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André Wurmser : Le pain et les paillettes

Article d’André Wurmser paru dans Les Lettres françaises, n° 455, du 5 au 12 mars 1953, p. 3

Mohammed DIB : La grande maison (Ed. du Seuil). – Mouloud MAMMERI : La colline oubliée (Plon)


JE ne puis parler du prix Veillon : le livre de Marie Mauron – la gaie, l’hospitalière, la charmante Marie Mauron – a été couronné avant que l’éditeur ne le publie. Mais le prix Fénéon s’oppose, une fois de plus, aux prix « classiques » comme la vie s’oppose à la poussière. Qu’il me soit permis de répéter ici deux citations. Mme Beck, prix Goncourt pour un livre que Léon Bloy aurait pu écrire, rapporte le dialogue d’un prêtre et d’une âme qu’il va pécher :

« Il vous manque un mari. – Tant pis, je me fais l’amour avec un bout de bois. »

M. Perry, prix Renaudot, explique la brutalité avec laquelle fait l’amour un personnage en tout autre point fort insipide :

« Ma violence m’est apparue si nécessaire que je ne songeais pas à la regretter. Pour la première fois, j’avais vraiment possédé une femme. »

Mais en voilà assez avec ces tristes choses, avec ces choses mortes.

Mohammed Dib a reçu le prix Fénéon et il faut en féliciter le jury et le lauréat.

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Geneviève Bonnefoi : Romanciers nord-africains

Article de Geneviève Bonnefoi paru dans L’Observateur, 4e année, n° 141, 22 janvier 1953, p. 17-18

UN des phénomènes curieux de cette saison littéraire est l’apparition de plusieurs jeunes écrivains d’Afrique qui ont publié presque simultanément leur premier roman : Jean Pélégri, avec L’embarquement du lundi (1), Mohammed Dib avec La Grande Maison (2), G .- M. Dabat avec Le dimanche musulman (3), Mouloud Mammeri avec La Colline oubliée (4), Marcel Moussy avec Le sang chaud (5). Et ce n’est pas fini : les Editions du Seuil ont créé une collection « Méditerranée », que dirige Emmanuel Roblès, Les Temps Modernes publient actuellement des extraits de La statue de sel, d’un jeune Tunisien : Albert Memmi.

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Algérie : les langues se délient

Dossier paru dans Sans Frontière, n° 12, 22 avril 1980, p. 10-11


La culture en question

Dans un Maghreb en ébullition, l’Algérie manifeste une revendication qui, pour être relativement localisée, n’en est pas moins universelle par ses motivations et capitale par son intérêt : l’identité culturelle d’un peuple.

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Algérie : grèves de masse contre le pouvoir

Dossier paru dans Tribune algérienne, n° 24, mai 1980

« Le président Chadli à la clôture du séminaire régional sur la planification : Nous combattrons toute atteinte à l’unité nationale » (photo publiée dans El Djeich, n° 204, mai 1980, p. 4)

Le 10 Mars, les étudiants de l’université de Tizi-Ouzou invitent l’universitaire et romancier Mouloud Mammeri à tenir une conférence sur la poésie kabyle ancienne. La conférence est interdite par le wali de Kabylie sans que les motifs soient formulés, de la manière sournoise et hypocrite qui est la marque même de ce régime d’oppression, né du putsch du 19 Juin 1965 et qui se réclame du socialisme, des libertés, de la démocratie, du droit des peuples à l’autodétermination : coup de téléphone anonyme dans la nuit pour signifier à M. Mammeri d’annuler sa conférence, barrages de police à Drâa Ben Khedda puis refoulement sur Alger de l’écrivain qui avait persisté dans son entreprise.

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Spécial Algérie : Exigeons la libération de nos camarades emprisonnés !

Dossier paru dans Travailleurs immigrés en lutte, supplément au n° 41, mai 1980, p. 1-11


Les événements au jour le jour

FIN [FEVRIER] :

Les étudiants du comité de la cité de l’université de Tizi-Ouzou projettent d’inviter l’écrivain Mouloud Mammeri à faire une conférence concernant son ouvrage « Poèmes kabyles anciens ». Les autorités universitaires ne se sont pas prononcées contre le principe d’une conférence, mais elles étaient pour son report.

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A bas toute oppression culturelle en Algérie !

Articles parus dans Travailleurs immigrés en lutte, n° 41, 1er mai – 1er juin 1980, p. 10-14


A près de trois mois d’agitation des étudiants « arabisants », qui revendiquent l’utilisation systématique de l’arabe comme langue officielle, a succédé en Kabylie un mouvement populaire pour la reconnaissance de la langue berbère. C’est à la suite de l’interdiction d’une conférence de Mouloud Mammeri sur la poésie kabyle que se sont développées ces manifestations qui ont abouti, après une répression policière, à la visite du Ministre de l’enseignement supérieur Bererhi puis finalement, le 20 avril dernier, à l’investissement de la faculté de Tizi Ouzou par les flics, le quadrillage policier de la ville, l’arrestation d’un certain nombre d’étudiants et de travailleurs, et la répression féroce des manifestations, à Alger comme en Kabylie. La grève générale du 16 avril paralysant toute la Kabylie, atteignant Alger et même Annaba, montre s’il en est besoin le soutien populaire rencontré par ces revendications culturelles.

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Non à l’oppression culturelle !

Article paru dans Travailleurs immigrés en lutte, n° 40, 1er avril – 1er mai 1980, p. 18

Mouloud Mammeri

Le 10 mars à Tizi Ouzou, une conférence sur la culture berbère qui avait été appelée par un comité d’ étudiants et devait accueillir Mouloud Mammeri, écrivain algérien renommé, a été interdite. La préfecture de police (Wilaya), sous prétexte de risque de trouble de l’ordre public, a retenu quelques heures l’écrivain afin d’empêcher que la réunion ne se tienne.