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Il y a 20 ans, le 17 octobre 1961, les Algériens manifestaient seuls à Paris

Dossier paru dans Lutte ouvrière, n° 698, 17 octobre 1981, p. 10-11

QUELQUES mois avant la fin de la guerre d’Algérie, le 17 octobre 1961, plusieurs dizaines de milliers d’Algériens manifestaient dans les rues de Paris contre le couvre-feu, l’interdiction qui leur était faite de sortir le soir après 20 h 30, entre autres.

Bien au-delà de cette nouvelle vexation imposée par le gouvernement français, le Front de Libération Nationale (FLN) algérien tenait à faire la démonstration politique qu’il était capable en France même, comme en Algérie, de mobiliser quasiment toute la population algérienne, et que les Algériens, bien que traqués, torturés, assassinés, savaient qu’ils gagneraient l’indépendance pour laquelle ils se battaient depuis sept années entières, et la dignité attachée à cette indépendance.

Ainsi, ce 17 octobre 1961, 50 000 à 80 000 Algériennes et Algériens descendirent dans les rues de Paris et de sa banlieue. Et en riposte, dans ces mêmes rues, dans les commissariats, dans les camps d’internement improvisés, la police parisienne matraqua, tortura. Selon le FLN, il y eut deux cents morts et quatre cents disparus.


Octobre 1961 : Un contexte de fin de guerre

Le 1er novembre 1954, des nationalistes algériens déclenchaient la révolte armée contre le colonialisme français. Un homme politique bourgeois radical, réputé de gauche, Pierre Mendès-France, était alors chef du gouvernement et décida l’envoi de renforts en Algérie pour tenter d’écraser cette révolte. Mitterrand, son ministre de l’Intérieur, déclarait le 12 novembre 1954 :

« Tout sera réuni pour que la force l’emporte en toutes circonstances, quelles que soient les difficultés, les cruautés qui s’imposent à nous ».

En 1956, alors que l’armée française s’engluait dans la guerre d’Algérie, c’était cette fois un président du Conseil socialiste, Guy Mollet — qui avait pour ministre de la Justice Mitterrand — qui faisait accepter à la population l’envoi important, en Algérie, de jeunes appelés.

La guerre d’Algérie était bel et bien là. Un demi-million de soldats français étaient en Algérie et le FLN tenait tête à l’armée française, ralliait à son combat et à sa politique une fraction croissante de la population algérienne.

Dans les années 1956-1958, une partie de la bourgeoisie française savait déjà qu’il lui faudrait consentir à l’inéluctable, céder l’indépendance à l’Algérie, comme elle avait dû la céder à l’Indochine quelques années auparavant. Mais aucun gouvernement ne parvenait à imposer — quand bien même il le voulait — cette politique. Tous s’accrochaient à la vieille politique colonialiste, et s’inclinaient d’autant plus facilement devant les « ultras », les cadres de l’armée qui voulaient garder l’« Algérie Française », qu’eux y tenaient aussi.

C’est De Gaulle, homme de droite, populaire surtout parmi les partisans de l’Algérie Française, qui put le faire. Porté au pouvoir par les barricades dressées le 13 mai 1958 à Alger par l’extrême-droite colonialiste, et amené au gouvernement entre autres par Guy Mollet, De Gaulle fut capable de résoudre le problème algérien, pour tout dire, d’imposer à toute la bourgeoisie française de se rendre à l’évidence qu’il fallait arrêter une guerre que l’impérialisme français ne pouvait plus gagner. Les accords d’Evian, qui ouvraient la voie à l’indépendance de l’Algérie, furent signés le 18 mars 1962.

Mais de 1958 à 1962, loin de faiblir, la guerre continua à faire rage, de part et d’autre. De Gaulle compta avec les partisans de l’Algérie Française, avec ceux entre autres qui se regroupèrent dans et derrière l’OAS (Organisation de l’Armée Secrète, organisation d’extrême-droite fasciste). Mais surtout, De Gaulle voulait conserver à l’impérialisme français le maximum de ses intérêts en Algérie. Alors, tout en cherchant à négocier, le gouvernement français chercha aussi à garder sur le terrain militaire le rapport de forces le moins défavorable possible. D’où la poursuite acharnée de la guerre, bien au-delà du début des négociations.

