Textes parus dans Le Libertaire, n° 440, 21 juillet 1955, p. 1
LA demande de mise en liberté provisoire déposée par les avocats de Pierre Morain ne permet aucun espoir, car elle sera presque certainement refusée.
Cependant, les avocats ont pu obtenir que le jugement ait lieu rapidement, certainement fin juillet, avant les vacances des tribunaux. De cette façon, au cas où notre camarade serait acquitté, le temps de détention préventive sera limité au maximum.
La campagne de protestation se développe, s’amplifie chaque jour. Chaque jour de nouveaux travailleurs se joignent à la lutte.
Tous !
· Solidarité pécuniaire pour une grande campagne de protestation (C.C.P. R. Joulin 5561-76 Paris). André Marty s’est inscrit en tête AVEC 5.000 FRANCS.
· Solidarité active par les inscriptions, les collages d’affiches, les distributions de tracts, les organisations de meetings.
· Solidarité en ADHERANT à la F. C. L., le Parti révolutionnaire.
LIBÉREZ PIERRE MORAIN
BIENTOT cette phrase fleurira sur tous nos murs ! ».
C’est ainsi que s’exprime un militant de l’Est qui nous écrit. Déjà, sur les murs de Paris et de nombreuses villes de France, éclosent par centaines les affiches d’alarme et d’action : « Pierre Morain est en prison pour sa lutte anticolonialiste : Tous à l’œuvre pour l’arracher des griffes de l’impérialisme ! »
Camarade Morain, sois tranquille. Nous sommes tous solidaires, tous les travailleurs sont solidaires. Bien sûr, le sectarisme partisan n’est pas encore vaincu définitivement, bien sûr certains militants ouvriers préfèrent encore faire passer leurs petits intérêts sordides avant la grande cause, celle de la solidarité prolétarienne, nécessaire, indispensable pour briser les tentatives et les mesures fascistes.
Mais, partout où les affiches de la Fédération sont habituellement lacérées, les affiches de la protestation restent, intactes … à moins qu’une meute de flics vienne les arracher !
Camarade Morain, ton emprisonnement n’aura pas été inutile. Il est la marque du début d’un renouveau de l’action de classe. Il montre que tous les travailleurs doivent lutter, UNIS, contre la bourgeoisie. Il montre qu’il n’y a pas de bons patrons ni d’alliance de tous les bons Français : il y a seulement des exploiteurs et des exploités. Les exploiteurs sont unis, eux, pour vaincre. Les travailleurs doivent être aussi unis. Sinon, demain, la réaction triomphera, le mouvement ouvrier sera démantelé.
Tous unis pour faire libérer Pierre Morain, c’est être tous unis contre la bourgeoisie, le colonialisme, la guerre !
M. MOREAU.
