Articles parus dans Droit et Liberté, n° 87 (191), 31 août – 6 septembre 1951 ; n° 88 (192), 14 septembre 1951 ; n° 89 (193), 28 septembre 1951 ; n° 90 (194), 12 octobre 1951
Depuis deux mois, 14 travailleurs algériens sont arbitrairement emprisonnés à Lyon.
Ils ont été arrêtés sous prétexte de « coups et blessures », mais en réalité ont été pris comme otages pour tenter d’intimider les autres travailleurs, algériens ou non.
Ces méthodes sont indignes de notre pays et incompatibles avec la justice la plus élémentaire.
Un large mouvement de protestation se développe en faveur des « 14 » de Lyon.
LYON DEFEND SES QUATORZE
et la campagne s’étend sur toute la France
DECIDEMENT, les méthodes judiciaires réservées aux travailleurs coloniaux, que ce soit dans « l’Union Française » ou dans la Métropole, ne varient guère.
Aujourd’hui, l’affaire des 14 de Lyon ressemble comme une sœur jumelle à l’affaire des 16 de Basse-Pointe.
Même origine : à l’usine de produits chimiques Mandy à Lyon, les ouvriers, presque exclusivement des Algériens, sont en grève. Une bagarre éclate, au cours de laquelle un énergumène blesse sept travailleurs à coups de couteau.
Quinze jours plus tard, les grévistes blessés et d’autres, treize en tout, sont arrêtés et emprisonnés, sous l’inculpation de coups et blessures, alors que l’agresseur se voit attribuer un poste de confiance à l’usine Mandy.
Plus tard, un quatorzième gréviste est arrêté en Algérie, où il passait son congé. De ce dernier on est sans nouvelles depuis.
Ce genre d’expédition raciste, où l’on voit la police se mettre docilement à la disposition de n’importe quel directeur d’entreprise pour « mater » son personnel, représente une grave menace pour le respect des libertés constitutionnelles.
Il semble d’ailleurs de plus en plus que l’observation de la loi n’ait plus cours dès que la répression « intéresse » les travailleurs nord-africains.
De tels procédés sont injurieux, autant pour les Algériens que pour les Français qui ont voté la Constitution.
Contre cet emprisonnement arbitraire, la protestation s’amplifie dans la région lyonnaise et dans toute la France.
Les honnêtes gens qui ont redressé l’infamie commise à Basse-Pointe ne permettront pas qu’une chose semblable soit reproduite en France.
Déjà la lutte est engagée par de nombreuses organisations.
Dans une résolution,
« le Bureau confédéral de la C.G.T. s’élève avec indignation contre le maintien en prison depuis deux mois de treize travailleurs nord-africains de Lyon et de l’arrestation d’un quatorzième en Algérie, où il était en congé. Le Bureau confédéral dénonce ces inqualifiables mesures racistes et appelle la classe ouvrière, toutes les organisations syndicales, à protester auprès des Pouvoirs publics contre les poursuites et l’incarcération des quatorze ouvriers nord-africains et exiger qu’ils jouissent des mêmes garanties constitutionnelles que les travailleurs français ».
D’autre part, un « Comité de Défense » vient de se constituer à Lyon auquel le M.R.A.P. a immédiatement apporté son adhésion et son appui.
Dans l’appel lancé à la population par ce Comité de Défense, on peut lire notamment :
« Nous appelons tous les travailleurs et l’ensemble de la population à tout mettre en œuvre pour obtenir la libération immédiate qui s’impose des 14 Nord-Africains des usines Mandy.
« Signez et faites signer les listes de pétition.
« Souscrivez pour soulager la détresse de leurs familles dont ces travailleurs étaient le seul soutien.