Une guerre de huit années, au total, qui coûta à la population algérienne un million de morts.


Les événements relatés par la presse

C’est au travers de la presse de l’époque que nous évoquons ici les sinistres événements qui eurent lieu à Paris, il y a tout juste vingt ans. Même la presse de gauche semblait tout à coup découvrir qu’en France aussi, les Algériens connaissaient les souffrances, la misère, l’insécurité. L’Humanité (quotidien du PCF), France-Nouvelle (hebdomadaire du PCF), France-Observateur (ancêtre du Nouvel Observateur), L’Express, Libération (quotidien animé par des compagnons de route du PCF et avec lequel l’actuel Libération n’a rien à voir), promenèrent alors leurs lecteurs dans les bidonvilles. Les journalistes décrivaient et parlaient… enfin ! Ils citaient des témoignages de ceux qui vivaient journellement dans la terreur policière, des rescapés de la rafle et de la Seine. (…)

LA RÉPRESSION CONTRE LA CLASSE OUVRIÈRE ALGÉRIENNE EN FRANCE

En 1961, 400 000 travailleurs algériens vivaient en France. La plupart étaient organisés par le FLN. Depuis le début de la guerre, ils subissaient le racisme, les « ratonnades », les tortures et la mort dans les commissariats, la plupart du temps dans l’indifférence générale.

Les premières négociations en vue de l’indépendance eurent lieu à Evian, en mai-juin 1961, mais la police aux ordres du gouvernement ne changea pas ses méthodes pour autant : « Pour un coup, nous en rendrons dix » déclarait le préfet de police Maurice Papon. Et France-Observateur publiait ce témoignage d’un Algérien :

« J’ai peur tout le temps de mourir. Quand un Algérien part pour son travail, il dit : « Est-ce que je reviens ce soir ? ». Il a peur en allant à son travail, en revenant de son travail, après qu’il a mis son bleu, et pendant son travail, il a un peu moins peur. J’habite un hôtel où il n’y a que des Algériens. La nuit, lorsqu’il y a un bruit dans l’escalier, tous, nous nous réveillons et nous attendons, tous. Nous pensons que nous allons être tués ».

Le 6 octobre 1961, le gouvernement décida le couvre-feu. La rue était interdite aux Algériens le soir après 20 h 30. Les cafés et les restaurants algériens devaient fermer après 19 h.

Pour protester, le FLN décidait d’appeler les Algériens à manifester le soir du mardi 17 octobre.

LES MANIFESTATIONS DU 17 OCTOBRE

Plusieurs dizaines de milliers de travailleurs algériens manifestèrent en plusieurs cortèges dans les rues de Paris et de la banlieue aux cris de « Levez le couvre-feu », « Algérie algérienne », « Vive le FLN ».

Les manifestations, pacifiques, furent aussitôt réprimées avec une rare violence. La police tira à la mitraillette dans la foule, assassina hommes, femmes, enfants. 11 000 arrestations ! Des autobus de la RATP furent réquisitionnés pour transporter les Algériens arrêtés dans des camps de fortune, dans des stades.

Des témoignages furent publiés par la presse.

• MANIFESTATION SUR LES GRANDS BOULEVARDS : L’Humanité du 18 octobre 1961 :

« La tête du cortège se heurta à un car d’agents de police. Il y eu un mouvement d’hésitation, puis le chauffeur du véhicule descendit sur la chaussée et tira un coup de feu en l’air. Ce fut le signal. Aussitôt les agents descendirent du car et vidèrent les chargeurs de leurs revolvers sur les manifestants qui tentaient de trouver refuge à l’intérieur du restaurant et dans l’immeuble contigu. (…) Sur le trottoir, devant le restaurant, sept corps étaient allongés. Combien de morts ? Un à coup sûr, tué d’une balle dans la tête, deux peut-être et des blessés graves ».

