Tract du Mouvement National Algérien diffusé en mai 1956
MOUVEMENT NATIONAL ALGERIEN
M.N.A.
8 Mai 1945 – 8 Mai 1956
PEUPLE ALGERIEN,
Le 8 mai 1945, l’ALGERIE connut la plus effroyable tragédie de son histoire depuis les enfumades de 1830.
Au moment où les peuples démocratiques saluaient la défaite du fascisme, les populations algériennes du Constantinois subissaient une répression atroce.
Hurlant au Génocide, les colonialistes massacrèrent plus de 45.000 Algériennes et Algériens.
Rien ne leur fut épargné, des Douars entiers ont été bombardés par l’aviation et la marine impérialistes, des femmes violées, des enfants assassinés. Dans les villes, les miliciens d’Achiary brûlèrent vifs de jeunes Algériens après les avoir odieusement torturés. Des dizaines de milliers d’Algériens peuplaient les prisons et les camps.
Le colonialisme Français avait imposé ce nouvel holocauste au peuple Algérien parce que celui-ci s’était uni pour faire valoir son droit à disposer de son propre destin conformément à la Charte de l’Atlantique.
C’était aussi au moment où il apposait la signature de la France au bas de la Charte de l’O.N.U., que le gouvernement français, violant délibérément celle-ci, s’illustra d’un si monstrueux crime contre le peuple Algérien et l’humanité.
11 années se sont écoulées au cours desquelles avec énergie et une Volonté indomptable le peuple Algérien sous l’impulsion de son Mouvement National, s’est relevé de ses ruines et de nouveau il reprit le combat pour le triomphe de ses droits à la vie et à la liberté.
Mais les gouvernants colonialistes Français refusèrent obstinément de prendre en considération ses droits. Ils répondirent, comme toujours, à ses revendications Nationales par une répression aveugle par des tortures inhumaines, des emprisonnements, le truquage électoral, violation des droits de l’homme, de liberté de presse, etc …
Les impérialistes français croyaient qu’il leur suffisait de reprendre sans cesse le mythe de « l’ALGERIE FRANCAISE » ou « l’Algérie province Française » pour faire disparaître la patrie Algérienne pour laquelle des centaines de milliers d’Algériens sont morts en héros.
11 années se sont écoulées après une guerre que les peuples ont menée pour le triomphe de la liberté et de la démocratie ; ce vent de liberté a balayé à travers le monde plusieurs vestiges du colonialisme et de nombreux peuples ont vu leurs pays accéder à l’indépendance.
Le peuple Algérien dut prendre les armes le premier Novembre 1954 pour arracher son indépendance.
C’était le commencement d’une insurrection nationale, d’une grande révolution des temps modernes, marquant un tournant décisif dans les destinées de l’Algérie.
18 mois sont passés au cours desquels rien n’a été négligé par les gouvernants Français pour essayer d’étouffer l’insurrection Algérienne.
Près de 400.000 hommes de troupe, aidés des forces policières, des supplétifs, des miliciens, sont engagés dans le combat non seulement contre les combattants de notre glorieuse Armée de Libération Nationale mais aussi contre l’ensemble des populations Algériennes désarmées.
Les ratissages, les opérations de contrôle, au cours desquels les Douars et les Mechtas sont dévastés, incendiés, dilapidés, des femmes sont violées, des enfants écrasés, les vieillards humiliés ; les exécutions d’otages, les représailles collectives sont des faits quotidiens.
Les personnes arrêtées subissent dans les locaux de la police d’ignobles
tortures dignes de la Gestapo. Certains patriotes Algériens sont morts à la suite de ces sévices.
Les prisons et la camps de concentration regorgent de patriotes.
Le chef national MESSALI HADJ vient de voir sa situation aggravée par l’exil à BELLE-ISLE.
C’est une véritable guerre que mène le Gouvernement Français en ALGERIE.
Il s’agit pour lui d’assurer la permanence des privilèges d’une poignée de colonialistes racistes au détriment de tout un peuple qui aspire à la liberté et au bonheur.
Mais le peuple Algérien est loin de se laisser impressionner par le déploiement des forces militaires et répressives du colonialisme.
Avec foi et courage, il affrontera tous les assauts impérialistes.
Sa détermination de combattre, jusqu’au dernier homme s’il le faut, est ferme et inébranlable.
Ses fils qui, dans les rangs de son Armée de Libération Nationale et dans les autres secteurs de combat, démontrent au monde entier que le FAIT NATIONAL ALGERIEN n’est pas un vain mot et qu’il s’inscrit en lettre de sang de tous les martyrs tombés au champ d’honneur.
Le peuple algérien n’aura de cesse que lorsque l’ALGERIE aura recouvert son indépendance.
Il n’est dans ses intentions d’opprimer personne mais il n’a jamais accepté et n’acceptera jamais l’oppression.
Croire encore, à l’époque que nous vivons, que l’on peut maintenir par la force et la terreur tout un peuple au mépris des Droits de l’homme et du Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, serait un véritable défi à la démocratie.
Le peuple Algérien vaincra parce qu’il a le droit avec lui.
Plus que jamais il renforcera son UNION dans le combat. Son principal ennemi demeure le colonialisme. Il saura déjouer les intrigues et les manœuvres de division de l’ennemi.
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VIVE L’ARMEE DE LIBERATION NATIONALE
VIVE L’ALGERIE LIBRE ET INDEPENDANTE
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