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Le coup d’Etat militaire en Algérie et le régime de Boumedienne

Article paru dans Quatrième Internationale, n° 26, novembre 1965, p. 55-59


I. LA SIGNIFICATION DU COUP D’ETAT

Le coup d’Etat du colonel Boumedienne constitue indiscutablement un tournant vers la droite dans le développement de la révolution algérienne. Les principales conquêtes de la révolution, en particulier l’institution de l’autogestion ouvrière dans les entreprises socialisées, sont maintenant gravement menacées.

A la suite de l’élimination des représentants des forces bourgeoises comme Ferhat Abbas et Mohamed Khider, le gouvernement de Ben Bella fut caractérisé par la IVe Internationale comme un un « gouvernement ouvrier et paysan » de la nature mentionnée dans les quatre premiers congrès de l’Internationale communiste et dans le Programme de Transition de la IVe Internationale, c’est-à-dire un gouvernement de forces politiques non marxistes basé sur les ouvriers et les paysans pauvres, qui a rompu avec la bourgeoisie sous la pression des masses mais qui n’a pu encore achevé la révolution par la destruction de l’appareil d’Etat bourgeois, l’élimination dés rapports de propriété capitaliste et l’établissement de la dictature du prolétariat.

Un tel gouvernement est par sa nature extrêmement transitoire ; c’est-à-dire qu’il peut soit se déplacer vers la droite, frayant la voie au rétablissement d’un gouvernement bourgeois (qui, dans un pays à économie semi-coloniale comme l’Algérie, ne peut être qu’un gouvernement néo-colonialiste) soit évoluer vers la gauche, ouvrant la voie à la création d’un Etat ouvrier.

Le coup d’Etat du colonel Boumedienne ne signifie ni la fin de la révolution algérienne ni la victoire de la contre-révolution néo-colonialiste. Mais il a commencé ou plus précisément accentué un processus qui peut mener au rétablissement d’un gouvernement bourgeois en accroissant la démobilisation et l’apathie politique des masses.

La condamnation du coup d’Etat militaire ne constitue pas du tout une « intervention » dans les affaires intérieures de l’Algérie, comme le colonel Boumedienne le prétend en réponse aux critiques exprimées par Fidel Castro. Le sort de la révolution algérienne concerne les révolutionnaires dans le monde entier. Ils ont largement démontré leur intérêt pour la révolution algérienne par leur défense opiniâtre de sa cause et l’aide matérielle qu’ils rassemblèrent, souvent au prix de grands risques, dans les difficiles années de guerre. En fait, l’Algérie aurait à peine pu conquérir sa liberté politique sans cette aide. La vérité est que le coup d’Etat militaire du colonel Boume­dienne est en soi une « intervention » non seulement dans le développement de la révolution algérienne mais dans le développement de la révolution à l’échelle internationale et dans la défense des réalisations socialistes dans les Etats ouvriers, avant tout dans le cas de Cuba qui ne fut pas la dernière à se solidariser avec la révolution algérienne en ses moments difficiles.

L’évolution vers la droite sous Boumedienne s’est déjà clairement montrée de la façon suivante :

1) Ben Bella se basait principalement sur des mobilisations occasionnelles des masses et sur sa popularité parmi celles-ci. La base de Boumedienne est principalement l’armée qui, sans avoir définitivement coupé avec son origine révolutionnaire, s’est de plus en plus convertie en une armée de métier, un corps privilégié sépare des masses algériennes.

2) le régime de Boumedienne manifeste une hostilité prononcée envers toutes les tendances marxistes, à la fois envers les partis communistes officiels et envers les tendances marxistes révolutionnaires, et souligne le caractère « arabo-islamique » du « socialisme algérien ».

3) tandis que les relations avec Etats ouvriers, en particulier avec Cuba, se sont détériorées, celles avec les impérialismes américain et français s’améliorent.

4) sous prétexte d’améliorer leur « efficacité », les comités de gestion du secteur autogéré ont été menacés d’épuration. Ceci pourrait être le prélude de leur affaiblissement ou même de leur suppression.