• MANIFESTATION DU QUARTIER LATIN : extrait de Vérité Liberté de novembre 1961 (revue animée par des intellectuels engagés dans la lutte contre la guerre d’Algérie) :

« Nouvelle charge massive devant le restaurant « La Source ». Un raffiné manie son bâton de taille pour mieux casser nez et dents. Un autre estoque au visage avec un bâton cassé, dentelé comme un tesson. Un gradé s’est posté en bordure du trottoir avec une longue trique qu’il manie des deux mains, comme une hache d’armes. Il cueille, juste sur l’œil gauche, un vieil homme enturbanné qui court, plié en deux sous la grêle des coups. Le gourdin s’abat. Impossible que l’œil n’ait pas éclaté. Le vieil homme porte la main à son visage et s’effondre d’un bloc. Vivement, le policier traîne par le bras la frêle carcasse jusqu’au car où elle est balancée sur le tas, puis retourne se choisir une autre victime. (…)

Ainsi chargée à intervalles, la manifestation va osciller entre le Luxembourg et la place Saint-Michel. Elle tentera en vain de gagner la préfecture. Obstiné-ment, héroïquement, malgré les blessés qui rampent à l’abri des portes cochères, malgré les arrestations qui remplissent les longs cars bleus. (…)

Je me mêle délibérément à eux pour les interroger : « Pourquoi manifestez-vous ? (…) « Parce qu’on en a assez » ; « Les prisons, les tortures, c’est trop, c’est trop » ; « Pour nos parents en Algérie » ; « Parce que nous ne voulons pas être traités comme des chiens » ; « Pour notre dignité ». dit un tout jeune garçon ».

• MANIFESTATION DU PONT DE NEUILLY : L’Express du 19 octobre 1961 (plus à gauche à l’époque qu’aujourd’hui, L’Express était un des seuls journaux à publier des témoignages sur les crimes de l’armée française ou à tenter de le faire car il fut souvent censuré) :

« Un premier choc s’est produit au pont de Neuilly, où des harkis attendaient une immense colonne descendue de Nanterre et de Puteaux. Un harki tira une rafale de mitraillette, tuant un garçon de quinze ans. Une fusillade s’ensuivit pendant une demi-heure. Après la bataille, la chaussée de l’avenue du Général-De-Gaulle était jonchée de débris de toutes sortes, de landaus d’enfants renversés, de souliers de femmes, de grandes traînées de sang ».

La détermination des Algériens était telle que le lendemain, le mardi 18 octobre, ils redescendirent à plusieurs milliers dans les rues de banlieue et que, deux jours plus tard, le vendredi 20 octobre, ce furent les femmes algériennes et leurs enfants qui manifestèrent. Haut fait d’armes : la police arrêta 1 000 femmes et enfants !

DANS LES COMMISSARIATS

14 000 Algériens furent arrêtés, du 17 au 20 octobre, conduits dans les commissariats et internés dans des camps comme le Palais des Sports, le stade De Coubertin, le Parc des Expositions, le « centre de tri » de Vincennes.

Dans son édition du 23 octobre 1961, Le Figaro lui-même relatait :

« Nombre des victimes auraient été frappées après leur arrestation, au cours de scènes de violence « à froid ».

Un communiqué du Secours Populaire Français posait la question :

« Est-il vrai (…) que l’on ait passé à la « paille de fer » un Algérien arrêté mardi 17 au pont de Neuilly et emmené au commissariat ? ».