« Multipliez les démarches auprès des magistrats responsables. »
Ce texte a été signé par MM. Justin Godart, maire de Lyon à la Libération ; Pierre Cot ; M. Salendre, sculpteur ; M. le Substitut Aubertin ; Paul Garcin, écrivain ; Dr Broudeur ; Me Prompt ; Mme Lucie Colas, professeur ; Jouhanin et Manillier, artistes peintres; Abbé Guilbert ; Noël Descormes, maire de St-Fons ; Abbé Tarby ; M. Churlet, sécrétaire général de l’Union Départementale des Syndicats du Rhône ; Mme Gacon, secrétaire de l’U.F.F. ; M. Pestourie, secrétaire du Secours Populaire, ainsi que les représentants du M.T.L.D. (Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques en Algérie), etc.
SCANDALE RACISTE A LYON
Les 28 et 29 septembre exigeons l’acquittement des 14 Algériens arbitrairement détenus !
Ne laissons pas s’instaurer en France la pratique des procès racistes !
IL y a eu les Sept de Martinsville, les Six de Trenton. Il y a eu, dernièrement, à la Martinique, les Seize de Basse-Pointe. Eh bien ! il y a aujourd’hui, chez nous, en France, les 14 de Lyon.
Les latitudes changent, les méthodes restent semblables.
Méthodes classiques
Car il s’agit bien, toutes proportions gardées, d’une affaire comparable aux précédentes, d’une tentative de mettre la loi au service de l’injustice et du racisme.
Rien ne manque, en effet, aux données les plus classiques de ce genre de procès, qui évoque certaines affaires moyenâgeuses.
Quatorze personnes, choisies en raison de leurs origines, de leur « race », 14 Algériens, n’importe lesquels, sont arrêtés. C’est proprement le système des otages.
On les accuse de délits dont ils ne sont pas coupables. On les maintient en prison depuis trois mois, bien que l’instruction n’ait duré que quelques semaines. C’est l’arbitraire le plus complet.
A quelques jours de leur jugement, la police multiplie les opérations de pure intimidation : les Algériens de Lyon, qui n’ont jamais cessé de manifester leur solidarité, sont matraqués, pourchassés dans la rue, voient leurs logements envahis, leurs vêtements et leurs paillasses incendiés. C’est l’habituelle atmosphère de terreur qui précède les verdicts racistes.
Le procès du 28 septembre
Les détails de l’affaire sont maintenant connus par de nombreux Français.
Le 12 juin, la grève éclate dans l’entreprise Mandy, à Lyon, usine de produits chimiques employant une majorité de Nord-Africains.
Tous les ouvriers cessent le travail, sauf un.
Ce dernier, visiblement en accord avec la direction, a déjà été poursuivi deux fois pour coups et blessures.
A cette occasion, il récidive. A des camarades qui venaient discuter avec lui, il répond par des coups de couteau. Six grévistes doivent être hospitalisés.
Le 5 juillet, c’est-à-dire plus de deux semaines après la fin de la grève, 15 Algériens de l’entreprise Mandy sont convoqués par le juge d’instruction. Treize sont arrêtés sur place et inculpés de coups et blessures et d’entrave à la liberté du travail. Sur quelle base ? Cela est incompréhensible. Parmi eux se trouvent les six grévistes blessés par le provocateur. Un quatorzième est arrêté en Algérie, où il est parti en vacances.
Telle est, en quelques mots, l’affaire des Quatorze. Ils doivent comparaître devant le tribunal correctionnel de Lyon les 28 et 29 septembre, aujourd’hui et demain.
Incendies au bord du Rhône
C’est le 21 septembre, à une semaine du procès, que la police lyonnaise, pour tenter de briser l’élan de solidarité qui se manifeste parmi les Nord-Africains et toute la population lyonnaise, s’est livrée à des opérations racistes, indignes de notre pays.
A la tombée de la nuit, ce jour-là, des forces policières considérables se rendirent sous le pont Wilson. C’est là, au bord du Rhône, que de nombreux travailleurs algériens, expulsés des taudis de la rue Moncey, ont trouvé à se « loger ».
Au lieu de leur ouvrir de nouveaux centres d’hébergement, ce qui résoudrait provisoirement cette intolérable situation, on leur envoie la police qui, avec brutalité, s’empare de leurs paillasses, de leurs vêtements – tout leur bien -, les met en tas et les incendie. Beau spectacle, le long du fleuve crépusculaire, que cet autodafé raciste, qui ne le cède en rien aux méthodes du Ku Klux Klan !
