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Langston Hughes : Haïti, pays « indépendant »

Article de Langston Hughes paru dans Monde, septième année, n° 303, 8 juin 1934, p. 10 ; publié initialement en octobre 1931 dans New Masses sous le titre « People Without Shoes »

En vertu d’un accord conclu récemment entre le Président Roosevelt et le Président Sténio Vincent de Haïti, la classe favorisée des Haïtiens, celle qui porte des chaussures, se voit attribuer un vague contrôle de la politique et des finances de son pays. La marine américaine doit évacuer en octobre prochain, mais cela ne signifie aucune amélioration du sort des masses haïtiennes ; cela montre simplement que les dirigeants indigènes ont prouvé leur fidélité de chien de garde du capital et que l’on peut compter sur eux pour remplir les fonctions d’agents de Wall Street. Ils vont se vanter d’avoir mis les Américains à la porte, mais ils ne font en réalité et fixer d’autant plus solidement que moins ouvertement le joug de Wall Street sur les épaules des ouvriers aux pieds nus et aussi des prolétaires en faux-cols. Aussi, dans le « Daily Worker », l’éminent écrivain noir américain, Langston Hughes, nous parle de Haïti en termes qui nous montrent au grand jour ce pays qui, selon lui, est devenu l’arbre fruitier du capitalisme américain, où le prolétariat noir est odieusement opprimé, et où la pauvreté des classes laborieuses n’a pas de limite. L’article de Langston Hughes jette une lueur nouvelle sur ce qui est devenu le terrain de chasse de l’impérialisme américain.

Note des Traducteurs.

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Marcel Lapierre : Un écrivain de couleur, Langston Hughes

Article de Marcel Lapierre paru dans Le Peuple, 18 juillet 1934, p. 4

Voici, après Claude Mac Kay, un nouvel exemple de l’intéressante littérature des nègres d’Amérique.

Langston Hughes est âgé de trente-deux ans. Fils d’un avocat et d’une institutrice, il est né dans l’Etat de Missouri.

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René Garmy : Romans noirs pour hommes blancs

Article de René Garmy paru dans L’Humanité, 23 août 1932, p. 4

DIS-MOI chéri que je suis ta chérie. C’est pas une fille jaune qui te tombera…

Des refrains amoureux, des couples déchaînés dans la fureur du jazz. Des peaux d’un noir nuancé : chocolat, marron, olive, café, acajou, crème, mastic. Des étoffes aux couleur criardes : cravate rose, jaune et bleue, écharpe orange, jupe verte, bas champagne. On boit — gin ou whisky — on joue — poker ou zanzi — on se drogue — opium ou coco. On s’oublie, on s’enivre, on s’aime, on se bat, on assiste à tous les débordements d’une animalité intense.

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Marcel Lapierre : Banjo par Claude McKay

Article de Marcel Lapierre paru dans Le Peuple, 5 août 1931

Claude Mc Kay est un écrivain à peu près inconnu en France. C’est un noir américain né à la Jamaïque en 1890. Son enfance fut celle des petits paysans de couleur vivant dans les îles. L’un de ses frères, qui était instituteur, fut son premier éducateur.