L’Humanité du 4 novembre 1961 publiait ce témoignage :

« J’ai été arrêté le 17 octobre, emmené au poste de police et là battu par trois policiers qui m’ont complètement assommé. Je dois dire qu’ils m’avalent d’abord enlevé tout mon argent, 11.000 F. Au commissariat, j’ai vu deux autres jeunes Algériens matraqués dans des conditions terribles. L’un était battu par les policiers qui lui tenaient la tête dans la cuvette des cabinets. L’autre a été frappé à coups de bouteilles. Il était défiguré. Il se tenait la mâchoire. On nous a mis ensuite 27 dans un car, avec ordre de nous entasser dans le fond. Les plus blessés étalent couchés dessous et les autres devaient s’allonger par-dessus. Cela jusqu’au plafond du car. A la descente du car la bastonnade a recommencé : à coups de crosse de mitraillette, à coups de matraque… ».

LES CAMPS D’INTERNEMENT

Une dizaine de milliers d’Algériens turent détenus au Parc des Expositions à la Porte de Versailles. Un Algérien arrêté le jeudi 19 octobre dans un café (la police arrêtait même les Algériens à la sortie de leur travail), témoignait dans L’Humanité du 30 octobre 1961 :

« Dans la nuit du vendredi au samedi, nous avons été acheminés en autobus à la Porte de Versailles où nous nous sommes retrouvés à une dizaine de milliers dans le hall. Nous étions parqués dans des carrés formés par des barrières métalliques. debout, serrés les uns contre les autres. Il y avait de nombreux blessés par balles, d’autres avaient le crâne ouvert, les bras ou les jambes cassés. (…) De partout s’élevaient des gémissements. Les blessés s’affaissaient. (…) Combien y avait-il de morts ? (…)

Les jeunes soldats du contingent qui étaient là semblaient malades d’émotion. Ils nous donnaient leurs cigarettes et l’un d’entre eux nous a même apporté un vieux pardessus. Un soldat que son supérieur avait vu donner un morceau de pain à un Algérien a été sanctionné de huit jours de prison ».

Un de ces jeunes appelés raconte dans Vérité Liberté (novembre 1961) l’arrivée des cars de police aux Parc des Expositions :

« Vingt à trente policiers disposés en deux haies latérales derrière le véhicule sont chargés d’orienter les Algériens vers l’entrée. (…) Ils ont quinze à vingt mètres à franchir, mains sur la tête, entre le véhicule et l’entrée. Dès leur descente, ils sont frappés à coups de matraque, de nerf de bœuf, de crosse. Ceux qui, épuisés, tombent sur le ciment, ont droit aux coups de pied dans le ventre, dans les parties, sur la figure. Pour échapper aux coups, les Algériens se mettent à courir ; un croc-en-jambe les arrête. D’autres, précipités sur le ciment, ne se relèvent pas ; ils sont négligemment repoussés sur le côté. Nous en distinguons, grièvement blessés, qui se traînent sur les genoux sous la pluie des coups ; des jeunes se font casser les doigts et les avant-bras en se protégeant la tête ; une crosse de fusil se brise comme du bois sec sur le dos d’un musulman ; le policier se retire avec un air déçu. (…)

Les policiers nous ont dit : « On est trop gentils ; pour que l’on soit débarrassés de tous ces ratons, il faudrait fermer le parc et les descendre à la grenade ou à la mitrailleuse. Au début, des meneurs cherchaient à faire des discours ; nous les avons attrapés et nous les avons « flingués ». Ni vu, ni connu ».

A des soldats qui apportent du café : « Alors, c’est pour quand l’arsenic dans la nourriture ? ».

Entre eux : « Il ne voulait pas sortir des waters ; J’ai tiré à travers la porte ».

Plusieurs flics avouent : « Nous en avons assommés et fusillés en douce ».

Ces camps étaient interdits à la presse et aux services de santé autres que militaires. Des milliers d’Algériens y sont restés plus d’une semaine.

LES CADAVRES DANS LA SEINE

La grande presse publia plusieurs articles comme celui-ci :

« Des mariniers ont retiré mardi de la Seine les cadavres de trois Nord-Africains qui flottaient à peu de distance l’un de l’autre, près du pont de Bezons » (Le Monde du 26 octobre 1961).