5) le caractère limité de l’autonomie syndicale, péniblement reconquise au dernier congrès de l’UGTA, est à nouveau menacé d’être supprimé.

6) les démarches entreprises en vue d’établir une milice rencontrèrent l’opposition violente de Boumedienne lorsqu’elles furent faites sous Ben Bella. L’armement du peuple devra maintenant être entrepris en opposition directe au régime.

7) Boumedienne a placé une personnalité militaire en charge du FLN, ce qui est contradictoire avec la nécessité de démocratiser, de renforcer et de développer un parti d’avant-garde ayant une large base en Algérie.

8) une diminution sensible de l’aide aux mouvements révolutionnaires luttant contre le colonialisme dans les colonies portugaises et contre la dictature de type fasciste en Afrique du sud a été une des premières mesures mises en application par Boumedienne.

La force principale qui se rallia immédiatement au coup d’Etat militaire en Algérie fut la « bureaucratie bourgeoise », produite en grande partie par l’ancienne administration coloniale, qui est étroitement liée aux cercles d’affaires néo-colonialistes. De cette force, indépendamment des désirs du colonel Boumedienne, émane un danger accru depuis la victoire du coup d’Etat.

II. L’ORIGINE DU COUP D’ETAT

Après avoir pris le pouvoir à la fin de la crise du FLN en juillet 1962, Ben Bella oscilla entre deux forces : d’une part, l’armée des frontières qui l’avait porté au pouvoir contre la résistance de certaines willayas de l’intérieur luttant pour des prérogatives locales : d’autre part, les masses dont la mobilisation atteignit son point culminant avec la publication des décrets de mars 1963 sur l’autogestion dans les « biens vacants » socialisés, la tournée de Ben Bella dans le pays et la célébration du Premier Mai. La grande popularité de Ben Bella parmi les masses liée à leur mobilisation occasionnelle, faisait contrepoids à l’armée. En outre, à l’époque, Boumedienne approuva les décrets de mars.

Mais cet équilibre des forces était extrêmement instable. Il ne pouvait durer et devait céder la place à un rôle croissant soit des masses soit de l’armée en sens opposé. La première variante nécessitait le maintien d’un esprit militant parmi les masses urbaines et rurales, et de leur mobilisation. Ceci à son tour exigeait une démocratie agissante et l’autonomie des organisations de masse. En outre, une série de mesures révolutionnaires était nécessaire pour améliorer les conditions de vie des larges masses clans les zones rurales, à savoir une profonde réforme agraire. Des secours immédiats et l’ouverture d’une perspective pour les chômeurs à qui la révolution n’avait pas encore apporté d’améliorations étaient d’une importance particulière.

Même si ces conditions avaient été remplies, la victoire ultime de la révolution socialiste n’aurait pas été assurée aussi longtemps que restait en place une bureaucratie essentiellement née-colonialiste hostile au socialisme et, avec elle, une structure étatique héritée de l’administration coloniale et une armée de métier capable d’imposer l’obéissance. L’achèvement de la révolution nécessitait, outre les mesures économiques indiquées plus bas (voir chapitre IV), l’armement des ouvriers et des paysans pauvres (milices du peuple), une épuration radicale de l’administration, et notamment la création d’un nouvel appareil d’Etat basé sur des comités d’ouvriers, de soldats et de paysans pauvres. La réalisation de ces conditions aurait ouvert la possibilité de poursuivre la révolution en Algérie vers le socialisme et l’établissement d’un Etat ouvrier dans un avenir relativement proche.

En l’absence de mesures destinées à maintenir l’esprit militant et le mobilisation des masses à un niveau élevé, tout le fragile équilibre du pouvoir glissa imperceptiblement vers l’armée aux dépens de Ben Bella. Plus étaient retardées des mesures comme la deuxième réforme agraire et plus grandes devenaient la démobilisation et l’apathie des masses, et plus Ben Bella devenait un simple otage de l’armée qui pouvait l’éliminer presque sans coup férir. C’est ce qui se produisit le 19 juin.

