Le gouvernement Doumergue parle « d’apaisement », de « trêve des partis ». Pour aider sa supercherie hypocrite, Tardieu et Herriot ne disent mot en public.
Tromperie infâme ! Car en réalité, le gouvernement du sénile Doumergue instaure une forme nouvelle de la dictature du capitalisme, le bonapartisme.
L’Etat moderne, l’Etat centralisé, militaire, bureaucratique de la bourgeoisie, tire sa force de ses recettes, de l’argent qui entre dans ses caisses. Comme tout le régime, basé sur le mode de production capitaliste, l’Etat, qui en est le produit, se débat dans des contradictions mortelles, dont l’origine est toujours la même : la baisse du profit, la nécessité pour les capitalistes de défendre la plus haute portion de la plus-value qu’ils prélèvent sur les masses exploitées de la nation. C’est là le sens de classe de la crise budgétaire à laquelle correspond d’autre part un excès des charges fiscales. Tandis que les dépenses pour l’entretien de la machine militaire bureaucratique nécessaire à la défense du profit capitaliste augmentent de plus en plus, tandis que l’Etat coûte de plus en plus d’argent, les recettes de l’Etat baissent et exigent des impôts de plus en plus lourds pour les salariés et les « petites gens », les capitalistes s’opposant à laisser rogner leurs profits. Des lors, le dilemme : « Qui doit payer ? » se pose sans cesse.