Article paru dans Le Libertaire, cinquante-sixième année, n° 362, 28 mai 1953
Mai 1945 en Algérie ! Sans plus de précisions cette exclamation devrait suffire pour que dans toutes les mémoires ouvrières s’évoque l’horrible massacre des 40.000 Algériens par l’impérialisme français.
Le peuple algérien crut aux promesses qui lui avaient été faites. Mais l’impérialisme français qui faisait célébrer « sa victoire » sur l’impérialisme allemand continuait sa guerre contre les peuples coloniaux.
La responsabilité de ce crime monstrueux ne repose pas sur la seule bourgeoisie. C’est l’époque de la grande fraternité des traîtres. Le parti socialiste et le parti stalinien donnent leur complicité et leurs ministres pour la répression. Et pour couvrir les cris des victimes de Sétif, Héliopolis, Guelma, Aïn-Abessa, tous hurlaient de toute leur force les noms d’Oradour et d’Ascq.
Le silence de la honte n’a pas été rompu. Dans ce mois d’anniversaire aucun journal français n’a osé seulement faire allusion à ce crime, malgré les oppositions politiques qui ont fait séparer les complices-assassins.
Les militants révolutionnaires sont ainsi seuls auprès du peuple algérien dans cet anniversaire douloureux inscrit dans son histoire de peuple colonisé. Ils sont aussi seuls à ses côtés dans sa lutte d’émancipation que la répression impérialiste ne fera que renforcer.
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