Après l’élimination des forces pro-capitalistes comme Ferhat Abbas, Belkacem Krim et Mohamed Khider, le FLN fut dominé par une lutte intérieure entre une tendance de gauche inorganisée qui saisissait, dans une grande mesure, la nécessité de réaliser les mesures indispensables pour compléter la révolution, et une tendance de droite favorable à un « socialisme arabo-islamique » d’une variété nassérienne soutenue par l’armée et l’appareil d’Etat. Bien que Ben Bella fut sans aucun doute en faveur des mesures qui auraient pu mener à l’achèvement de la révolution, en particulier du programme du FLN adopté au congrès d’Alger (la Charte d’Alger reste valable dans son ensemble), il refusa d’organiser un véritable parti d’avant-garde basé sur les masses des ouvriers et des paysans pauvres, maintenant la démocratie ouvrière et un climat de mobilisation constante des masses. Il préféra jouer un rôle bonapartiste entre les deux tendances, recherchant particulièrement des compromis au sommet plutôt que d’en appeler constamment aux masses. Sur ce point, il y avait, entre lui et Fidel Castro, une différence fondamentale qui détermina la dynamique différente de la révolution algérienne par comparaison avec celle de la révolution cubaine.

L’avant-garde de gauche qui incluait des membres du Parti communiste algérien dissous ainsi que des secteurs situés plus à gauche (des militants qui incarnaient la meilleure tradition révolutionnaire de la base du FLN) et des révolutionnaires indépendants, s’aligna sur la politique manœuvrière de Ben Bella de compromis au sommet au lieu d’avancer une critique marxiste révolutionnaire du cours de Ben Bella et de chercher à organiser ses propres forces d’une manière efficace. Quelques-uns d’entre eux continuent à suivre la même voie par rapport à Boumedienne comme s’ils n’avaient rien appris du coup d’Etat militaire et étaient aveugles devant le danger grandissant pour la Révolution. La voie qu’ils suivent conduit au désastre.

L’orientation manœuvrière de Ben Bella devait aboutir à l’affaiblissement de la révolution. Ben Bella le ressentit au bout d’un certain temps et, au début de cette année, particulièrement sous la pression de la vague de grèves qui secoua le pays l’hiver dernier, il fit des concessions aux masses et à la gauche qui promettaient de donner une nouvelle vie à la révolution. Au Congrès de l’UGTA l’ancienne direction imposée par l’appareil bureaucratique de Mohamed Khider contre la volonté de l’immense majorité des militants syndicaux fut éliminée et remplacée par une direction qui pouvait être considérée comme étant en partie représentative de la base. La nationalisation de la plus grande partie de l’industrie fut promise. A la veille du coup d’Etat, le Comité Central du FLN, sous la pression de Ben Bella, décidait d’aller de l’avant plus sérieusement dans la construction d’une milice du peuple. Quelques jours plus tard, Ben Bella voulut que le Bureau politique organise le parti au sein de l’armée et élimine plusieurs ministres droitiers. Ces mesures auraient changé radicalement le rapport des forces. Pour y obvier, l’armée s’empara du pouvoir. Mais il est significatif que, face à la résistance croissante de l’armée, en particulier à sa tentative de mettre hors du gouvernement le représentant politique de celle-ci (Abdelaziz Bouteflika, ministre des Affaires étrangères), Ben Bella, loin de faire appel aux masses, se contenta une fois de plus de manœuvres et de conférences secrètes au sommet. Il fournit ainsi à l’histoire un exemple supplémentaire de combien il est plus coûteux de penser poursuivre une révolution par des ordres ou des manœuvres « d’en haut » que de mobiliser la puissance énorme des masses et de procéder avec la révolution « par en bas ». Cette dernière méthode, cela se vérifie une fois de plus, est moins désordonnée, moins coûteuse, moins pénible et moins dangereuse.