A une conférence de médecins sur la répression du 17 octobre, un médecin légiste annonçait que « 40 corps d’Algériens avaient été autopsiés à l’Institut médico-légal comme étant ceux de noyés » (L’Humanité du 7 novembre 1961).

Claude Bourdet, conseiller municipal PSU de Paris, déclara au conseil municipal du vendredi 27 octobre 1961 :

« Dans les milieux de la presse, et pas seulement dans les milieux de la presse de gauche, dans les rédactions de la presse d’information, on parle de cent cinquante corps retirés de la Seine entre Paris et Rouen » (France-Observateur du 2 novembre 1961).

LES DISPARITIONS

Dans les entreprises, nombreux sont les Algériens qui « disparurent » à la suite des manifestations. Un délégué syndical CGT des usines Renault dénonçait :

« Une centaine d’Algériens sont portés manquants chez Renault depuis la manifestation du 17 octobre. (…) Nous avons vu rentrer des dizaines de travailleurs matraqués qui nous ont fait le récit de leurs sévices ».

Au bidonville de Nanterre, 65 chefs de famille ne revinrent pas. Un journaliste de L’Humanité s’y faisait interpeller par des enfants :

« Dis, quand c’est que tu me ramèneras mon papa ? ».

Le bilan de la répression fut extrêmement lourd. Plusieurs milliers d’Algériens furent blessés. Le FLN parla de deux cents morts et quatre cents disparus.


La gauche avait laissé faire… et continuait

Ces manifestations d’octobre 1961, les Algériens les firent seuls. Tant les partis politiques de gauche, la SFIO et le Parti Communiste, que les grandes organisations syndicales, dont la CGT, ne firent quoi que ce soit.

Mais quoi d’étonnant ? C’était la logique d’une politique menée depuis le début de la guerre d’Algérie. Les dirigeants socialistes, en 1956-1957, avaient eux-mêmes mené et intensifié la guerre, à la tête du gouvernement. Ce sont eux qui envoyèrent le contingent en Algérie. En tant que ministres, ils ordonnèrent les crimes de la police en France, et de l’armée en Algérie, laissèrent ici et là la torture devenir pratique courante.

Quant au Parti Communiste, il s’aligna lui aussi sur la politique colonialiste, même si à l’occasion il dénonça dans sa presse, sur le papier, la répression, ou laissa certains de ses militants, comme Henri Alleg, membre du Parti Communiste Algérien, subir et dénoncer la « question ».

Mais, pendant très longtemps, il ne fut pas question pour les dirigeants du PCF de considérer l’Algérie comme une nation qui méritait son indépendance. Ce n’est que tardivement, et verbalement, que le PCF commença à évoquer la nécessité de la « Paix en Algérie ». Mais quelle paix, puisque c’était la guerre ? La paix par l’indépendance accordée au peuple algérien ? Le PCF se garda de s’en dire partisan avant que De Gaulle ne le fasse. Quant à lutter pour l’indépendance, à chercher à convaincre les travailleurs français que là aussi était leur intérêt, il n’en fut jamais question.

Une poignée d’intellectuels, seulement, proches du PSU, de l’UNEF (organisation étudiante) ou même du PCF (comme Jeanson) choisirent le camp du FLN et s’alignèrent sur la politique de celui-ci. Ils se firent « porteurs de valises », menèrent des actions clandestines d’aide matérielle au FLN.

Le 17 octobre 1961, les Algériens, à l’appel du FLN, se retrouvèrent donc seuls, parce que la gauche l’avait voulu depuis longue date, et livrés à une répression que la gauche traditionnelle était d’autant moins encline à empêcher… qu’elle l’avait organisée ou tolérée depuis des années.

Et, même après le 17 octobre, les grands partis de gauche et les organisations syndicales, pourtant sollicitées par le FLN, ne firent encore rien. A la demande du FLN de manifester ensemble le 1er novembre 1961, la gauche ne répondit que par des communiqués larmoyants, ou par des pétitions inutiles.

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