Peu après, des camions de C.R.S. arrivaient au Centre de la Part-Dieu où sont rassemblés d’autres Algériens, dans des conditions particulièrement misérables. L’un d’eux. M. Mohamed Serrar, 28 ans, attendait, devant la porte, un de ses amis. Première victime, il est sauvagement frappé par le gardien et les policiers, tant qu’il doit être hospitalisé. Cette première attaque est le signal d’un assaut général. Jouant de la matraque, les C.R.S. pénètrent en force dans le Centre. Plusieurs personnes sont blessées. Deux Algériens sont arrêtés : encore des otages. Le lendemain, le Centre de la Part-Dieu était encore en état de siège. C’est le lendemain aussi qu’un vendeur de l’Algérie Libre essuya, en pleine rue, les coups de feu de trois agents et fut copieusement matraqué avant d’être arrêté.
L’opération a échoué
Ces procédés ignobles, on s’en doute, n’ont fait qu’accroître l’indignation des Lyonnais qui marquent chaque jour avec plus d’éclat leur solidarité aux Quatorze.
On a voulu intimider, faire peur. On a voulu porter un coup tout d’abord aux Nord-Africains, considérés comme les moins capables de se défendre, les moins susceptibles d’être défendus. On a voulu les isoler et les frapper pour « donner l’exemple », pour diviser la population et particulièrement les travailleurs.
Or, au contraire, une chaleureuse atmosphère de fraternité entoure les Quatorze.
A Lyon même, un Comité de Défense s’est rapidement constitué, qui comprend des gens de toutes opinions, de toutes origines, ouvriers, commerçants, avocats, professeurs, prêtres, et qui s’élargit de jour en jour. La section lyonnaise du M.R.A.P., adhérente à ce comité, a lancé un émouvant appel.
A Paris. diverses organisations, dont le M.R.A.P., ont également lancé un appel à la solidarité agissante.
On ne compte plus les meetings, manifestations de toutes sortes qui se sont déroulés ces derniers jours, dans la région lyonnaise. Partout des pétitions circulent, des fonds sont recueillis. Les Quatorze ont reçu de l’argent, des vêtements, des lettres d’encouragement. Ils seront défendus par 10 avocats : Maîtres Quaire, Joffre, Thouzet et Soignon, de Lyon ; Maîtres Marie-Louise Jacquier-Cachin, Braun, Dechézelles, Douzon, Stibbe, Lederman, de Paris, ce dernier membre du Comité d’Action du M.R.A.P.
Le racisme est indivisible
L’affaire des Quatorze de Lyon intéresse tous les Français.
Nous savons bien que le racisme, comme la liberté, est indivisible.
On ne peut imaginer un raciste qui manifesterait de la haine contre les Nord-Africains et qui n’en manifesterait pas, en même temps et dans les mêmes termes, contre les Noirs ou contre les Juifs. Il suffit, pour s’en persuader, de lire la presse raciste
A travers l’affaire des Quatorze, nous dénonçons en outre un scandale beaucoup plus vaste. Les Quatorze symbolisent bien le drame de ces Nord-Africains qui, au nombre de 500.000, vivent aujourd’hui en France.
Ils s’arrachent à leur sol pour échapper à la misère et au racisme, et ils retrouvent ici le racisme légal et administratif sous toutes ses formes et la misère la plus noire.
Les Quatorze de Lyon symbolisent bien la vie douloureuse, mais aussi la force tranquille, la résistance courageuse de tous leurs compatriotes persécutés qui ne désespèrent pas et luttent pour la paix et la liberté aux côtés du peuple de France.
Il est encore temps …
Pour toutes ces raisons, les Quatorze ne sont pas seuls, et la pression des honnêtes gens sera telle qu’ils devront être libérés. Déjà, le provocateur qui les a fait arrêter est inculpé. Ce n’est qu’un début. Il faut que le verdict du 29 septembre soit un acquittement triomphal.