Le coup d’Etat de Boumedienne jette aussi une lumière vive sur le rôle du khrouchtchevisme. Après s’être isolé du courant principal de la révolution algérienne avant qu’elle ne soit victorieuse, le Parti communiste algérien, quand il fut interdit par Ben Bella, accepta la mesure, ne protestant que pour sauver la face, et ses dirigeants appliquèrent la ligne du Kremlin jusqu’à dissoudre formellement leur parti. C’est par le FLN sous la direction de Ben Bella que, selon les dirigeants du PC, allaient être réalisés les principaux objectifs de la révolution algérienne. L’Algérie fut décrite comme une sorte d’ « Etat de démocratie nationale », une des grandes innovations nouvelles de la « théorie » khrouchtchevienne adoptées au XXIIe Congrès du PC de l’Union soviétique.

Cette ligne a subi le sort fatal de toutes les illusions. Le FLN s’est montré incapable d’empêcher « l’action » de Boumedienne ou de mobiliser une résistance contre elle. La nécessité d’une avant-garde marxiste organisée s’est montrée plus impérieuse que jamais. Et il s’est avéré que pour garantir et compléter les conquêtes de la révolution, il est nécessaire de construire un Etat ouvrier et de poursuivre la révolution socialiste sans s’arrêter à un quelconque stade inexistant de « démocratie nationale ».

III. LES PERSPECTIVES IMMEDIATES DE LA REVOLUTION ALGERIENNE

Le régime du colonel Boumedienne a un caractère instable et transitoire. Il repose principalement sur l’armée, le seul appareil de domination cohérent en Algérie. Mais cette armée n’est pas homogène ; elle tend, à sa manière propre, à refléter toutes les contradictions de la société algérienne et d’un Etat encore plongé dans une révolution qui n’a pas été écrasée, qui n’est pas encore épuisée, et qui est loin d’avoir disparu de l’esprit des masses laborieuses.

Le colonel Boumedienne a rassemblé, de toute évidence, dans ses mains toutes les rênes du pouvoir ; il dirige l’armée, l’administration, le Conseil de la révolution. Il cherche à reconstruire le parti d’en haut. Le modèle qu’il a à l’esprit est sans aucun cloute un régime « socialiste » comme celui de Nasser. Mais la réalité [égyptienne] est toute différente de celle de l’Algérie.

D’une part, Boumedienne et l’armée trouvent un soutien dans des forces anti-benbellistes et « anti-gauche » hétérogènes correspondant à des intérêts et des objectifs sociaux différents. Celles-ci comportent : les grands propriétaires terriens algériens soucieux de repousser indéfiniment la deuxième réforme agraire, les technocrates et les hauts fonctionnaires désireux de consolider des privilèges exorbitants et, sous couvert « d’efficacité », d’éliminer l’autogestion et quelques autres formes de contrôle par en bas trop embarrassantes, les couches bureaucratiques imprégnées de souvenirs, de nostalgies et d’intérêts néocolonialistes, la bourgeoisie commerçante et divers représentants directs de l’impérialisme. L’économie algérienne reste profondément intégrée dans l’économie impérialiste internationale, le budget gouvernemental dépend même strictement de subsides accordés par la France. (Ce rapport, il faut le noter, ne représente guère un risque pour le gouvernement français, car jusqu’à présent les profits provenant de l’exploitation des réserves de pétrole algériennes ont largement compensé les subsides). Dans ces conditions, la combinaison qui soutient Boumedienne se disloquera rapidement, une partie cherchant à accélérer le cours vers la droite, une autre cherchant à poursuivre la révolution « par en haut ».

D’autre part, les principales conquêtes de la révolution algérienne ont été le produit de la mobilisation des masses. Tout recul par rapport à ces mesures, particulièrement tout ce qui mettra en question l’autogestion, tout recours à la répression contre une nouvelle vague de grèves, toute tentative d’installer un régime d’austérité aux dépens des salaires, etc. sera amèrement ressenti par les masses qui ont conservé leur capacité de réagir. Une nouvelle initiative des masses aurait sa dialectique propre. En outre, la faiblesse sociale et numérique des forces néocolonialistes favorise des actions vigoureuses des masses. Bref, après dix années de luttes populaires et une montée tumultueuse de la révolution, le régime Boumedienne se révélera aux masses comme un recul dangereux, avec une perspective de conséquences amères.

