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Messali Hadj nous déclare : « Si nous sommes de bons patriotes nous devons vouloir pour nos voisins la même chose que pour nous. »

Interview de Messali Hadj réalisée par M’hamed Ferid Ghazi et Georges-Albert Astre parue dans Action, 8e année, n° 376, semaine du 13 au 19 décembre 1951

La personnalité de Messali Hadj est assurément l’une des plus marquantes de l’Islam moderne. Président du Parti du Peuple Algérien et président d’honneur du M.T.L.D. (Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques), qui groupent aujourd’hui une grande partie des forces vives du peuple algérien, cet homme de cinquante-trois ans est resté profondément fidèle à ses origines prolétariennes ; il est un ardent défenseur de la communauté musulmane et fut élu vice-président du Congrès Islamique de Karachi, en février dernier.

Il a bien voulu nous accorder un large entretien, dans sa résidence de Chantilly (le « gouvernement » de Vichy l’ayant interdit de séjour en Seine et Seine-et-Oise, cette interdiction a été maintenue). Ses déclarations revêtent une importance toute particulière au moment où les pays arabo-musulmans prennent si fortement position pour une politique d’indépendance et de dignité, à l’heure où le Maghreb se sent étroitement solidaire des peuples en lutte dans tout le Moyen-Orient. Lui-même vient de rentrer d’un long voyage, qui l’a conduit au pèlerinage de la Mecque et en divers pays d’Orient.

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Georges-Albert Astre : Langston Hughes, porte-parole et poète de la « révolution noire » aux Etats-Unis

Article de Georges-Albert Astre paru dans Droit et Liberté, n° 239, 15 janvier – 15 février 1965, p. 12 et 11

A New York, en juillet dernier, il n’y avait vraiment qu’un problème, pour l’homme de la rue comme pour le businessman, pour le reporter comme pour le policier qui paradait près de Time Square sur son cheval bien lustré, et c’était, justement, cette Révolution Noire, dont on admettait depuis trois ans l’existence et qui, soudain, dominait par ses clameurs toutes les autres voix, faisait passer au second plan jusqu’aux préoccupations électorales … Au-delà de la 110e rue, vers Harlem, et aussi vers Brooklyn, des centaines de milliers de « nègres » s’insurgeaient contre leur condition, contre le chômage où ils étaient réduits contre toutes les formes plus ou moins hypocrites de discrimination que le « Nord » avait imaginées.