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Marcel Baufrère : La Lie de la Terre, par Arthur Kœstler

Article de Marcel Baufrère paru dans La Vérité, n° 155, 27 décembre 1946, p. 3

« Si quelqu’un criait la nuit dans notre baraque, nous savions qu’il avait rêvé à la Gestapo. Et, reprenant conscience, il retrouvait avec gratitude l’odeur de la paille pourrie du Vernet. »

Car nous vivions au « temps du mépris ». C’était en 1939, Daladier régnant. Ils étaient des dizaines de milliers, chassés d’Italie, chassés d’Europe centrale et de l’Europe balkanique, chassés d’Allemagne, chassés d’Espagne. Ces survivants de luttes héroïques étaient venus chercher un refuge sous l’aile protectrice des « démocraties occidentales », et particulièrement en France. Ils composèrent ces cohortes modernes de nomades, traqués, humiliés, refoulés, emprisonnés, assassinés : les cohortes de l’espoir et du désespoir, « la lie de la terre » …

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Marcel Baufrère : Pour la première fois dans le journal de la C.G.T. apparaît l’antisémitisme, poison venimeux du fascisme

Article de Marcel Baufrère paru dans La Vérité, n° 122, 10 mai 1946, p. 2

Cela a commencé par une attaque de Pierre Hervé, dans Fraternité, accusant les « agitateurs trotskystes » d’être composés de « 80 % de juifs ». Dans le même article, Hervé lançait une pointe contre la finance juive. Ces procédés, rappelant ceux de la propagande de Gœbbels, ont provoqué un certain émoi, y compris dans les rangs du P. C. F.

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Le Zéro et l’Infini

Article paru dans Le Prolétaire, organe du communisme révolutionnaire, n° 10, décembre 1946-janvier 1947, p. 3

La barbarie stalinienne et la tragédie trotskiste sous forme de roman

L’Histoire nous a appris que souvent les mensonges la servent mieux que la vérité ; car l’homme est paresseux, et il faut lui faire traverser le désert pendant quarante ans, avant chaque étape de son développement. Et pour le forcer à franchir le désert, force menaces et force promesses sont nécessaires : il a besoin de terreurs imaginaires et d’imaginaires consolations, sans quoi il va s’asseoir et se reposer prématurément et va s’amuser à adorer des veaux d’or.