En outre, l’économie algérienne connaît des contradictions grandissantes provenant de la coexistence d’un secteur « socialisé » non intégré et d’un secteur capitaliste encore prédominant dans l’industrie (pétrole) ainsi que dans le domaine du commerce extérieur, du crédit et des banques. Ces contradictions empêcheront également une stabilisation du pouvoir de Boumedienne au niveau actuel.

Ou bien la révolution algérienne fera un nouveau bond en avant, connaissant une montée nouvelle grâce à une reprise de la lutte des masses — comme cela s’est produit à plusieurs reprises depuis novembre 1954 — ou bien le gouvernement algérien glissera de plus en plus vers la droite, en direction du rétablissement d’un gouvernement bourgeois, et la route sera ouverte à des imitateurs de Boumedienne dans l’art des coups d’Etat. Telle est l’alternative pour l’Algérie à la suite du coup d’Etat militaire du 19 juin.

IV. LES TACHES DES MARXISTES REVOLUTIONNAIRES EN ALGERIE

De cette analyse, les marxistes révolutionnaires doivent conclure que la révolution algérienne est toujours vivante, qu’elle a subi une défaite sérieuse mais non définitive. Une nouvelle montée de la révolution est possible. Les marxistes révolutionnaires en Algérie doivent concentrer leurs efforts pour préparer et faciliter la reprise de la révolution. Ce travail comporte en particulier :

1) la défense de l’autogestion et de toutes les conquêtes de la révolution.

2) la défense des droits démocratiques du mouvement ouvrier, y compris le droit d’organiser des partis ouvriers loyaux envers la révolution algérienne et complètement hostiles à l’impérialisme et au néocolonialisme. Dans le même esprit, il est nécessaire de demander soit un procès public honnête soit la libération immédiate de Ben Bella et de tous les révolutionnaires qui sont devenus les victimes de la répression politique.

3) la défense de la Charte d’Alger et la lutte pour son application.

4) la défense du marxisme comme théorie révolutionnaire qui doit être prise comme seul guide valable pour l’action en Algérie comme partout ailleurs dans la construction d’une société sans classe.

5) la lutte pour la consolidation du secteur socialisé pour empêcher qu’il devienne un auxiliaire du secteur privé et se désintègre. Cette lutte doit être liée au mot d’ordre d’extension du secteur socialisé autogéré pour qu’il englobe toutes les industries-clés, et la nationalisation du système du crédit, des transports et du commerce extérieur, et que commence une véritable planification socialiste.

6) la lutte pour une véritable deuxième réforme agraire, capable d’augmenter considérablement le revenu des paysans pauvres et d’établir un large secteur coopératif aux côtés du secteur autogéré.

7) l’armement des ouvriers et des paysans pauvres dans une véritable milice du peuple démocratiquement constituée et élisant ses propres commandants.

8) une attention particulière doit être accordée à la lutte pour l’égalité des femmes. Ceci est d’une grande importance politique dans la situation présente en Algérie en opposition à la tendance « arabo-islamique » dont l’un des objectifs est d’empêcher les femmes de sortir du statut inférieur que lui alloue cette conception rétrograde. La révolution en Algérie ne peut se développer et progresser sans la participation active et massive des femmes.

9) Une épuration radicale de tous les éléments néo-colonialistes dans l’appareil d’Etat, et l’organisation de conseils et de comités dans les usines, quartiers, douars, fermes, comme base d’un Etat ouvrier.

10) la continuation et l’expansion d’une solidarité active envers tous les mouvements luttant contre le colonialisme et le néocolonialisme, notamment en Afrique.

11) la continuation de la lutte pour construire un parti de masse ayant un programme socialiste révolutionnaire, basé sur l’avant-garde des masses des ouvriers et des paysans pauvres en Algérie, avec une structure véritablement démocratique, et visant à réaliser la Charte d’Alger et à compléter la révolution en Algérie, par l’instauration de la dictature du prolétariat, le pouvoir étant dans les mains des ouvriers et des paysans pauvres.

12) pour lutter plus effectivement pour ces objectifs, les marxistes révolutionnaires doivent chercher à construire une section de la IVe Internationale en Algérie.

Le Comité Exécutif de la IVe Internationale.
Juillet 1965

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