Entretien paru dans les Cahiers du féminisme, n° 59-60, hiver 1991-printemps 1992, p. 42-45
Comme en octobre 1988, à nouveau, la police et l’armée algériennes ont tiré sur de jeunes manifestants. Un mois à peine après son installation, le bilan du Haut comité d’État (HCE) est déjà d’au moins cinquante morts et près de trois cents blessés. Sanglant démenti apporté à tous ceux qui avaient vu, dans le coup d’État militaire du 11 janvier et dans l’annulation du processus électoral, après la victoire intégriste du premier tour des législatives, le seul moyen pour l’Algérie d’éviter la guerre civile.
Article de Samira Fellah paru dans Inprecor, n° 399, février 1996, p. 6-7
ON SE SOUVIENDRA QUE L’ARMÉE a pris tout son temps pour désigner son dauphin aux élections présidentielles alors que le général Zeroual, placé par ses pairs à la tête du pays en 1994, semblait tout désigné. A un mois des élections fixées au 16 novembre 1995, les candidats n’étaient pas encore connus. Puis, la situation s’accélère : les élections données pour intenables, sont menées tambour battant, le paysage électoral ayant été épuré par le conseil constitutionnel et les conditions réunies au prix d’une extraordinaire mobilisation militaire et médiatique. Et Zeroual est élu, dès le premier tour, à la majorité.
Textes parus dans Inprecor, n° 389, mars 1995, p. 17-21 et p. 32-35
L’Algérie est venue, ces dernières années, s’ajouter aux dures expériences iranienne, afghane pour éclairer la question des rapports entre femmes et intégrisme, question caractérisée par une violence exceptionnelle. Pourquoi les femmes se retrouvent-elles cibles privilégiées des islamistes, pourquoi servent-elles d’instrument d’affirmation de mouvements politico-religieux ? Qu’a-t-elle de si spécifique, cette place des femmes, pour qu’il faille leur nier tous les droits, les faire payer de leur vie, des combats politiques pour des projets de société qui les excluent presque autant les uns que les autres ? Pourquoi servent-elles de chair à canon dans ses guerres d’un nouveau type ? A ces questions devront répondre toutes celles et tous ceux que touche cette réalité. De la même manière que, d’action en analyse, le mouvement féministe occidental et la réflexion marxiste ont construit les thèses sur l’oppression des femmes, le rapport au marché du travail, il nous faudra, à partir de l’histoire que nous forgeons, au jour le jour, décrire, comprendre, expliquer, théoriser, pour que d’autres puissent continuer notre action. Pour le moment, nous en sommes à quelques bribes de réponses et à des masses de constats.
Textes parus dans Inprecor, n° 344, du 17 au 30 janvier 1992, p. 3-6
Alors que les résultats du premier tour des élections législatives n’ont fait que confirmer le rôle croissant du Front islamique du salut (FIS) sur la scène politique algérienne et l’effondrement du Front de libération nationale (FLN) au pouvoir, le président Chadli a présenté sa démission, le Il janvier 1992, et annoncé la dissolution de l’Assemblée populaire.
Il s’agit d’un coup d’Etat, fomenté par les militaires, qui met en veilleuse le processus démocratique, entamé sous la pression des émeutes d’octobre 1988.
Notre correspondant, Chawki Sahli, nous livre ses premières analyses.
Entretien avec Samira Fellah par Djamila Ben Saïd paru dans Inprecor, n° 305, du 23 mars au 5 avril 1990, p. 20-22
Le 8 mars dernier, 30 000 femmes ont manifesté dans les principales villes d’Algérie, à l’appel de nombreuses associations de femmes. Les femmes algériennes exigent l’abolition du Code de la famille, le droit des femmes à l’instruction et au travail, la citoyenneté à part entière. Elles entendent aussi riposter aux attaques des intégristes dont elles sont la principale cible. lnprecor a rencontré Samira Fellah, membre du Parti socialiste des travailleurs (PST) algérien et de l’Association pour l’émancipation des femmes, pour parler de la situation des femmes en Algérie et des perspectives pour le mouvement des femmes algériennes.
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