Dans les quelques heures qui nous restent, chacun doit s’ingénier à susciter la protestation dans son quartier, son lieu de travail. Adressons par dizaines, par centaines, au président du tribunal correctionnel de Lyon, les pétitions, les lettres, les télégrammes, signés des personnalités les plus diverses et les plus représentatives.
Si nous agissons tous, si nous agissons vite, si nous savons mobiliser toutes les forces antiracistes, nous ferons échec à l’injustice.
Pour l’acquittement des 14 de Lyon
TOUS AU GRAND
MEETING DE SOLIDARITE
LE VENDREDI 28 SEPTEMBRE 1951
à 20 h. 30
SALLE WAGRAM
Avenue de Wagram
(Métro : Ternes, Etoile)
Sous la présidence de
Me Marcel WILLARD
Avocat à la Cour, Officier de la Légion d’Honneur
avec les orateurs des organisations qui participent à la
DEFENSE DES QUATORZE
ECHEC D’UNE MACHINATION RACISTE
VOICI COMMENT LES 14 DE LYON ONT ETE LIBERES
C’EST devant la foule innombrable de leurs amis pressés dans la salle d’audience et aux abords du Palais de Justice, que les 14 Algériens de Lyon ont été jugés. C’est avec eux qu’ils ont acquis leur libération.
La veille du procès, l’effervescence était à son comble dans Lyon, contre le scandale raciste. La campagne ardente menée par de nombreuses organisations politiques et syndicales, soutenue efficacement par la section lyonnaise du M.R.A.P., a porté ses fruits. Pendant des jours, les pétitions ont circulé; des meetings ont eu lieu dans les ateliers, les usines ; des tracts, des brochures, des journaux ont instruit la population du Rhône du mauvais coup qui se tramait chez elle. Et la population du Rhône, avertie, a immédiatement pris fait et cause pour la Justice ; les délégations se sont succédées, des avalanches de lettres et de télégrammes de protestation ont afflué vers le Tribunal.
De Paris, Me Blumel, président du M.R.A.P., adressait au président de la 5e Chambre correctionnelle du Tribunal le télégramme suivant :
« Le Mouvement contre Racisme, Antisémitisme et pour la Paix attire respectueusement sur le caractère tendancieux des poursuites dans l’affaire des Nord-Africains, l’attention de votre Tribunal, convaincu qu’il sera fidèle à l’esprit et à la lettre du préambule de la Constitution. – Stop. – Sentiments déférents, – Stop. »
Chacun tenait à manifester son indignation par ses moyens propres : débrayages, messages, lettres, articles, ont rompu la conspiration du silence.
Le meeting tenu à Paris devait, par son succès, exprimer l’émotion soulevée par cette affaire dans toute la France. C’est dans une salle Wagram archicomble que MM. Marcel Willard, Raymond Guyot, Ahmed Mezerna, André Tollé, ont fait le procès des méthodes racistes.
C’est un public où se mêlaient fraternellement intellectuels, commerçants, ouvriers parisiens et algériens, qui applaudit le message du MRAP qui déclarait notamment :
« L’expérience nous prouve que le racisme est indivisible ; il ne saurait frapper les uns en épargnant les autres. Tous ceux qu’il menace : Noirs, jaunes, Nord-Africains, Juifs, se sentent directement solidaires des 14 de Lyon.
De même, l’expérience nous prouve que le racisme est le compagnon inséparable du fascisme et de la guerre.
Mais la haine raciale, la haine entre les peuples entretenue pour justifier la guerre, pour diviser et asservir, ne peut avoir de base solide au pays des Droits de l’Homme, au pays de l’abbé Grégoire et de Zola … »
Deux poids, deux mesures
Forts de j’appui de tous les honnêtes gens de France, les avocats ont démonté le mécanisme de la provocation et démasqué son auteur, le triste et dangereux Youdjou, instrument docile de la direction de l’usine, qui a blessé cinq de ses camarades pour de l’argent.
