Article paru dans La Voix du peuple, mai 1962, p. 3
Dès le cessez-le-feu, le F.L.N. s’est livré à une série de provocations de violences et de crimes contre les militants du M.N.A. pour les obliger à rejoindre ses rangs. Attaques en série, expéditions, enlèvements, vols, destructions de cartes d’identité, de papiers de famille et étranglements, tels sont les moyens employés par le F.L.N. pour enrôler de force les Algériens dans ses rangs.
Cela se fait en France au vu et au su de la police.
De tels agissements avaient momentanément cessé devant la volonté des militants du M.N.A. et la réprobation de l’opinion publique pendant quelques jours.
Mais voici que les mêmes horreurs reprennent toujours par les mêmes auteurs, qui ne craignent ni la honte, ni le ridicule, ni le crime en déclarant qu’ils ne FONT QU’APPLIQUER LES ACCORDS D’EVIAN. Depuis le 1er mai les travailleurs Algériens M.N.A. sont l’objet de tels sévices sans que la police n’intervienne pour faire respecter l’ordre et protéger la vie, comme cela est prévu aussi dans les accords d’Evian.
Le M.N.A. a déjà dénoncé et condamné ces abus, ces meurtres avec la plus grande énergie. De plus, il fait appel aux responsables F.L.N. pour mettre fin à ces luttes fratricides, qui ne peuvent que nuire aux Algériens et faire le jeu des adversaires de l’indépendance de l’Algérie.
Bien que plein de bonnes intentions pacifiques, et conscient des intérêts supérieurs de l’avenir algérien, le M.N.A. n’entend nullement se laisser exterminer. Se trouvant ainsi en état de légitime défense, il se défendra par tous les moyens. Tout en se défendant, le M.N.A. en appelle à tous les Algériens et à l’opinion en France et en Algérie pour condamner l’emploi de l’assassinat comme moyen de règlement politique.