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Algérie : Liquidation de la révolution ?

Article paru dans Le Combat syndicaliste, n° 356, 1er juillet 1965, p. 1

LE 18 juin, Ben Bella démentait un prétendu « conflit qui existerait au sein de la direction révolutionnaire en Algérie » et affirmait que, sous sa direction socialiste, son pays était « plus uni que jamais ». Fort de cette affirmation gratuite, il annonçait des mesures de clémence en faveur des « égarés », pour employer son expression, à la tête desquels se trouvait Aït Ahmed.

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Pierre Morain : Répression et révolte

Article de Pierre Morain paru dans Le Combat syndicaliste, 27e année, nouvelle série, n° 116, vendredi 8 janvier 1954, p. 3-4

Pierre Morain, à la sortie de la prison de la Santé en mars 1956 (source)

1953 aura vu le colonialisme français s’acharner avec plus de vigueur sur les peuples qu’il exploite.

Nous avons déjà, dans ce journal, dénoncé la répression sévissant en Afrique du Nord. Ce n’est pas dans le peu de place qu’offre un journal que nous pouvons relater un bilan de toute la répression qui sévit sous forme d’arrestations, de ratissages, d’assassinats, de tortures policières, d’emprisonnements, de traitrises de fantoches. Il faudrait un volume entier.

Je relate simplement ici un témoignage paru dans l’« Algérie Libre » du 14 novembre 1953. Mais je le relate avec une mauvaise conscience, car, jusqu’ici, nous n’avons rien fait contre cette répression.

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Non-violence, terrorisme individuel, violence prolétarienne

Article signé Renée paru dans Le Combat syndicaliste, n° 331, 7 janvier 1965, p. 2

Germinal, film de Claude Berri, Souvarine (L. Terzieff), 1993 (Source)

Avant que les évènements en aient définitivement prouvé l’inconséquence, il était encore possible, à une certaine époque, d’être sincèrement révolutionnaire et non violent. Révolutionnaire et non violente elle l’était, la foule de Petrograd qui, derrière le pope Gapone, se fit sauvagement massacrer alors qu’elle portait des pétitions à « notre petit père le tzar ». « Le Dimanche sanglant » de Petrograd eut pour résultat de marquer à tout jamais l’impossibilité d’une transformation de la société par des moyens pacifiques. De ce jour, l’ouvrier comme le moujik russes, et avec eux le prolétariat mondial, surent qu’en dernier ressort la violence seule trancherait. La classe ouvrière ne parle plus de non-violence, elle ne se pose même plus la question ; elle sait. Il lui aura fallu payer dans le sang et dans les larmes cette dure leçon.