadan en notre ville, s’est déroulée sans incident.

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