Article d’Yves Dechézelles paru dans La Commune, n° 3, juin 1957, p. 5
Le massacre de Melouza a fixé brutalement l’attention sur la tragique division de la résistance algérienne. Pour la vérité et pour l’histoire, nous nous associerons à toutes initiatives qui auront pour but de faire l’entière lumière sur les circonstances qui ont préparé et entouré le massacre de trois cents villageois algériens. Mais faut-il suspendre tout jugement jusqu’au résultat d’une enquête impartiale ? Alors, il faudrait aussi nous taire sur les exactions et les crimes quotidiens de l’impérialisme. L’Histoire qui se fait, elle, n’attend pas. Nous n’avons jamais attendu, quant à nous, pour dénoncer tous les crimes, qu’ils soient racistes, colonialistes, fascistes ou staliniens. Et pourtant, de quelle immensité de moyens et de quelle foule de flagorneurs ont toujours disposé les détenteurs du pouvoir pour dissimuler la vérité ! Nous n’avons pas attendu non plus pour dénoncer, en pleine guerre civile espagnole, l’assassinat des valeureux militants de la F.A.I. et du P.O.U.M.