L’interrogatoire des accusés met en lumière les conditions de travail réservées aux Algériens à l’usine Mandy. L’un des accusés la caractérise :
« On travaillait, dans l’ensemble, à l’usine, comme des frères. Le patron, lui, mène une politique délibérée de discrimination raciale. »
Un exemple : Pour 80 travailleurs : 60 Nord-Africains, une quinzaine d’Allemands, ex-P.G., et des Français. Deux travailleurs de même catégorie, l’un Nord-Africain, l’autre Allemand, touchent pour la même semaine l’un 6.000 fr., l’autre 8.654 fr. Tous ont droit à la Sécurité Sociale. Avec trois enfants, le Nord-Africain touche 7.200 fr. seulement, contre 16.480 fr. aux autres.
C’est dans ces conditions qu’éclata la grève, votée à 97 p. cent, au cours de laquelle Youdjou blessa à coups de couteau six grévistes, ce qui servit de prétexte à la police pour arrêter 14 ouvriers, dont les blessés, quinze jours plus tard.
Ces faits, démontrés au procès, amènent Youdjou à quitter le banc des témoins pour celui des accusés ; la machination est déjouée ; cependant, l’accusé ne sera même pas inquiété pour port d’arme illégal.
Tour à tour, à la barre, des personnalités diverses sont venues apporter aux 14 le témoignage de leur solidarité.
Le « bagne Mandy »
Notre ami PICARD, président de la section lyonnaise du M.R.A.P., dénonça en quelques mots la situation faite aux travailleurs de chez Mandy, à l’intérieur même de l’usine, et la qualifia « de pure manifestation de racisme ». Il demanda justice en faveur des 14 Algériens, au nom des traditions françaises de liberté et de fraternité.
M. l’Abbé GUILBERT, prêtre ouvrier à la S.I.G.M.A., vient à la barre apporter, au nom de tous ses camarades, des centaines de signatures en faveur des 14.
« Je suis là pour rendre compte de la souffrance ouvrière ; pour rendre compte du mépris dans lequel sont tenus nos frères algériens, entassés dans des ghettos, à Saint-Fons, ou dans la France entière. »
M. ODET, secrétaire du syndicat des Produits Chimiques du Rhône, parle du bagne Mandy, de « son état repoussant de saleté », de « l’absence totale de mesures de sécurité, d’hygiène. En douze mois, souligne-t-il, les salaires, grâce à la lutte organisée des travailleurs, ont doublé. On voit ce qu’ils pouvaient être avant ! »
Libres !
Ensuite, les avocats ont dénoncé l’extrême désinvolture policière dans cette affaire, tout au long de laquelle la légalité a été bafouée.
Après Me Jacquier-Cachin, Stibbe, Dechézelles, Braun, notre ami Me Lederman, membre du Comité d’Action du M.R.A.P., conclut sa plaidoirie en déclarant :
Cette affaire suscite une réelle émotion, et M. le Procureur a eu tort d’ironiser sur les lettres et pétitions reçues du pays tout entier. Ces milliers de personnes veulent faire savoir aux magistrats qu’elles sont sensibles à ce qui se passe dans leur pays et veulent dire : « Nous savons que vous êtes comme nous, des Français, et nous ne voulons pas que par des décisions injustes, on puisse penser un seul moment qu’entre le peuple et les magistrats, il y ait un fossé à l’occasion de certaines affaires, politiques ou non. »
Quelques heures plus tard, la population lyonnaise a acclamé les 14 Algériens libres.
Les condamnations de principe qui les ont frappés ont été purgées largement par la détention préventive, ce qui prouve une fois de plus l’arbitraire qui a régné dans cette affaire.
Mais leur libération immédiate prouve aussi que la France et ses tribunaux ne sont pas mûrs pour l’application légalisée du racisme.
La victoire de Lyon saura inspirer aux antifascistes, aux antiracistes une vigilance accrue et le désir de préserver les libertés inscrites dans la Constitution, qui sont le bien de tous les hommes.
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