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Akli Bounane : Unis dans la lutte contre les colonialistes avec les travailleurs français !

Texte d’Akli Bounane paru dans Le Libertaire, n° 427, 21 avril 1955


LES TRAVAILLEURS ALGERIENS ECRIVENT AU « LIB »

Marseille, le 8 avril 1955

Chers camarades frères,

JE LIS toujours LE LIBERTAIRE, le journal que j’estime indispensable pour la classe ouvrière et pour les Algériens. J’ai l’habitude de lire le journal dans un bar, devant un nombre important d’Algériens qui tous sont assoiffés de liberté. Et, depuis qu’ils connaissent LE LIBERTAIRE, plusieurs l’achètent régulièrement, sans attendre que je m’en occupe pour eux.

La fraternité entre Algériens et Français se renforce et, bien que ce soient des Français qui nous exploitent, nous massacrent, nous tuent, croyez, chers camarades, que nous ne les considérons jamais comme des Français, ni même des êtres humains.

Camarades, je suis persuadé que ces bourreaux ne pourront jamais briser notre amitié entre Français et Algériens et qu’ils seront vaincus par notre action commune.

Je souhaite que le véritable communisme triomphe un jour prochain. Ce sera le jour de notre victoire, la victoire de la justice. Et cette victoire est liée à l’établissement du régime socialiste.

De graves événements se déroulent depuis le début de novembre en Algérie. Ils ont comme origine profonde des causes analogues à celles constatées en Tunisie et au Maroc, le régime colonial.

Ce régime, qui sévit depuis 125 ans en Algérie, c’est :

• TROIS MILLIONS DE CHÔMEURS, privés de tous moyens d’existence, puisqu’il n’y a aucune indemnisation de chômage en Algérie.

• Ce sont les salaires de famine généralisés à 200 FRANCS PAR JOUR, le travail des étoiles aux étoiles, ce qui fait 14 HEURES A 16 HEURES DE TRAVAIL PAR JOUR dans l’agriculture !

• Prolifération des bidonvilles, où essaient de vivre des centaines de milliers d’êtres humains, de femmes, d’enfants, de jeunes et de vieillards, voués à la maladie et à la mort prématurée.

• Près de 3 millions d’enfants d’âge scolaire laissés dans l’ignorance, faute d’écoles.

• Le pillage des richesses algériennes par les trusts coloniaux.

VOILA CE QU’ENTENDENT MENDES-FRANCE ET E. FAURE LORSQU’ILS DISENT QUE L’ALGERIE C’EST LA FRANCE !

Devant tous ces crimes, le peuple algérien ne peut que se renforcer dans sa volonté indomptable de mener la lutte jusqu’à la fin du régime colonial.

A. B.


A nos camarades Nord-Africains

N’hésitez pas à nous écrire pour nous signaler vos conditions de vie, pour nous donner des détails sur la répression ou la Résistance.

Ecrire Le Libertaire, 145, quai de Valmy, Paris (10e).

N’oubliez pas que « Le Lib » est en vente à partir de chaque jeudi matin dans les kiosques et librairies (sauf à l’intérieur du Métro pour Paris).

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