Article de Francine Gerson paru dans L’Insurgé, n° 39, 30 janvier 1926, p. 2
L’ordinaire opinion considère la prostitution comme avilissante.
Quelques individus plus affranchis des préjugés communs pensent que le plus grand nombre des métiers comportent une part plus ou moins étendue d’avilissement par cela même que les individus ne les exercent pas par inclination mais y sont contraints par l’économie de la société actuelle.
Le problème de la prostitution dans le régime capitaliste que nous voulons détruire nous atteint tous, au moins dans un de ses divers aspects. L’honnête ébéniste qui crée des meubles de luxe se prostitue, de même que se prostitue l’étudiant qui cultive ses aptitudes avec l’argent de sa famille qu’il croit honnête ; comme se prostitue le poète qui donne du prix à ses poésies. Le problème de la prostitution est de tous et atteint tout le monde. Si nous sauvons l’esprit, c’est au prix d’une vente matérielle, et réciproquement. Dans une économie capitaliste il ne peut en être autrement, déjà que sa base même c’est la grande prostitution, l’exploitation entre humains qui ôte toute possibilité de se libérer. Mais les hommes oublient facilement leurs fautes et voient celles du prochain. Ainsi s’explique que, parlant de la prostitution, l’on se réfère exclusivement à la misère de quelques femmes qui, pour subsister, sont obligées de vendre leur corps.
Article paru dans El-Oumami, n° 14, février-mars 1981, p. 6
Une information vient de nous parvenir faisant état d’un rassemblement de plusieurs centaines de femmes devant le Ministère de l’Intérieur à Alger pour protester contre la décision gouvernementale interdisant la sortie du territoire aux femmes, âgées de moins de 40 ans et non accompagnées par un parent direct. Les communistes internationalistes dénoncent l’hypocrisie, et le cynisme de la bourgeoisie algérienne qui ose prétendre lutter ainsi contre la prostitution au moment où la paupérisation, dans laquelle son système plonge les masses exploitées pousse une grande partie de celles-ci à survivre d’expédients de toutes sortes.
Article d’Errico Malatesta paru dans Le Réveil anarchiste, n° 743, 1er mai 1928, p. 6.
Il peut paraître étrange au premier abord que la question de l’amour et toutes celles qui s’y rattachent préoccupent beaucoup un grand nombre d’hommes et de femmes, alors qu’il y a d’autres problèmes plus urgents, sinon plus importants, qui devraient accaparer toute l’attention et toute d’activité de ceux qui cherchent le moyen de remédier aux maux dont souffre l’humanité.
J’ai choisi de partager cette résolution sur la libération de la femme algérienne, adoptée lors du premier congrès de la Fédération de France de l’Union des syndicats de travailleurs algériens (USTA) qui s’est tenu à Paris en juin 1957. Le texte a été publié dans le journal La Commune (n°4, juillet 1957), qui était l’organe du Comité de liaison et d’action pour la démocratie ouvrière (CLADO) au sein duquel se regroupaient les militants français plutôt favorables au Mouvement national algérien (MNA).