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A Roubaix, notre camarade Morain tombe sous le coup de la répression

Article paru dans Le Libertaire, n° 437, 30 juin 1955, p. 1

Alors que notre camarade Pierre Morain, militant communiste libertaire, de Roubaix, distribuait des tracts du Mouvement de Lutte Anti-colonialiste à Wattrelos, mercredi soir 22 juin, il a été interpellé par la douane (!). Les douaniers, bien que ce ne soit nullement leur travail et bien que n’en ayant nullement le droit, s’empressèrent de faire un rapport à la police !

Jeudi matin, à 9 heures, les flics en civil de la brigade nord-africaine (D.S.T.) allèrent chercher P. Morain à son travail. De là ils le conduisirent à son hôtel, puis au commissariat central, de nouveau à l’hôtel, mais cette fois avec perquisition (les flicards ont emporté absolument tous les papiers, livres, etc.) puis le ramenèrent au commissariat. Ce fut alors une suite d’interrogatoires entrecoupés de cellule, ceci jusqu’à 18 h. 45 du soir.

Les flics, en le relâchant, lui ont annoncé qu’il allait être convoqué à nouveau prochainement à la brigade territoriale à LILLE pour ATTEINTE A LA SURETE INTERIEURE DE L’ETAT.

Mais la comédie a suffisamment duré. Nous savons fort bien que les flics se croient déjà dans leur régime, c’est-à-dire le fascisme. Ceci n’empêche nullement que les convocations émanant de la police sont encore ILLEGALES, et que notre camarade n’y répondra plus, de même qu’il refusera de répondre à tout interrogatoire autre que celui d’un Juge d’instruction en présence d’un avocat.

L’état d’urgence commence à être appliqué en France : on arrête, on perquisitionne, inculpe arbitrairement. Il est grand temps de préparer la riposte qui barrera la route au fascisme montant.

Travailleurs ! tous solidaires des 7 militants communistes libertaires poursuivis pour leur lutte anticolonialiste ! Exigez des dirigeants des organisations ouvrières de masse qu’ils protestent, organisent la solidarité et mettent fin à un sectarisme borné qui est le meilleur auxiliaire de la réaction. Les communistes libertaires, pour leur part, lutteront jusqu’au bout, sans faillir, jusqu’à la victoire révolutionnaire !

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