Article paru dans La Daille, n° 4, octobre 1967, p. 7-9
Avec les émeutes de 1965 à Watts et celles, toutes récentes, de cet été, il apparaît clairement qu’une période de luttes vient de mourir et qu’une autre, offensive commence. On dira : « c’était avant Watts ». Avec les trois jours de guerre civile de Détroit, c’est une mutation violente qui vient de s’opérer.
Article paru dans Pouvoir ouvrier,n° 86, septembre-octobre 1967, p. 17-21
« Est-ce que nous faisons aussi bien qu’à Watts ? » demandaient les émeutiers de Newark et de Détroit. Pour beaucoup de noirs l’émeute de Watts, en 1965, marque le début de leur émancipation et depuis, d’été en été, le nombre et l’intensité des affrontements ne cesse de croître. L’an passé Chicago, Cicéro et Harlem furent touchés. Cet été vit s’embraser au moins une douzaine des plus grandes villes américaines : Newark, Détroit, Minneapolis, Plainfield (New Jersey), Hartford (Conn.), Kansas City (Mo.), Waterloo (Iowa), Cambridge (Maryland)… Rien qu’à Détroit le bilan déjà formidable de Watts fut largement dépassé puisqu’il y eut au moins 41 morts et pour plus de 250 millions de dollars de dégâts alors que le faubourg de Los Angeles n’avait subi que pour 40 millions de pertes et enregistré officiellement 34 morts. Mais la différence ne fut pas seulement quantitative car l’on vit apparaître des phénomènes nouveaux dans la structure et le développement même de l’émeute.
Article paru dans Le Prolétaire, n° 46, septembre 1967, p. 1-4
Où est le véritable problème ?
Si même sur le moment la violence des émeutes noires effraie « le petit blanc » américain et pose quelques problèmes aux sociologues et aux politiciens qui s’interrogent sur ses causes, elle est considérés en fin de compte par l’opinion publique comme un cataclysme d’ordre naturel, qu’on taxe de racial : elle n’ébranle pas plus la société qu’un tremblement de terre et les forces de l’ordre sont suffisamment puissantes pour garantir la sécurité des citoyens bien pensants contre les éléments sporadiquement déchaînés.
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